lundi, octobre 29, 2007

mercredi 31 octobre - encore studium et punctum

De même que pour le disque de Joë Rossi et du Quatuor de Paris, mon intérêt premier pour le disque, au titre improbable, d’Emy Dragoï, « Jazz Hot Club Romania, Emy Dragoï-Etno-Fonia », était de l’ordre du studium. Je voulais d’abord savoir de quoi il s’agissait. A près l’avoir écouté, je dirais que c’est un album déjanté. C’est à tout instant surprenant. On est sans cesse pris au dépourvu par le mélange des genres. L’exubérance roumaine passée au crible de l’esprit Jazz Hot Club. Ici, c’est une cornemuse qui surgit, là des voix décalées. La tradition est à la fois omniprésente et traitée sans respect excessif. Quant à l’accordéon, j’ai pensé à I. Minune, à Roberto de Brasov, et à tout le courant très influencé par le jazz que portent des accordéonistes roumains comme Lubenov ou Iliev.



Inutile de tourner autour du pot, mon intérêt initialement intellectuel, s’est vite augmenté d’un intérêt esthétique pour la complexité de cette musique. Complexe comme si rien n’était simple, comme si la moindre note était déjà le résultat de mélanges multiples. En tout cas, une musique manifestement issue d’une longue culture et toujours aussi vivante, comme en atteste ce que j’appelle la dimension déjantée de cette relecture de la tradition roumaine. Au meilleur sens du terme, un projet qui dérange et qui, par conséquent, oblige à penser de nouveaux classements et rangements. Donc à se poser des questions d’identité. Le même et l’autre. En quoi le même, en quoi autre… Par rapport à qui et à quoi…