mardi, août 29, 2006

vendredi 25 août

Hier soir, j’ai rejoint toute la troupe à Hossegor. Françoise et « les petits » avaient décidé d’aller dîner « Chez Lamoliatte ». C’est une tradition, chaque année, un jour de la deuxième quinzaine d’août, d’aller manger dans ce restaurant du bord du lac. J’ai partagé le dessert avec eux. Sébastien a commandé des profiteroles, Camille a préféré manger ma glace que l’esquimau de son menu enfant, Charlotte a choisi une ile flottante, qui lui a tourneboulé l’estomac. En fait, nous fréquentons en famille ce bistrot, qui a grossi au fil des années, depuis plus de quarante ans. Pour « les petits », c’est un lieu naturel, comme la forêt, le lac ou l’océan, comme la pluie et le beau temps. Ils l’ont toujours connu. Nature et tradition se confondent pour eux dans cet établissement. Ce bistrot, même s’il est devenu un restaurant à la mode, sera de toute éternité : « Chez Lamoliatte ». Or, il se trouve justement qu’hier, et ce fut une surprise, nous avons découvert qu’il avait été acheté par un rugbyman, Olivier Roumat, ancien joueur de Dax et de Biarritz, ancien international de renom. Mais il a gardé le style et le personnel.

Pour ce petit séjour à Hossegor, jusqu’à mardi ou mercredi au plus tard, puisque mercredi à 20h nous sommes invités à l’inauguration du nouveau site palois de la Fnac, je n’aurai guère de temps pour écouter de l’accordéon, car nous avons maints rangements à faire. C’est pourquoi, après quelques hésitations, j’ai décidé de n’emporter que six cds, qui font partie de ce que j’appelle « mes essentiels ». J’essaierai d’en écouter au moins un par jour.

J’ai retenu « Gus Viseur à Bruxelles », « Les As du Musette, Mon Amant de Saint-Jean, Brelan d’As (Médard Ferrero, Gus Viseur, Jo Privat) », « Manouche Partie, Jo Privat », « Passion Gitane, Daniel Colin », « Le tournis, Armand Lassagne », « Bossa Três e Jo Basile ».

En fait, ces disques et quelques autres sont pour moi essentiels en ce sens qu’ils sont comme la source et l’origine de l’accordéon que j’apprécie. Je me rends compte que j’éprouve le besoin de les écouter régulièrement, comme j’éprouve le besoin de relire quelques pages de Balzac, de Zola ou de Pérec pour comprendre ce qu’est l’écriture romanesque, ou comme j’éprouve le besoin de regarder des dessins d’Ingres, De Léonard de Vinci et de Picasso pour comprendre ce que dessiner veut dire.

……

Pendant que Françoise avait amené Charlotte se baigner au lac, que Sébastien et Nadja préparaient leurs bagages (la rentrée approche et ils nous ont quittés ce soir pour revenir à Toulouse), que Camille, saoulée de tours de manège, s’était endormie, je me suis occupé de préparer le diner : soupe de légumes écrasés à la fourchette, chichons, chiffonnade de jambon de Bayonne, melon, plateau de fromages, salade de pêches de vigne, café. Pour accompagner ce travail de préparation, j’ai écouté Daniel Colin. C’est vraiment l’expérience d’un retour aux sources.

- « Passion Gitane », Daniel Colin, swing-musette et jazz manouche.

Bien entendu, on ne peut isoler Daniel Colin des autres musiciens : P. Saussois, guitare, K. de Cauter, guitare, J.-C. Beneteau, contrebasse, D. Vernhes, clarinette (sur quatre titres). Le son boisé de la clarinette, les guitares, c’est quelque chose… Et que dire de la contrebasse…

Parmi les titres, comment choisir ? Je retiens cependant particulièrement le titre 1, « Les Yeux noirs », mais aussi « Paris, je t’aime », « Mon Amant de Saint-Jean », « Dinette », « Passion Gitane », « Angera », «Germaine », « Seul ce soir »… Finalement, c’est un accordéon très parisien. On est dans un pays familier, bien balisé, rassurant.