samedi 2 décembre
En parcourant les sites « accordéon » sur Google, je suis tombé sur une vidéo de FR3-Bourgogne diffusée le 29 novembre à l’occasion de la mort de Tony Fallone et intitulée « Tony Fallone nous a quittés ». C’est un témoignage touchant qui vaut la peine d’être regardé pour sa dimension sentimentale. Le rire explosif de ce vieux monsieur de plus de soixante-dix ans est plein de sagesse tranquille. Il faut voir comment il s’amuse à jouer de la batterie. Le moment, à l’école de musique, où il évoque des compagnons aujourd’hui disparus, est émouvant, d’autant plus qu’en montrant sa propre photographie il ne manque pas d’humour. Et puis il parle aussi, non sans fierté, de sa propre méthode et cela aussi est émouvant. J’avoue enfin que j’ai été touché par l’environnement de Tony Fallone (sa batterie, ses accordéons) et par les documents présentés (images de son passé, partitions) encore plus que par sa musique, dont on ne peut écouter que de courts extraits. Au fond, j’ai bien aimé sa simplicité, son jeu comme une sorte de ligne claire que ne pollue aucune fioriture tape-à-l’oreille.
http://www.orange.fr/bin/frame.cgi?u=http%3A//r.voila.fr/se%3Fkw%3D%20%26sev%3D2%26ref%3DW3ACC_HD_internet_accueil_0912_moteur_webr%26lg%3Dfr%26dblg%3Dfr%26db%3Dwebr%26ctx%3Dorange%26rdata%3Daccord%25E9on
J’ai commencé ce blog le 2 décembre 2005. Pas question ici de faire retour sur l’année écoulée ; pas question non plus de tenter une improbable synthèse de ce que j’ai appris au jour le jour. Je ne retiens ici que ce qui émerge, à l’instant, dans mon esprit.
D’abord, le sentiment d’avoir vécu, par l’écoute de disques d’accordéon et de bandonéon, des moments de plaisir intense. Ces moments font partie de moi et il n’est pas besoin de me les rappeler précisément pour avoir la certitude de leur présence, ici, maintenant. Il n’y a besoin ni de réflexion, ni d’analyse pour savoir que, comme toute émotion esthétique, ils forment indissolublement la trame même de ma vie. Et qu’ils contribuent à ma perception même du monde. En ce sens, tous ces plaisirs participent de ma culture propre, et je compte bien ne pas m’arrêter en si bon chemin.
En second lieu, j’ai observé, me semble-il, que le monde de l’accordéon, que je percevais indifférencié au début, est composé de tribus plus ou moins exotiques les unes par rapport aux autres. J’en dénombre trois principales :
- la tribu de l’accordéon pour faire danser dans les bals populaires, avec parfois, comme on dit aujourd’hui, des tendances populistes et inflationnistes,
- la tribu de l’accordéon classique qui veut inscrire cet instrument dans la tradition musicale classique européenne, qui s’y efforce à travers des instrumentistes en solo ou en duo, et qui se nourrit aussi d’œuvres contemporaines spécialement composées pour celui-ci,
- la tribu de l’accordéon qui donne des concerts dans différents styles : jazz, swing manouche, world music, etc… et où le plus souvent l’accordéon fait partie d’une formation de type trio, quartet, quintet. Accordéon-pour-les oreilles par différence, sinon par opposition, avec l’accordéon-pour-les pieds.
Bien sûr, il y a des intersections et des interférences entre ces mondes. Par exemple, Michel Macias fait partie des tribus un et trois, Pascal Contet fait partie des tribus deux et trois, comme Fabiano. Sans parler de Feodor Chistyakov ou de Motion Trio ! Cherchez l'erreur ! Les exemples ne manqueraient pas. J’ai encore du mal à situer l’accordéon qui s’inscrit dans le courant dit traditionnel et je me demande si l’on ne retrouverait pas de ses représentants dans les trois tribus.
On trouve facilement des disques de la première catégorie en vente par correspondance dans une revue comme « Accordéon & accordéonistes », mais je n’ai pas envie d’en écouter pour de multiples raisons, la principale étant pour moi que cet accordéon ne peut s’écouter qu’à partir du moment où le corps, pris par la danse collective, a perdu toute capacité d’écoute attentive. C’est en effet une musique de masse : il faut se laisser emporter par elle, sinon le plaisir esthétique n’y trouve pas son compte. On trouve assez facilement des disques de la troisième catégorie par les réseaux de grande distribution (espace culturel de l'hypermarché Leclerc de Pau ou la Fnac, en particulier, ou sites internet) ou par Harmonia Mundi et parfois j’ai été heureusement surpris de pouvoir me procurer ainsi certains disques apparemment épuisés. Quant aux disques d’accordéon classique de concert, j’avoue que j’ai du mal à trouver les bonnes adresses ou les bonnes filières pour y accéder ; en revanche, j’ai été amené pour ce faire à prendre contact à titre personnel avec des accordéonistes-producteurs-distributeurs et c’est évidemment une nouvelle source de plaisirs.
Dernier point, peut-être l’essentiel : j’ai compris, à travers plusieurs concerts, que la musique en direct est autre chose que la musique enregistrée. Un concert et un cd, ça ne s’apprécie pas avec les mêmes critères. Un album est aussi différent de la musique live qu’une reproduction d’une photographie de photographe l’est de l’original (même si cet original peut-être multiple). Pour apprécier chacune de ces réalités à sa juste valeur, il faut savoir se donner les critères adéquats, qui ne peuvent être les mêmes. C’est pourquoi, j’y reviens, je crois que la musique de l’accordéon pour danser ne peut décidément pas s’écouter à travers des disques, mais seulement en situation…
Le problème, maintenant, c'est de choisir LE disque que je vais écouter pour fêter cette première année de blog. Finalement, j'en prends un, unique dans sa catégorie :
- "Ah ! Le petit vin blanc", Aimable, 2006 Membran Musique.
C'est Charlotte qui me l'a offert. Elle l'a acheté pour moi à Toulouse, chez Auchan, et pour cela elle a cassé sa tirelire... Si l'on écoute Aimable avec les critères adéquats, ça peut être touchant !
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J’ai commencé ce blog le 2 décembre 2005. Pas question ici de faire retour sur l’année écoulée ; pas question non plus de tenter une improbable synthèse de ce que j’ai appris au jour le jour. Je ne retiens ici que ce qui émerge, à l’instant, dans mon esprit.
D’abord, le sentiment d’avoir vécu, par l’écoute de disques d’accordéon et de bandonéon, des moments de plaisir intense. Ces moments font partie de moi et il n’est pas besoin de me les rappeler précisément pour avoir la certitude de leur présence, ici, maintenant. Il n’y a besoin ni de réflexion, ni d’analyse pour savoir que, comme toute émotion esthétique, ils forment indissolublement la trame même de ma vie. Et qu’ils contribuent à ma perception même du monde. En ce sens, tous ces plaisirs participent de ma culture propre, et je compte bien ne pas m’arrêter en si bon chemin.
En second lieu, j’ai observé, me semble-il, que le monde de l’accordéon, que je percevais indifférencié au début, est composé de tribus plus ou moins exotiques les unes par rapport aux autres. J’en dénombre trois principales :
- la tribu de l’accordéon pour faire danser dans les bals populaires, avec parfois, comme on dit aujourd’hui, des tendances populistes et inflationnistes,
- la tribu de l’accordéon classique qui veut inscrire cet instrument dans la tradition musicale classique européenne, qui s’y efforce à travers des instrumentistes en solo ou en duo, et qui se nourrit aussi d’œuvres contemporaines spécialement composées pour celui-ci,
- la tribu de l’accordéon qui donne des concerts dans différents styles : jazz, swing manouche, world music, etc… et où le plus souvent l’accordéon fait partie d’une formation de type trio, quartet, quintet. Accordéon-pour-les oreilles par différence, sinon par opposition, avec l’accordéon-pour-les pieds.
Bien sûr, il y a des intersections et des interférences entre ces mondes. Par exemple, Michel Macias fait partie des tribus un et trois, Pascal Contet fait partie des tribus deux et trois, comme Fabiano. Sans parler de Feodor Chistyakov ou de Motion Trio ! Cherchez l'erreur ! Les exemples ne manqueraient pas. J’ai encore du mal à situer l’accordéon qui s’inscrit dans le courant dit traditionnel et je me demande si l’on ne retrouverait pas de ses représentants dans les trois tribus.
On trouve facilement des disques de la première catégorie en vente par correspondance dans une revue comme « Accordéon & accordéonistes », mais je n’ai pas envie d’en écouter pour de multiples raisons, la principale étant pour moi que cet accordéon ne peut s’écouter qu’à partir du moment où le corps, pris par la danse collective, a perdu toute capacité d’écoute attentive. C’est en effet une musique de masse : il faut se laisser emporter par elle, sinon le plaisir esthétique n’y trouve pas son compte. On trouve assez facilement des disques de la troisième catégorie par les réseaux de grande distribution (espace culturel de l'hypermarché Leclerc de Pau ou la Fnac, en particulier, ou sites internet) ou par Harmonia Mundi et parfois j’ai été heureusement surpris de pouvoir me procurer ainsi certains disques apparemment épuisés. Quant aux disques d’accordéon classique de concert, j’avoue que j’ai du mal à trouver les bonnes adresses ou les bonnes filières pour y accéder ; en revanche, j’ai été amené pour ce faire à prendre contact à titre personnel avec des accordéonistes-producteurs-distributeurs et c’est évidemment une nouvelle source de plaisirs.
Dernier point, peut-être l’essentiel : j’ai compris, à travers plusieurs concerts, que la musique en direct est autre chose que la musique enregistrée. Un concert et un cd, ça ne s’apprécie pas avec les mêmes critères. Un album est aussi différent de la musique live qu’une reproduction d’une photographie de photographe l’est de l’original (même si cet original peut-être multiple). Pour apprécier chacune de ces réalités à sa juste valeur, il faut savoir se donner les critères adéquats, qui ne peuvent être les mêmes. C’est pourquoi, j’y reviens, je crois que la musique de l’accordéon pour danser ne peut décidément pas s’écouter à travers des disques, mais seulement en situation…
Le problème, maintenant, c'est de choisir LE disque que je vais écouter pour fêter cette première année de blog. Finalement, j'en prends un, unique dans sa catégorie :
- "Ah ! Le petit vin blanc", Aimable, 2006 Membran Musique.
C'est Charlotte qui me l'a offert. Elle l'a acheté pour moi à Toulouse, chez Auchan, et pour cela elle a cassé sa tirelire... Si l'on écoute Aimable avec les critères adéquats, ça peut être touchant !
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