vendredi, août 29, 2008

mardi 2 septembre - loulou djine

Jeudi, fin d’après-midi. Françoise et « les petits » sont revenus d’Hossegor. Ils ont coupé l’eau et l’électricité. Ils ont fermé le portail à clé. Françoise a rapporté beaucoup de linge à laver. Fort heureusement, le temps est magnifique et les lessives successives sèchent sur la pelouse. Elles s’y imprègnent d’une odeur d’herbe et d’un moelleux particulier. Entre deux lessives, elle traque la poussière, quelques toiles d’araignées et elle s’occupe de vider et de remplir les réfrigérateurs. Pour ma part, je fais des courses alimentaires et je passe l’aspirateur. C’est mon travail. « Les petits », quant à eux, sont rentrés à Toulouse. Ils y ont retrouvé des copains, ils ont fait la tournée des grandes surfaces avec la liste des fournitures pour la rentrée des classes. Conséquence de la météo estivale, leur jardin est en pleine forme, comme si un jardinier attentif l’avait arrosé abondamment tout l’été… ce qui est effectivement le cas.

Pourquoi tous ces détails domestiques ? Pour expliquer que, même si l’on se fait une raison, les circonstances poussent plutôt à la morosité. D’autant plus que je ne mentionne pas ici les soins et les soucis occasionnés par la situation respective de mon père et de ma mère. Encore que… mon père qui jusqu’ici se plaignait de douleurs au ventre, maintenant m’accueille en me disant qu’il va mourir. J’en conclus qu’il va mieux, puisqu’il pense à l’avenir au lieu d’être immergé dans l’instant de ses souffrances. Quant à ma mère, elle me donne la procédure à suivre pour entretenir son réfrigérateur avec un luxe de détails qui me prend la tête. Mais pendant qu’elle se perd dans des détails pratiques, elle ne s’apitoie pas sur son sort. C’est un progrès.

Tout de même, en cette fin d’après-midi de jeudi, le moral est un peu lourd. Françoise me dit : « on devrait aller faire un tour sur le boulevard des Pyrénées et voir si par hasard il n’y aurait pas quelque disque intéressant au Parvis ». En route. La vue sur les Pyrénées est un peu décevante car la brume de chaleur empêche de voir les montagnes. Les terrasses sont pleines de gens comme hypnotisés par la douceur du jour. Le temps semble comme suspendu. Les mouvements, les conversations, la circulation, tout fonctionne au ralenti. Il est temps d’aller voir ce qu’il en est au Parvis.

Après quelques vagues recherches, un disque attire notre regard :

- « Loulou Djine, fragments ». Un disque annoncé comme devant sortir début septembre.

Comment le définir ? Je dirais l’un de ces disques nés du croisement de mélodies venues de l’ex-Yougoslavie et de l’exil en banlieue parisienne. Six musiciens qui recollent des « fragments » des Balkans avec des influences multiples venues d’ailleurs, géographiquement et stylistiquement. Dragan Urlic comme leader, chant, violon, cordes et percussions ; Petar Gojkovic, clarinette ; Jasko Ramic, accordéon ; Branislav Zdravkovic, chant et guitare ; Raoul Cepelnik, guitare basse ; Laurent Ghénin, percussions et batterie. Et puis des invités : basson, saxophones, trombone, voix de femmes, programmation, trompette, violoncelle.

- Le site du groupe :

http://dragan.urlic.free.fr/

- Quelques informations sur l’accordéoniste :

http://dragan.urlic.free.fr/parc_jasko.htm

A certains égards, c’est une musique que l’on a déjà entendue. Cette musique venue du cœur des Balkans et portée par des musiciens qui n’ont plus de frontières, par des musiciens qui traversent l’Europe d’Est en Ouest avant de poser un peu leur bagage en France ou en Grande-Bretagne. Mais, en l’occurrence, plusieurs morceaux sonnent de manière bien spécifique et sur ce fonds commun et transfrontalier un vrai style émerge. L’accordéoniste ne joue pas au virtuose, mais il assure son rôle avec une présence capable de donner une couleur propre à plusieurs morceaux. Bref, une musique agréable qui a réussi à nous donner un moral tout neuf, ce qui n’est déjà pas si mal.

On peut écouter des extraits des morceaux de ce disque :

http://dragan.urlic.free.fr/albums_fragments.htm