jeudi, janvier 25, 2007

jeudi 25 janvier






















J’ai conservé sept photographies du concert. La lumière sur la scène est constante et relativement faible. C’est pourquoi d’ailleurs le grain des images est grossier. Mais la qualité technique n’est pas en l’occurrence mon but. C’est plutôt la qualité émotive que je cherche à fixer ou du moins dont je voudrais garder trace. L’aspect croquis pris à la volée, comme on note trois mots sur un carnet, me satisfait.

Cette lumière donc, discrète et constante, a pour intérêt de ne jamais détourner l’attention de l’écoute vers des aspects visuels. Elle contribue à renforcer l’impression de proximité et d’intimité que l’on éprouve en ces lieux.

Autre constante : l’attitude du quartet. Très homogène et sans éclats inutiles quant à sa posture. Un respect du public qui se manifeste dans le jeu sobre et dans les tenues noires, quasiment identiques.

A deux reprises, on voit Richard Galliano en solo : une première fois, il joue « Barbara » ; la seconde, il joue son improvisation sur « Libertango ». Sa présence me parait chaque fois plus impressionnante. Peut-être, cette fois, à cause de la fatigue lisible dans sa voix et sur sa posture, fatigue qu’il ne masque pas entre les morceaux, mais qui disparaît comme par miracle quand il joue avec son partenaire, son Victoria.

Curieusement, alors que tout en écrivant ces lignes, j’écoute « Luz Negra », j’ai l’impression d’une musique plus « douce » que dans le concert et que dans les concerts de Marciac ou de Perpignan. J’ai beau monter le son, il y a, me semble-t-il, sur le disque un velouté sud-américain, qui me paraissait moins net dans les concerts. Un charme plein de suavité.

Dernière impression enfin : tout en écoutant les morceaux du cd, je me rends compte que j’ai eu le plus grand plaisir à écouter, au cours du concert, des titres qui ne figurent pas sur celui-ci, comme « Laurita », « Tango pour Claude » ou « Libertango ». En revanche, j’aurais bien écouté la « Flambée montalbanaise »… Ce sera pour une prochaine fois. Mais c’est en cela que contrairement à la musique enregistrée, le concert me parait avoir quelque chose à voir avec la mort. Rien de moins. Chaque instant est unique. C’est ce qui lui donne sa gravité et son intensité. C’est ce qui donne au plaisir du concert sa qualité spécifique.