lundi 4 décembre
J’ai consacré une partie de la matinée de dimanche à écouter trois disques de Winter & Winter.
Pour le premier, je déroge à mon principe de ne parler ici que de disques d’accordéon ou de bandonéon. Il s’agit en effet du disque suivant :
- « Chansons d’Edith Piaf » interprétées par le trio Motian, Peacock, Kikuchi sous le nom « Tethered Moon ». Artist Edition, Winter & Winter, 910048-2, 1999.
Je déroge à mon principe, parce que le titre 1 (5 :56) est « L’accordéoniste », mais aussi parce que le titre 2 (4 :50) est « Que nadie sepa mi suffrir » (« La foule" en français), dont Raul Barboza a donné des interprétations remarquables, en particulier au festival de Montagny (CD3 de « L’Anthologie", titre 9, durée de 8 :30). J’ai eu envie de comparer la version de Barboza et celle de « Tethered Moon ». Si j’osais caricaturer, je dirais qu’on a affaire à une version « chaude » avec Barboza et à une version « froide » avec le trio. Autant celui-là cherche un accord quasi fusionnel avec le public présent, autant le trio semble dans son monde, comme si chacun des membres était soucieux d’abord de participer à une sorte de méditation privée, à un parcours introspectif. C’est d’ailleurs une impression que j’ai souvent éprouvée avec les jazzmen, disons jusqu’au quintet, à savoir qu’ils font de la musique entre eux et peut-être pour eux, et qu’ils donnent à entendre le résultat de leurs recherches à des auditeurs qui sont priés de faire tous les efforts nécessaires pour entrer dans leur monde. Il y a là comme une attitude un peu aristocratique : « Si vous voulez nous écouter, il faut le mériter ».
Quant aux deux autres disques, il s’agit de deux disques de bandonéon.
- « Tango Alla Baila », interprété par le quintet Tangata Rea. Basic Edition, Winter & Winter, 910025, 1998.
- « Tango Vivo, Noches de Buenos Aires » où le quintet intervient sur les plages 3, 10 et 11, enregistrées au café « El Chino ». Basic Edition, Winter & Winter, 910011-2. 1997.
Je savais que ce nom, « Tangata Rea », ne m’était pas inconnu, sans pouvoir le localiser, ni même me rappeler si je l’avais écouté déjà. C’est l’indication suivante sur le premier disque : « Tangata Rea is also featured on Noches de Buenos Aires, Tango Vivo » qui m’a mis sur la voie. Je dois dire que l’écoute de cet album, « Tango Alla Baila », et des trois titres de l’autre m’ont fait grand plaisir. J’ai beaucoup aimé la finesse et l’équilibre du quintet : Lila Horovitz, contrebasse, Luis Longhi, bandonéon, Paulina Fain, flute traversière, Victorio Pujia, guitare, Andrés Linetzky, piano. On est loin des grands orchestres typiques, qui ont aussi leur charme. On pense à de la musique de chambre et la flute traversière donne aux interprétations une couleur particulière, une sorte de fragilité sans faiblesse. On pense à l’expression de Léonard de Vinci, « ostinato rigore ». L’équilibre entre des classiques (Troilo, Canaro, Julio de Carol) et des compositions de membres du quintet (Horovitz, Pujia, Linetzky) est très réussi. On sent bien qu’on a affaire à une tradition vivante, c’est-à-dire en train de se perpétuer.
Pour le premier, je déroge à mon principe de ne parler ici que de disques d’accordéon ou de bandonéon. Il s’agit en effet du disque suivant :
- « Chansons d’Edith Piaf » interprétées par le trio Motian, Peacock, Kikuchi sous le nom « Tethered Moon ». Artist Edition, Winter & Winter, 910048-2, 1999.
Je déroge à mon principe, parce que le titre 1 (5 :56) est « L’accordéoniste », mais aussi parce que le titre 2 (4 :50) est « Que nadie sepa mi suffrir » (« La foule" en français), dont Raul Barboza a donné des interprétations remarquables, en particulier au festival de Montagny (CD3 de « L’Anthologie", titre 9, durée de 8 :30). J’ai eu envie de comparer la version de Barboza et celle de « Tethered Moon ». Si j’osais caricaturer, je dirais qu’on a affaire à une version « chaude » avec Barboza et à une version « froide » avec le trio. Autant celui-là cherche un accord quasi fusionnel avec le public présent, autant le trio semble dans son monde, comme si chacun des membres était soucieux d’abord de participer à une sorte de méditation privée, à un parcours introspectif. C’est d’ailleurs une impression que j’ai souvent éprouvée avec les jazzmen, disons jusqu’au quintet, à savoir qu’ils font de la musique entre eux et peut-être pour eux, et qu’ils donnent à entendre le résultat de leurs recherches à des auditeurs qui sont priés de faire tous les efforts nécessaires pour entrer dans leur monde. Il y a là comme une attitude un peu aristocratique : « Si vous voulez nous écouter, il faut le mériter ».
Quant aux deux autres disques, il s’agit de deux disques de bandonéon.
- « Tango Alla Baila », interprété par le quintet Tangata Rea. Basic Edition, Winter & Winter, 910025, 1998.
- « Tango Vivo, Noches de Buenos Aires » où le quintet intervient sur les plages 3, 10 et 11, enregistrées au café « El Chino ». Basic Edition, Winter & Winter, 910011-2. 1997.
Je savais que ce nom, « Tangata Rea », ne m’était pas inconnu, sans pouvoir le localiser, ni même me rappeler si je l’avais écouté déjà. C’est l’indication suivante sur le premier disque : « Tangata Rea is also featured on Noches de Buenos Aires, Tango Vivo » qui m’a mis sur la voie. Je dois dire que l’écoute de cet album, « Tango Alla Baila », et des trois titres de l’autre m’ont fait grand plaisir. J’ai beaucoup aimé la finesse et l’équilibre du quintet : Lila Horovitz, contrebasse, Luis Longhi, bandonéon, Paulina Fain, flute traversière, Victorio Pujia, guitare, Andrés Linetzky, piano. On est loin des grands orchestres typiques, qui ont aussi leur charme. On pense à de la musique de chambre et la flute traversière donne aux interprétations une couleur particulière, une sorte de fragilité sans faiblesse. On pense à l’expression de Léonard de Vinci, « ostinato rigore ». L’équilibre entre des classiques (Troilo, Canaro, Julio de Carol) et des compositions de membres du quintet (Horovitz, Pujia, Linetzky) est très réussi. On sent bien qu’on a affaire à une tradition vivante, c’est-à-dire en train de se perpétuer.
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