mardi, décembre 12, 2006

jeudi 14 décembre




Lundi après-midi, nous étions encore à Toulouse, j’ai décidé d’aller voir une exposition intitulée « Cultures du monde » au musée des Jacobins. Le thème porte sur les rapports de l’homme avec l’au-delà, la création, la mort, les ancêtres, le territoire, le sacré et les relations sociales ou économiques avec ses contemporains. Thème très large, mais en fait je suis intéressé par les nombreux masques, par les tissages et par les peintures qui constituent l’essentiel des pièces exposées. Je suis touché par des masques de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, par des masques du théâtre Nô, par des parures d’indiens du Mato Grosso, par des systèmes de monnaies de Nouvelle-Guinée et par des peintures d’aborigènes d’Australie, qui se présentent comme des sortes de cartes symboliques absolument envoutantes. Qui entre en celles-ci n’est pas près d’en sortir.

Mais, au fond, je suis encore plus fasciné par le cloitre lui-même des Jacobins. En plein centre ville, hyper-centre disent les agences immobilières, un havre de méditation, un lieu de sérénité et de calme. Je ne résiste jamais au désir de photographier de tels lieux : magie des cloitres, dont les quatre côtés sont à la fois si semblables et si différents. Où l’on comprend que l’architecture est d’abord une affaire de lumière et d’ombres.

Toulouse est, de ce point de vue, une ville exceptionnelle. A quelques centaines de mètres des Jacobins, on trouve en effet le musée et le cloitre des Augustins. Je crois qu’en l’occurrence il ne faut pas craindre l’inflation verbale : ces deux lieux donnent à sentir ce qu’est le sublime… quelque chose de plus et d’autre que ce qu’on qualifie de beau. Une maîtrise de l’espace qui se traduit ipso facto par une maîtrise du temps, de la durée, de la temporalité… même si, en sortant et en retrouvant les bruits et les odeurs de la ville, on comprend bien que le sublime ne peut être que fugace. Mais bon, il suffit d’un instant pour faire l’expérience de l’éternité.

Avant de retourner à la maison, petit détour par la boutique « Harmonia Mundi », qui se trouve sur le chemin du parking. Je parcours le rayon de l’accordéon puis du bandonéon… mais en vain. Il se trouve que je connais déjà tous les disques disponibles. Je suis un peu frustré, mais en même temps assez satisfait. Contradictions de l’âme humaine.

Toujours sur le chemin du parking, petite visite au magasin Virgin. Petite visite, c’est-à-dire moins de trois minutes, le temps de vérifier que l’accordéon est inconnu en ces lieux, que le nombre d’agents de sécurité est vraiment trop ! et surtout que ça sent… comment dire ? vraiment pas bon. Décidément l’atmosphère ne me convient pas.

Bon, mais quel rapport avec l’accordéon, sinon un constat d’absence ou de manque ? Eh bien tout simplement qu’aussi bien à l’aller qu’au retour de mon trajet au centre de Toulouse, j’ai expérimenté la conduite en accordéon… et c’est pas triste. Finalement, j’en tire cet enseignement que, malgré tous les impedimenta de la circulation, les Toulousains sont des gens pleins d’urbanité. Est-ce un effet de l'air du sud-ouest ?