samedi 9 décembre
… continué à écouter « Memories ». Evidemment !
Au fur et à mesure des écoutes successives, je me rends compte que je reviens électivement à « Lost Coast Memories – part 1, 2 et 3 ». Imperceptibles glissements qui inexorablement me ramènent vers ces pièces.
J’ai toujours autant de plaisir à écouter cette œuvre, mais je sens bien que ce plaisir se déplace, se complexifie, s’approfondit. Je suis maintenant sensible et attentif à d’autres aspects, sans pour autant oublier mes impressions premières. Boule de neige !
Arrivé à ce point, fidèle à ma méthode, j’essaie de comprendre quelle est l’origine des plaisirs que j’éprouve. Comprendre ce que j’éprouve, et non pas expliquer l’œuvre en tant qu’objet, d’abord parce que j’en suis incapable, mais aussi parce que c’est le lien spécifique qui s’établit entre elle et moi que je voudrais saisir dans son essence même. Méthode phénoménologique donc, si l’on veut la qualifier. Aux antipodes d’une analyse à visée objective.
A l’origine du plaisir que j’éprouve à l’écoute de « Memories », j’identifie cette idée qu’il s’agit d’une œuvre paradoxale. Cette qualité est, à mon sens, l’apanage d’une œuvre artistique au sens propre du terme. En quoi peut-on parler de paradoxe ? J’en identifie au moins quatre :
- sentiment d’achèvement versus ouverture. D’une certaine façon les différentes pièces se referment sur elles-mêmes, forment une totalité, et en même temps, en particulier avec « Lost Coast Memories », on sent bien qu’autre chose est possible, qui se prépare. Est-ce la relation du texte littéraire et du texte sonore, leur tissage, qui annonce que quelque chose d’autre va advenir, qui doit émerger ?
- respect de règles formelles contraignantes versus liberté de l’imagination, la créativité résultant de leur dépassement. Des règles oui, mais le sens de l’œuvre ne s’y réduit pas. C’est en cela qu’elle résiste à l’analyse. De l’imagination, oui, mais qui ne se réduit pas à une inspiration pure et simple, libérée de toute forme ;
- une pluralité d’interprètes versus l’unité de l’ensemble des pièces. L’un et le multiple. La diversité des interprétations ne se dissout pas en éclats multiples. Ce sont plutôt les facettes d’une pierre précieuse longuement polie. Paradoxalement, en chaque interprétation, c’est la totalité de l’inspiration qui est présente… d’une certaine manière.
- tradition versus modernité. On sent bien de toute évidence que « Memories » s’inscrit dans une tradition forte. En même temps, il s’agit bien de quelque chose de nouveau, quelque chose qui est en train d’émerger. Alors ? Tradition ou modernité ? En fait, c’est une fausse opposition, qui n’a de sens que si l’on identifie la tradition avec un stock où puiser comme dans un coffre plein de richesses. Mais si la tradition est pensée comme un flux, comme un processus qui n’existe qu’en se renouvelant, alors on voit bien que le paradoxe disparaît : « Memories » s’inscrit dans une tradition en contribuant à la perpétuer parce qu’elle la renouvelle.
Finalement, si j’étais philosophe, hégélien de surcroit, je crois que je qualifierais cette œuvre de « dialectique », au sens où elle réalise, dans le mouvement de sa vie même, un dépassement de notions contraires, apparemment inconciliables au plan logique. Mais, le fait est là : ce dépassement se manifeste avec évidence dans la tension même de l’écoute. Cette idée me permet de comprendre un peu mieux pourquoi j’ai tant de plaisir à écouter « Memories ».
Au fur et à mesure des écoutes successives, je me rends compte que je reviens électivement à « Lost Coast Memories – part 1, 2 et 3 ». Imperceptibles glissements qui inexorablement me ramènent vers ces pièces.
J’ai toujours autant de plaisir à écouter cette œuvre, mais je sens bien que ce plaisir se déplace, se complexifie, s’approfondit. Je suis maintenant sensible et attentif à d’autres aspects, sans pour autant oublier mes impressions premières. Boule de neige !
Arrivé à ce point, fidèle à ma méthode, j’essaie de comprendre quelle est l’origine des plaisirs que j’éprouve. Comprendre ce que j’éprouve, et non pas expliquer l’œuvre en tant qu’objet, d’abord parce que j’en suis incapable, mais aussi parce que c’est le lien spécifique qui s’établit entre elle et moi que je voudrais saisir dans son essence même. Méthode phénoménologique donc, si l’on veut la qualifier. Aux antipodes d’une analyse à visée objective.
A l’origine du plaisir que j’éprouve à l’écoute de « Memories », j’identifie cette idée qu’il s’agit d’une œuvre paradoxale. Cette qualité est, à mon sens, l’apanage d’une œuvre artistique au sens propre du terme. En quoi peut-on parler de paradoxe ? J’en identifie au moins quatre :
- sentiment d’achèvement versus ouverture. D’une certaine façon les différentes pièces se referment sur elles-mêmes, forment une totalité, et en même temps, en particulier avec « Lost Coast Memories », on sent bien qu’autre chose est possible, qui se prépare. Est-ce la relation du texte littéraire et du texte sonore, leur tissage, qui annonce que quelque chose d’autre va advenir, qui doit émerger ?
- respect de règles formelles contraignantes versus liberté de l’imagination, la créativité résultant de leur dépassement. Des règles oui, mais le sens de l’œuvre ne s’y réduit pas. C’est en cela qu’elle résiste à l’analyse. De l’imagination, oui, mais qui ne se réduit pas à une inspiration pure et simple, libérée de toute forme ;
- une pluralité d’interprètes versus l’unité de l’ensemble des pièces. L’un et le multiple. La diversité des interprétations ne se dissout pas en éclats multiples. Ce sont plutôt les facettes d’une pierre précieuse longuement polie. Paradoxalement, en chaque interprétation, c’est la totalité de l’inspiration qui est présente… d’une certaine manière.
- tradition versus modernité. On sent bien de toute évidence que « Memories » s’inscrit dans une tradition forte. En même temps, il s’agit bien de quelque chose de nouveau, quelque chose qui est en train d’émerger. Alors ? Tradition ou modernité ? En fait, c’est une fausse opposition, qui n’a de sens que si l’on identifie la tradition avec un stock où puiser comme dans un coffre plein de richesses. Mais si la tradition est pensée comme un flux, comme un processus qui n’existe qu’en se renouvelant, alors on voit bien que le paradoxe disparaît : « Memories » s’inscrit dans une tradition en contribuant à la perpétuer parce qu’elle la renouvelle.
Finalement, si j’étais philosophe, hégélien de surcroit, je crois que je qualifierais cette œuvre de « dialectique », au sens où elle réalise, dans le mouvement de sa vie même, un dépassement de notions contraires, apparemment inconciliables au plan logique. Mais, le fait est là : ce dépassement se manifeste avec évidence dans la tension même de l’écoute. Cette idée me permet de comprendre un peu mieux pourquoi j’ai tant de plaisir à écouter « Memories ».
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