lundi 8 mai
Hier soir, un violent orage est passé au-dessus de Pau, venant de l’Atlantique, en route vers Toulouse. Les trombes d’eau et les bourrasques de vent ont mis à mal le jardin de curé de Françoise. On aurait dit que les fleurs et les feuilles étaient passées dans une lessiveuse.
Ce matin, le soleil alterne avec de gros nuages, blancs et lourds, heureusement poussés par un vent régulier. La plupart des fleurs redressent la tête et quelques tuteurs suffisent pour remettre en forme les plantes les plus secouées. Dans la salle de bain, bien abrités des intempéries sous le velux, deux avocats prospèrent : ils seront bientôt hauts d’un mètre. L’atmosphère humide et tiède leur convient au mieux. Peu leur chaut l’instabilité du temps extérieur.
Revenons au jardin de curé : des iris violets, des roses, dont une noire, des iris de Hollande bleus et jaunes, des azalées dont certaines ont des fleurs en étoiles, deux hibiscus et des géraniums rustiques. C’est une sorte de mosaïque qui palpite au rythme du vent.
… écouté ce matin le double disque d’anthologie du Cuarteto Cedron édité par Le Chant du Monde en 2004 :
- « Cuarteto Cedron, 1964–2004, de cada dia », 2004 Gotan, 2004 Le Chant du Monde, distribution Harmonia Mundi. Livret en français, espagnol et anglais (55 pages).
Pour reprendre les catégories empruntées à Roland Barthes, auxquelles je me réfère souvent, je dirais que le studium et le punctum y sont présents. La connaissance et l’émotion y trouvent de quoi se satisfaire.
Page 4, deux paragraphes me paraissent exprimer au mieux l’identité et le parcours du groupe :
« Dans la tradition du tango et parce que ce qui se passait dans notre pays nous bouleversait, tout un pan de l’œuvre du Cuarteto Cedron – tout spécialement jusqu’en 1984, date du rétablissement de la démocratie – reflète les désarrois, les souffrances et les interrogations de nos compatriotes ; c’est d’ailleurs un rôle de l’artiste dans la société. Tant que cela a été nécessaire, en tant qu’individus, nous nous sommes battus parmi nos frères durant les terribles années de dictature. En tant que musiciens, notre engagement est d’une autre nature. Certes, le Cuarteto est un groupe engagé : engagé auprès d’une certaine humanité, d’une certaine dignité. Mais il est avant tout un groupe de musiciens et comme tel, son engagement majeur réside dans son exigence musicale et dans la validité de sa démarche artistique.
Nous voulons croire que c’est la raison pour laquelle le Cuerteto Cedron a survécu à la disparition du malheur. Le temps a démontré qu’il doit la faveur de son public (jamais démentie) et de ses partenaires professionnels (changeants mais renouvelés), non pas à une actualité douloureuse mais à son savoir-faire de « montreur de merveilles ». C’est pourquoi il n’y a pas de fracture entre le Cuarteto Cedron des premiers albums et celui d’aujourd’hui : la force d’une émotion due à la découverte d’un poème, à la persistance d’un malaise ou tout simplement à l’évidence d’un désir reste le moteur de l’inspiration de Juan Cedron et de nos interprétations ».
Tout est dit. L’exigence musicale, l’authenticité de la démarche artistique, le désir de mettre à jour des émotions ont pour corollaire la nécessité de l’engagement politique. Si l’émotion a droit de cité, alors sont expression est nécessairement politique.
Ce matin, le soleil alterne avec de gros nuages, blancs et lourds, heureusement poussés par un vent régulier. La plupart des fleurs redressent la tête et quelques tuteurs suffisent pour remettre en forme les plantes les plus secouées. Dans la salle de bain, bien abrités des intempéries sous le velux, deux avocats prospèrent : ils seront bientôt hauts d’un mètre. L’atmosphère humide et tiède leur convient au mieux. Peu leur chaut l’instabilité du temps extérieur.
Revenons au jardin de curé : des iris violets, des roses, dont une noire, des iris de Hollande bleus et jaunes, des azalées dont certaines ont des fleurs en étoiles, deux hibiscus et des géraniums rustiques. C’est une sorte de mosaïque qui palpite au rythme du vent.
… écouté ce matin le double disque d’anthologie du Cuarteto Cedron édité par Le Chant du Monde en 2004 :
- « Cuarteto Cedron, 1964–2004, de cada dia », 2004 Gotan, 2004 Le Chant du Monde, distribution Harmonia Mundi. Livret en français, espagnol et anglais (55 pages).
Pour reprendre les catégories empruntées à Roland Barthes, auxquelles je me réfère souvent, je dirais que le studium et le punctum y sont présents. La connaissance et l’émotion y trouvent de quoi se satisfaire.
Page 4, deux paragraphes me paraissent exprimer au mieux l’identité et le parcours du groupe :
« Dans la tradition du tango et parce que ce qui se passait dans notre pays nous bouleversait, tout un pan de l’œuvre du Cuarteto Cedron – tout spécialement jusqu’en 1984, date du rétablissement de la démocratie – reflète les désarrois, les souffrances et les interrogations de nos compatriotes ; c’est d’ailleurs un rôle de l’artiste dans la société. Tant que cela a été nécessaire, en tant qu’individus, nous nous sommes battus parmi nos frères durant les terribles années de dictature. En tant que musiciens, notre engagement est d’une autre nature. Certes, le Cuarteto est un groupe engagé : engagé auprès d’une certaine humanité, d’une certaine dignité. Mais il est avant tout un groupe de musiciens et comme tel, son engagement majeur réside dans son exigence musicale et dans la validité de sa démarche artistique.
Nous voulons croire que c’est la raison pour laquelle le Cuerteto Cedron a survécu à la disparition du malheur. Le temps a démontré qu’il doit la faveur de son public (jamais démentie) et de ses partenaires professionnels (changeants mais renouvelés), non pas à une actualité douloureuse mais à son savoir-faire de « montreur de merveilles ». C’est pourquoi il n’y a pas de fracture entre le Cuarteto Cedron des premiers albums et celui d’aujourd’hui : la force d’une émotion due à la découverte d’un poème, à la persistance d’un malaise ou tout simplement à l’évidence d’un désir reste le moteur de l’inspiration de Juan Cedron et de nos interprétations ».
Tout est dit. L’exigence musicale, l’authenticité de la démarche artistique, le désir de mettre à jour des émotions ont pour corollaire la nécessité de l’engagement politique. Si l’émotion a droit de cité, alors sont expression est nécessairement politique.
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