jeudi, juillet 06, 2006

jeudi 6 juillet

Hier, en fin d’après-midi, j’ai acheté le numéro 55 (juillet – août) de la revue « Accordéon & accordéonistes » au point presse de l’hypermarché Leclerc. Parcours en diagonale pour commencer. Je retiens deux articles :

- en rubrique « portrait », deux pages (une photographie et une page de texte) sur René Sopa ;
- en rubrique « entretien », une page sur Jean-François Baëz.

Le portrait de René Sopa m’intéresse car j’apprécie beaucoup son disque « Sandunga » et je cherche en vain depuis longtemps déjà à savoir s’il a fait d’autres disques depuis 2002. Or cet article m’informe que deux disques récents, « Crazy Rhythm » et « Nuits parisiennes » sont disponibles sur son site internet. Je prends donc contact avec René Sopa (en fait par son adresse mail, rubrique « Contacts », page 66), qui me répond immédiatement. Moins d’une heure plus tard, je poste un chèque de 30 euros à son adresse postale. Il ne me reste plus qu’à attendre son envoi… non sans impatience.

En attendant justement, j’écoute plusieurs titres de « Sandunga » : Sandunga, Recordaçao, Mister Richard, Pensées Jazz, La valse du soleil.

Je note, ce qui m’avait un peu échappé jusqu’ici, qu’il joue avec une formation importante : accordéon, saxophones, guitare acoustique et électrique, contrebasses, basse, percussions… il me semble que les deux disques plus récents ont des formations plus restreintes. Pour « Nuits parisiennes », par exemple, je vois qu’il s’agit d’un batteur, d’un guitariste, d’un percussionniste et d’un contrebassiste. Pour « Crazy Rhythm », il est question d’un clarinettiste et d’une chanteuse portugaise. Bref, j’ai hâte de voir quelle a été l’évolution de René Sopa. Quels sons ? Continuité, rupture, ruptures dans la continuité ? Il dit aussi, vers la fin de l’article, qu’il aimerait se produire sur scène avec un groupe d’amis, avec qui il prévoit de publier bientôt un nouvel album, en précisant qu’il est très sensible à l’aspect visuel des concerts. On peut rêver… et pour ma part, je rêve de l’entendre et de le voir se produire par exemple à Trentels en 2007. Pourquoi pas ?



Quant à l’entretien de Jean-François Baëz, il complète parfaitement, me semble-t-il, le numéro précédent et la problématique des relations entre l’accordéon et le jazz. L’article débute en effet par la question : « Vous définissez-vous comme musicien de jazz, en partie ou jamais ? ». De l’ensemble du texte, je retiens ces quelques idées :

- « taper » un chorus jazzy de temps en temps ne suffit pas à faire d’un musicien un jazzman. L’accomplissement du jazzman, c’est de ne jouer que du jazz… mais, si j’ai bien compris, les contraintes économiques et programmatiques sont telles que cette exigence n’est guère possible à tenir. Je traduis : il fait aussi faire bouillir la marmite.
- Le jazz implique à la fois la prise de risque permanente et l’échange perpétuel entre les musiciens. Les deux exigences semblent d’ailleurs intimement liées : si l’on accepte des échanges perpétuels, il en résulte nécessairement que l’on prend des risques… en particulier celui d’être attentif aux autres, qui par définition ne sont jamais totalement prévisibles.
- Au fond, le problème, c’est de toujours continuer à innover… même si nécessairement ici ou là telles ou telles phrases déjà jouées reviennent.
- A propos du « mariage » entre l’accordéon et le jazz, J.F. Baëz a cette réponse, que je trouve très nuancée : « Tout dépend de l’orchestration : l’accordéon tient-il la place du pianiste ou est-il solo, comme un saxophone par exemple ? J’entends difficilement un accordéon dans le quintet de Charlie Mingus, mais j’imagine aussi l’accordéon dans plein d’autres contextes.

Autre chose…

- Quant à ce qu’il écoute et qui, bien entendu, l’influence, il cite beaucoup de pianistes (Bill Evans, Keith Jarrett, Ahmad Jamal, Lennie Tristano), mais aussi Charlie Mingus, Louis Sclavis et bien d’autres jusqu’au free jazz, mais hormis le style Nouvelle-Orléans.
- Et un projet : continuer à développer son trio, dit-il, tout en continuant à donner des cours à Jazz Action Valence « pour tous mes élèves qui recherchent une approche de l’improvisation, car il est important de donner aux autres ».
- Enfin, J.F. Baëz dit faire partie d’une association : l’ARFI (association à la recherche d’un folklore imaginaire » qui n’est pas sans me faire penser à l’OULIPO de Queneau, Perec, Le Lionnais et quelques autres : l’ouvroir de littérature potentielle…