dimanche 18 février
Toujours vigilante et dévouée à la promotion de l’accordéon, malgré diverses difficultés et autres problèmes à surmonter actuellement, Sylvie Jamet signale, dans son blog, un article paru dans le « Nouvel Observateur » en date du 15 février concernant Marc Perrone, à l’occasion de la sortie de son dernier disque, « Les p’tites chansons de Marc Perrone ».
Je rappelle l’adresse de ce site :
http://sylviejamet.over-blog.com/
Bonjour Sylvie ! Merci encore pour ton blog !
Ce disque me touche beaucoup. L’accordéon est entièrement dévoué à l’accompagnement de la voix. En route, on rencontre les amis de longue date, comme Cravic, Lubat, Peyratout, Minvielle, Di Donato ou Marie-Odile Chantran. On découvre de nouvelles figures comme Sara Chenal, Catherine Demonchy ou Renaud Guieu. J’en oublie évidemment ! Et Marc Perrone, on le sent bien, est heureux de leur présence, si proche et si attentionnée. Tous sont au service de sa voix. A cet égard, Marcel Azzolla montre, s’il en était besoin, qu’il est vraiment un grand instrumentiste, tout en finesse, et un type bien.
A un moment, écoutant les titres l’un après l’autre, il m’a semblé que certains thèmes traversaient l’ensemble de l’album, et puis ce mot, « thème », m’est apparu abstrait, formel, trop marqué par ce qui pourrait être l’expression d’un point de vue d’analyste. Je m’explique. Là où l’on pourrait reconnaître le thème de la précarité, Marc Perrone parle d’une chanson suscitée par l’histoire d’une femme du film « Femmes précaires », dont il a composé la musique. Parler de précarité, comme le font les hommes politiques, ce n’est pas du tout la même chose qu’être ému par le sort d’une femme en situation précaire. De même, la « lettre à Poldino », c’est bien une lettre à son père, pas à un père immigré plus ou moins abstrait. Monte Cassino, c’est bien Monte Cassino, pas le symbole des racines géographiques des immigrés italiens. Mais encore, « Banlieue Chronique», ce n’est pas une chronique de la banlieue, c’est de sa banlieue qu’il s’agit… et c’est admirable, avec un phrasé de plus en plus personnel. Un style impressionniste, une syntaxe qui lui est propre. Syntaxe où l’on retrouve quelque chose de l’écriture de Minvielle. On n’est pas l’ami de Minvielle et de Lubat sans que cela se manifeste dans le langage et dans la vision du monde que l’on se construit peu à peu. Je suis très touché aussi par le travail fait avec des élèves de maternelle ou d’école primaire, car je pense à l’émotion et à la fierté de ses enfants. Ce sont des expériences qui feront références pour eux tout au long de leur vie. Ils ne pourront pas oublier ces moments magiques de création avec Marc Perrone et Agnès Rouget-Clément. Mais, je reviens sur ma remarque d’hier, je suis frappé aussi par la présence de la mort, par sa proximité. Elle m’apparaît comme une sorte de fil rouge, plus ou moins perceptible, mais toujours latent et insistant. Pour finir, une chanson au titre significatif quand on connaît la maladie dont est frappé Marc Perrone, « Les voyages immobiles ». Et ces mots : « je voyage du bout des doigts », j’aurais envie d’ajouter : « … sans avoir l’air d’y toucher ». Un disque superbe donc, chargé de gravité, avec, il faut absolument le signaler, un titre chanté par Marie-Odile Chantran, « Sans toit ni moi ».
J’ai déjà noté que les circonstances actuelles, les épisodes de la campagne pour l’élection présidentielle, me poussent à faire un rapprochement entre l’attitude des candidats, l’inflation rhétorique, l’obsession de la communication, le bombardement incessant d’images, le comportement « mouton de Panurge » des journalistes, la dictature de la pensée correcte, etc… et l’attitude de Marc Perrone. Pour être exact, plutôt que de rapprochement, je devrais parler de distance, d’écart, d’antinomie entre ces deux mondes, d’une part le monde politico-journalistique, d’autre part l’humanisme de Perrone. D’une part des idées et des formules, d’autre part des sensations, des émotions et des paroles. On ne fait peut-être pas une politique avec des sensations, des émotions et des paroles, mais on vit déjà plus heureux. Ne serait-ce qu’en écoutant « les p’tites chansons » de Marc Perrone. Ce que je fais…
Je rappelle l’adresse de ce site :
http://sylviejamet.over-blog.com/
Bonjour Sylvie ! Merci encore pour ton blog !
Ce disque me touche beaucoup. L’accordéon est entièrement dévoué à l’accompagnement de la voix. En route, on rencontre les amis de longue date, comme Cravic, Lubat, Peyratout, Minvielle, Di Donato ou Marie-Odile Chantran. On découvre de nouvelles figures comme Sara Chenal, Catherine Demonchy ou Renaud Guieu. J’en oublie évidemment ! Et Marc Perrone, on le sent bien, est heureux de leur présence, si proche et si attentionnée. Tous sont au service de sa voix. A cet égard, Marcel Azzolla montre, s’il en était besoin, qu’il est vraiment un grand instrumentiste, tout en finesse, et un type bien.
A un moment, écoutant les titres l’un après l’autre, il m’a semblé que certains thèmes traversaient l’ensemble de l’album, et puis ce mot, « thème », m’est apparu abstrait, formel, trop marqué par ce qui pourrait être l’expression d’un point de vue d’analyste. Je m’explique. Là où l’on pourrait reconnaître le thème de la précarité, Marc Perrone parle d’une chanson suscitée par l’histoire d’une femme du film « Femmes précaires », dont il a composé la musique. Parler de précarité, comme le font les hommes politiques, ce n’est pas du tout la même chose qu’être ému par le sort d’une femme en situation précaire. De même, la « lettre à Poldino », c’est bien une lettre à son père, pas à un père immigré plus ou moins abstrait. Monte Cassino, c’est bien Monte Cassino, pas le symbole des racines géographiques des immigrés italiens. Mais encore, « Banlieue Chronique», ce n’est pas une chronique de la banlieue, c’est de sa banlieue qu’il s’agit… et c’est admirable, avec un phrasé de plus en plus personnel. Un style impressionniste, une syntaxe qui lui est propre. Syntaxe où l’on retrouve quelque chose de l’écriture de Minvielle. On n’est pas l’ami de Minvielle et de Lubat sans que cela se manifeste dans le langage et dans la vision du monde que l’on se construit peu à peu. Je suis très touché aussi par le travail fait avec des élèves de maternelle ou d’école primaire, car je pense à l’émotion et à la fierté de ses enfants. Ce sont des expériences qui feront références pour eux tout au long de leur vie. Ils ne pourront pas oublier ces moments magiques de création avec Marc Perrone et Agnès Rouget-Clément. Mais, je reviens sur ma remarque d’hier, je suis frappé aussi par la présence de la mort, par sa proximité. Elle m’apparaît comme une sorte de fil rouge, plus ou moins perceptible, mais toujours latent et insistant. Pour finir, une chanson au titre significatif quand on connaît la maladie dont est frappé Marc Perrone, « Les voyages immobiles ». Et ces mots : « je voyage du bout des doigts », j’aurais envie d’ajouter : « … sans avoir l’air d’y toucher ». Un disque superbe donc, chargé de gravité, avec, il faut absolument le signaler, un titre chanté par Marie-Odile Chantran, « Sans toit ni moi ».
J’ai déjà noté que les circonstances actuelles, les épisodes de la campagne pour l’élection présidentielle, me poussent à faire un rapprochement entre l’attitude des candidats, l’inflation rhétorique, l’obsession de la communication, le bombardement incessant d’images, le comportement « mouton de Panurge » des journalistes, la dictature de la pensée correcte, etc… et l’attitude de Marc Perrone. Pour être exact, plutôt que de rapprochement, je devrais parler de distance, d’écart, d’antinomie entre ces deux mondes, d’une part le monde politico-journalistique, d’autre part l’humanisme de Perrone. D’une part des idées et des formules, d’autre part des sensations, des émotions et des paroles. On ne fait peut-être pas une politique avec des sensations, des émotions et des paroles, mais on vit déjà plus heureux. Ne serait-ce qu’en écoutant « les p’tites chansons » de Marc Perrone. Ce que je fais…
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