dimanche 11 mai - rencontre en sud-ouest
Le dernier numéro de la revue « Accordéon & accordéonistes », mai 2008, numéro 75, consacre plusieurs pages de « Tête d’affiche » à une « rencontre dans le sud-ouest » entre Françoise Jallot et René Lacaille, Jean-Luc Amestoy, Michel Macias et Philippe de Ezcurra. En complément de cette visite en sud-ouest, deux pages sur le Trio Miyazaki et donc aussi sur Bruno Maurice. Une page enfin consacrée à Patrick Lavaud, directeur artistique des « Nuits atypiques de Langon » et du label « Daqui », qui a voulu cette réunion des quatre accordéonistes, Lacaille, Macias, Amestoy et De Ezcurra. Un dossier fort intéressant.
A propos de « Danças ocultas », je parlais de mousquetaires et de fines lames. Je pourrais reprendre ces mêmes termes pour qualifier les « trois mousquetaires du sud-ouest » avec le cadet, De Ezcurra, dans le rôle de d’Artagnan.
Leur réunion et les concerts qu’ils donnent en commun procèdent donc du projet du directeur de « Daqui », qui les produit, et tout porte à croire que ces quatre fortes personnalités ont accepté de jouer le jeu à fond. Ce n’était pas évident étant donné leurs « carrures » et leurs carrières respectives. On connaît d’autres situations semblables où les egos des uns et des autres auraient pu mettre à mal ce projet. Comme le dit René Lacaille, tout repose sur le fait qu’à partir de leurs expériences propres, ils sont capables de s’écouter et d’improviser en commun. Chacun apporte sa spécificité : Lacaille, la musique des iles et les rythmes de la Réunion ; Amestoy, son toucher et sa créativité, son expérience du flamenco, son imprégnation des musiques rencontrées à Toulouse et autour de Toulouse ; Macias, son art de susciter la surprise, son répertoire ouvert à de multiples influences ; De Ezcurra, sa connaissance intime de la musique basque et son expérience d’accordéoniste classique. Il me semble que la force du projet tient au fait qu’ils n’ont, les uns et les autres, pas à prouver leur qualité et qu’ils ont maints autres projets personnels en chantier, soit en solo, soit avec d’autres associations. La force du projet vient, me semble-t-il, de ce qu’ils n’ont pas besoin d’y participer pour être reconnus. Une association de pairs, librement engagés dans une sorte de parcours non balisé, mais où chacun fait entièrement confiance aux autres. A terme, on peut penser que Bruno Maurice, lui aussi reconnu pour ses qualités multiples au niveau international, rejoindra les quatre autres, puisque comme eux il est produit par « Daqui ».
Le dossier de Françoise Jallot est donc tout à fait intéressant. A travers les différentes interviewes elle fait ressortir un trait commun, qui est l’attention de chacun à chacun, l’attention de chacun au groupe, le souci d’une écoute réciproque, la prise de risque dans l’improvisation, et en fin de compte cette impression que les quatre accordéonistes sont disposés à jouer le jeu d’un périple commun. On met ensemble ses différences et la nave va…
Tel quel ce dossier me satisfait. Au bout du compte, je trouve cependant qu’il reste un peu idéaliste. On en reste trop à ce que l’on pourrait qualifier d’aventure humaine. Comme le dit Amestoy, « Tout est basé sur la circulation musicale entre nous : l’inattendu… La hiérarchie musicale change à chaque projet. Il n’y a pas de chef, nous sommes dans une conversation et tout dépend du moment où l’on joue… L’unité musicale, la couleur, le style, c’est avant tout de l’humanité. Je me sens récepteur, j’écoute. Je ne suis pas dominant ou dominé… ». Attitude possible précisément parce que chacun a bien conscience de ses qualités propres et de la reconnaissance dont il est l’objet. Néanmoins, pour compléter cette dimension, disons psychologique et morale, de ce projet, j’aurais aimé des informations sur ce que j’appellerais la base matérielle ou concrète qui permet de le réaliser : comment s’articulent les agendas respectifs, comment et quand se font les répétitions, comment sont choisis les morceaux à interpréter, comment les concerts sont-ils organisés entre différents moments de solo, duo et quartet, quelle est la part d'improvisation, etc… etc… Ces éléments me semblent en effet essentiels à prendre en compte. Sans une base organisationnelle précise, il n’y a en effet que des intentions. J’aimerais bien savoir comment « ça marche »… Les navigateurs se sont bien embarqués sur le même bateau, oui, mais... comment ont-ils organisé les quarts et les manouevres communes, comment ont-ils tracé leur route, comment ont-ils décidé en commun quelles ressources emporter pour arriver à bon port ?
A propos de « Danças ocultas », je parlais de mousquetaires et de fines lames. Je pourrais reprendre ces mêmes termes pour qualifier les « trois mousquetaires du sud-ouest » avec le cadet, De Ezcurra, dans le rôle de d’Artagnan.
Leur réunion et les concerts qu’ils donnent en commun procèdent donc du projet du directeur de « Daqui », qui les produit, et tout porte à croire que ces quatre fortes personnalités ont accepté de jouer le jeu à fond. Ce n’était pas évident étant donné leurs « carrures » et leurs carrières respectives. On connaît d’autres situations semblables où les egos des uns et des autres auraient pu mettre à mal ce projet. Comme le dit René Lacaille, tout repose sur le fait qu’à partir de leurs expériences propres, ils sont capables de s’écouter et d’improviser en commun. Chacun apporte sa spécificité : Lacaille, la musique des iles et les rythmes de la Réunion ; Amestoy, son toucher et sa créativité, son expérience du flamenco, son imprégnation des musiques rencontrées à Toulouse et autour de Toulouse ; Macias, son art de susciter la surprise, son répertoire ouvert à de multiples influences ; De Ezcurra, sa connaissance intime de la musique basque et son expérience d’accordéoniste classique. Il me semble que la force du projet tient au fait qu’ils n’ont, les uns et les autres, pas à prouver leur qualité et qu’ils ont maints autres projets personnels en chantier, soit en solo, soit avec d’autres associations. La force du projet vient, me semble-t-il, de ce qu’ils n’ont pas besoin d’y participer pour être reconnus. Une association de pairs, librement engagés dans une sorte de parcours non balisé, mais où chacun fait entièrement confiance aux autres. A terme, on peut penser que Bruno Maurice, lui aussi reconnu pour ses qualités multiples au niveau international, rejoindra les quatre autres, puisque comme eux il est produit par « Daqui ».
Le dossier de Françoise Jallot est donc tout à fait intéressant. A travers les différentes interviewes elle fait ressortir un trait commun, qui est l’attention de chacun à chacun, l’attention de chacun au groupe, le souci d’une écoute réciproque, la prise de risque dans l’improvisation, et en fin de compte cette impression que les quatre accordéonistes sont disposés à jouer le jeu d’un périple commun. On met ensemble ses différences et la nave va…
Tel quel ce dossier me satisfait. Au bout du compte, je trouve cependant qu’il reste un peu idéaliste. On en reste trop à ce que l’on pourrait qualifier d’aventure humaine. Comme le dit Amestoy, « Tout est basé sur la circulation musicale entre nous : l’inattendu… La hiérarchie musicale change à chaque projet. Il n’y a pas de chef, nous sommes dans une conversation et tout dépend du moment où l’on joue… L’unité musicale, la couleur, le style, c’est avant tout de l’humanité. Je me sens récepteur, j’écoute. Je ne suis pas dominant ou dominé… ». Attitude possible précisément parce que chacun a bien conscience de ses qualités propres et de la reconnaissance dont il est l’objet. Néanmoins, pour compléter cette dimension, disons psychologique et morale, de ce projet, j’aurais aimé des informations sur ce que j’appellerais la base matérielle ou concrète qui permet de le réaliser : comment s’articulent les agendas respectifs, comment et quand se font les répétitions, comment sont choisis les morceaux à interpréter, comment les concerts sont-ils organisés entre différents moments de solo, duo et quartet, quelle est la part d'improvisation, etc… etc… Ces éléments me semblent en effet essentiels à prendre en compte. Sans une base organisationnelle précise, il n’y a en effet que des intentions. J’aimerais bien savoir comment « ça marche »… Les navigateurs se sont bien embarqués sur le même bateau, oui, mais... comment ont-ils organisé les quarts et les manouevres communes, comment ont-ils tracé leur route, comment ont-ils décidé en commun quelles ressources emporter pour arriver à bon port ?
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