lundi, octobre 29, 2007

mardi 30 octobre - studium et punctum

Dans un premier temps, quand j’ai commandé « Joë Rossi et le Quatuor de Paris », mon intérêt, suivant la terminologie de Roland Barthes, relevait exclusivement du studium, d’un intérêt d’ordre intellectuel et cognitif. Dans un second temps, la qualité très incertaine de l’enregistrement m’a conforté dans cette approche et j’ai écouté ce disque comme un document d’archive, comme un moment de l’histoire de l’accordéon.

Mais… en écoutant plus attentivement les différents morceaux, je me suis surpris à y trouver une tout autre dimension, quelque chose comme ce que Barthes nomme le punctum. Une émotion qui surgit d’un coup, sans crier gare.

Finalement, après plusieurs écoutes, je suis de plus en plus sensible à la qualité des morceaux 7 à 11, sans pour autant d’ailleurs rester insensible aux autres. Mais ces cinq morceaux sont vraiment, à mon goût, quasi parfaits et en même temps précurseurs de plusieurs styles développés ultérieurement. La virtuosité de Joë Rossi et des membres du quatuor est ici patente, quel que soit le registre :

- « Averse », M. Ferrero, arrangement J. Rossi, duo J. Rossi / F. Guérouet
- « Valse à Margaux », Quatuor de Paris / soliste R. Galliano
- « A Paris dans chaque faubourg », M. Jaubert, arrangement J. Rossi, Quatuor de Paris / soliste J. Rossi
- « Danses Polovisiennes », Borodine, arrangement J. Rossi, Quatuor de Paris / soliste R. Galliano
- « Scaramouchina », Zacharov, Quatuor de Paris / Soliste F. Guérouet

Dans ce dernier morceau, à certains moments, j’ai cru entendre des accents de Motion Trio, c’est dire !