dimanche, décembre 03, 2006

dimanche 3 décembre








Hier matin, vers 10 heures, je reçois un courriel du responsable de la boutique « Harmonia Mundi », à Tarbes. Il m’informe qu’il a un DVD qu’il pense susceptible de m’intéresser. Il s’agit en fait de trois films d’André Gladu, réalisés en 2005 et répartis sur deux dvds :

- Dvd 1 : « Marron, la piste créole en Amérique », 85 min
- Dvd 2 : « Zarico », 57 min et « Liberty Street Blues », 77 min

Ces trois films sont présentés par “L’office National du Film du Canada” et distribués par « Les films du paradoxe ».

Comme nous aimons bien le style Zydeco et l’accordéon de Clifton Chenier, nous décidons d’aller chercher l’objet en début d’après-midi. Comme, de toute façon, il n’est pas possible de visionner les films sur place, nous faisons confiance au descriptif succinct du contenu des documentaires.

On sent bien que l’on est à l’approche de Noël : le parking de l’hypermarché de Pau, près duquel nous passons en partant, est saturé de voitures, de même que celui de Tarbes, quand nous arrivons, alors que la route est quasi déserte. Nous garons la voiture dans le parking souterrain de la place de Verdun et quand nous arrivons à l’entrée de la rue du Maréchal Joffre où se trouve la boutique « Harmonia Mundi », une musique cubaine nous saisit et nous réjouit. Un haut-parleur trône devant la porte, posé sur un tabouret. Il parait que plusieurs commerçants voisins trouvent cela envahissant, tonitruant et dérangeant. Les services de la mairie ont relayé les plaintes, mais le responsable tient bon. A ce propos, la musique nous amène à parler du Buena Vista Social Club et à évoquer la figure d’Ibrahim Ferrer, que nous avions vu à Toulouse peu de temps avant sa mort. Le responsable de la boutique nous apprend alors qu’il est mort deux jours après un dernier passage à Marciac. Ibrahim Ferrer est, de tout le groupe, celui qui m’a toujours le plus ému à cause de sa figure frippée, de sa vois cassée et de sa grande silhouette voutée. Dommage qu’il n’y ait pas eu d’accordéoniste dans le Buena Vista Social Club. Il faudra que je cherche s’il y a des accordéonistes cubains…

Tout en discutant, je vois un présentoir comportant une quarantaine de disques avec une affichette : « 1 cd acheté : 1 cd offert ». Il s’agit de disques « Winter & Winter », que le réseau « Harmonia Mundi » ne distribuera plus. La raison ? « Pas rentable ! Il faut choisir entre de beaux objets et des objets qui se vendent. Le prix de ces disques est tel que la marge est infime et qu’ils ne partent pas». Le prix de ces disques ? 23 euros. C’est cher en effet. Deux disques pour 23 euros, c’est donné. Oui, mais il n’y a pas d’accordéon… Oui, mais il y a du bandonéon et, en l’occurrence, un disque dont j’ai le souvenir d’avoir lu à son sujet de bonnes critiques :

- « Tango Alla Baila », Tangata Rea, W & W, 1998. Digital live recording at Club del Vino, Buenos Aires, Argentina.

Les applaudissements du public entre les morceaux suffisent pour confirmer que l’on est bien en direct au Club del Vino. A priori, la composition de la formation me plait beaucoup : contrebasse, bandonéon, flute traversière, guitare, piano. La présentation est évidemment impeccable, peu informative, mais fort esthétique, avec des schémas de pas de danse alternant avec des croquis de danseurs très classieux.

Et donc que choisir comme autre disque ? J’ai bien l’impression qu’il n’y a pas d’accordéon et pas d’autre bandonéon. Finalement, je m’aperçois qu’il y a un disque du trio Masabumi Kikuchi, piano, Gary Peacock, contrebasse et Paul Motian, batterie, disque intitulé « Chansons d’Edith Piaf », dont le titre 1 est « L’accordéoniste ». Sauvé ! Ce disque a été enregistré à New York en mai 1999.

Il ne reste plus qu’à trouver le temps de visionner les trois films et d’écouter les deux disques.