jeudi, août 21, 2008

mardi 26 août - rodolfo mederos

Jeudi après-midi. Depuis le début de la matinée, je suis auprès de mon père au service des urgences de la clinique M… où le chirurgien, un peu perplexe devant les symptômes qu’il observe ou qu’on lui décrit, a décidé de mettre en train un programme d’examens complet. Vésicule biliaire, intestin, estomac. Deux jours au moins. Cela me laisse du temps pour vaquer à diverses occupations nécessaires et pour « faire un saut » jusqu’à la Fnac.

A la Fnac de Pau, la zone, si l’on peut dire, des disques est sinistrée ou en tout cas sinistre. Les rayons sont d’une indigence surprenante. Le jazz occupe deux colonnes. La musique classique est d’une pauvreté non moins inattendue. Seuls surnagent quelques présentoirs de disques à petits prix. Collections économiques. On comprend qu’il s’agit d’une stratégie, que dis-je d’une politique. La diffusion des cds n’a plus sa place en ces lieux. Comme je ne trouvais pas deux disques en écoute dans les rayons, j’ai demandé à un vendeur de bien vouloir m’indiquer où ils se trouvaient. Réponse : « On n’en a plus, mais on ne les renouvellera pas ». Comment dire plus clairement les choses. L’acheteur de cd ou le dernier des Mohicans. Dois-je m'excuser pour mon goût pour les antiquités ?

Comme il m’arrive de ne pas manquer d’obstination, j’ai cependant fouillé un peu parmi des disques plus ou moins classés, plutôt moins, à la recherche d’un exemplaire digne d’intérêt. Et en effet, j’en ai trouvé un :

- « Comunidad Intimidad Soledad », Rodolfo Mederos Trio, 2007.

Le disque en question est l’une des parties de cette trilogie, à savoir “Intimidad”. C’est un tango plein de finesse. Beaucoup moins brillant par exemple que ce que joue le Trio PSP. On pense à un travail à l’aquarelle. Rythmé, mais sans brutalité. Une respiration d’amplitude moyenne. Avec, au milieu de ces tangos, une valse d’Enrique Caviglia que j‘aime beaucoup : « La loca de amor ». On imagine un couple de danseurs qui se déplace comme deux ombres enlacées. Pas d’éclats, des chuchotements.

Le trio : Rodolfo Mederos, bandonéon, Sergio Rivas, contrebasse, Armando de la Vega, guitare.

A mon retour à la clinique, mon père regardait les Jeux Olympiques. Il avait fait brancher le téléphone pour pouvoir communiquer avec ma mère. J’ai rangé le contenu de sa valise sur les étagères de son placard. Il m’a dit : « Je dois boire toute cette bouteille, je n’arrête pas d’avoir envie de pisser ». Avec une potence de perfusions, il n’est pas très aisé de se déplacer. Pendant ce temps, le flux des J.O. continue.

Tout en écoutant le trio Mederos, je suis allé visiter son site. Etonnante production !

http://www.rodolfomederos.com.ar/en/discografia/index.htm