dimanche, juillet 09, 2006

dimanche 9 juillet

Charlotte (6 ans) et « sa petite sœur », Camille (3 ans), sont venues passer quelques jours à Pau. Les prunes sont mures. C’est le temps des confitures. Camille a ramassé les prunes tombées à terre dans de petites cagettes. Charlotte est montée à l’échelle pour cueillir celles qui tardent à tomber. Notre petite récolte, la première, nous a donné six kilos de fruits. Nous y avons ajouté du sucre et laissé le tout reposer dans un grand récipient de cuivre, une nuit durant. Après cuisson, Charlotte et Camille ont fait un festin de la barbe à papa qui s’est formée sur la paroi de la bassine. Il nous reste à remplir les pots, à coller l’étiquette de l’année et à les stériliser pour les petits déjeuners et les goûters de l’hiver.

J’ai profité de ces moments de tâches domestiques pour écouter à nouveau Motion Trio. Il n’est en effet pas si facile de s’en défaire. Bien plus, il me semble, d’écoute en écoute, que j’entre de mieux en mieux dans leur univers. C’est comme si des plans sonores jusqu’ici non perçus se dévoilaient, me révélant une complexité et des perspectives qui m’avaient échappé jusqu’ici. Ce dévoilement n’est pas sans me faire penser à ce qui se passe lorsqu’on contemple certaines peintures abstraites, qui au-delà de la première perception globale paraissent inépuisables pour peu que l’on veuille approfondir le premier regard. C’est ainsi par exemple que je perçois de mieux en mieux l’individualité de chacun des accordéons, ce qui était loin d’être le cas auparavant. J’ai l’impression que l’exploration n’est pas achevée, loin s’en faut. Finalement, si j’essaie de noter ce que j’ai particulièrement bien aimé aujourd’hui, je retiens :

- Tango et Asfalt Tango in « Pictures from the Street »
- Helicopter et Yellow Trabant in “Play Station”. A noter que sur Helicopter, le trio s’adjoint un invité, Tomas Sanchez qui utilise son accordéon comme un instrument de percussion
- Psalm et Stars in « Live in Vienna »

Il s’agit bien de mon choix de ce jour, car j’ai bien conscience qu’il n’est pas stabilisé et que bien des facteurs, comme l’humeur ou les circonstances, pourront le modifier. En tout cas, j’avais l’intuition d’emblée d’avoir affaire à une musique très élaborée, très composée ; d’écoute en écoute, cette intuition s’élabore et se vérifie, un peu comme une hypothèse qui se confirmerait en se donnant des arguments de mieux en mieux étayés et de plus en plus convaincants. D’autre part, il me semble clair que nos trois polonais, derrière leurs lunettes noires, se donnent une allure un peu déjantée, mais derrière cette apparence il y a une culture et une maitrise technique hors du commun, et une créativité qui n’a surement pas fini de nous étonner et de nous surprendre.


Au bout d’un long moment, Charlotte et Camille ont envie de danser et Motion Trio, c’est trop difficile. Pour les satisfaire, je dois les remplacer par un disque de Jean-Marc Luisada :

- « Chopin – 17 valses », Jean-Marc Luisada, 1991, Deutsche Grammophon (58 :09).

Encore et toujours la Pologne !