dimanche, avril 08, 2007

lundi 9 avril

Pour la journée du dimanche de Pâques, la ville s’est vidée. Au loin, deux ou trois tondeuses comme des guêpes dans le silence. Des pies ont entrepris de construire leur nid tout en haut du prunier, mais on sent bien que la présence des chats sur les basses branches les inquiète. A l’aplomb de ce nid, la terrasse est couverte de fiente blanchâtre. Les vas-et-viens incessants du couple fascinent Camille et Charlotte. L’herbe, autour de l’arbre, est jonchée de brindilles et de branchettes. Les pies sont de drôles d’architectes, peu économes sur les matériaux.

Je vais passer deux heures au centre de gériatrie, à l’heure du repas du soir. Deux heures, c’est peu de temps dans une journée, c’est aussi la totalité de la journée si l’on considère le temps de l’anticipation et le temps du retour, couleur tristesse.

Je ne serai pas exigeant sur la quantité de morceaux que j’écouterai aujourd’hui, mais je me suis fait un choix qui est un vrai bonheur :

- « Hors d’atteinte », 4 :31
- « Hautebise », 2 :20
- « Mémoire d’Anna », 4 :46
- « Milonga de l’espoir », 3 :28

Je suis frappé, à l’écoute de ces quatre pièces, par l’impression d’avoir affaire à une musique très précisément écrite. C’est ce que j’appelle, dans mon jargon personnel, la dimension « horlogerie de précision » de ces compositions. Chemin faisant, je pense à Piazzolla, à Saluzzi et pourquoi pas… à Bach.

Je suis toujours et peut-être de plus en plus sensible au charme de « Mémoire d’Anna ». Sa nostalgie me touche, de même que l’accord entre Jacques Pellarin et Diego Fano à la clarinette.

Ces quatre pièces, que j’arrive à écouter plusieurs fois, sont comme des parenthèses de sérénité. La force de leur construction est apaisante. C’est pourquoi je pense à Bach.