jeudi 9 août
Nadja, Sébastien, Charlotte et Camille sont partis pour s’installer à Dax durant les fêtes. Et les fêtes de Dax, c’est quelque chose. Certes les fêtes de Bayonne sont plus médiatisées et celles de Pampelune sont plus imbibées, mais ces fêtes sont un moment hénaurme de convivialité et d’humeur joyeuse. Entre les bandas, les défilés de groupes venus de tous les coins du monde, les jeux taurins pour les enfants, la bouffe régionale et les corridas… c’est la folie pure en blanc et rouge. Et ça dure du 10 au 15 août… Bref, les « petits » ont pris leurs quartiers festifs et Françoise les a rejoints peu après. Ils aiment passionnément ces fêtes et moi aussi. Eux, parce qu’ils y participent, moi parce que je reste à la maison.
Bon… cette dernière phrase demande explication. S’il est vrai qu’ils adorent les fêtes, moi-même j’y participe avec le plus grand plaisir, mais cette année, pour diverses raisons, je me sens un peu frustré d’écoute d’accordéon. Entre les travaux à Hossegor, la participation aux courses alimentaires, à la confection des repas, aux vaisselles, aux lessives, aux jeux de rôles avec Charlotte et Camille, et à quelques autres activités nécessaires, comme balayer les terrasses ou tondre le gazon, je ressens comme un manque d’accordéon, comme s’il était dans un monde à cent lieues de mes préoccupations quotidiennes. Ecouter de l’accordéon ne me suffit pas si cela doit se situer dans quelques parenthèses gagnées une à une sur le flux des impedimenta de la journée. C’est pourquoi, j’ai décidé de ne pas me joindre à la maisonnée et d’aller chaque jour à Dax pour le temps de la corrida, entre 18 et 20h30. Après tout il n’y a que quatre-vingts kilomètres entre Pau et Dax. En contrepartie de cet aller-retour quotidien, de samedi à mercredi, la possibilité d’écouter de l’accordéon, fort et à n’importe quel moment.
….
Je m’étais dit que je profiterais de cet espace de solitude pour écouter tout et n’importe-quoi comme on se gave de nourriture après une diète forcée. Eh bien, ça ne s’est pas du tout passé comme prévu. J’ai voulu écouter à nouveau les sonates de Haydn interprétées par Wolfgang Dimetrik et du coup elles passent et repassent en boucle. Je leur trouve en effet quelque chose de fascinant, dont je n’arrive pas à ma détacher, et cela tient, me semble-t-il, à deux éléments : une sorte de perfection de l’écriture d’une part et ce que j’appellerais la légèreté du toucher de Dimetrik d’autre part. Quelque chose d’aérien, d’impalpable, disons de léger… et de plus en plus léger au fur et à mesure que je monte le son. C’est Kundera, je crois, qui parlait de l’insoutenable légèreté de l’être. En le paraphrasant, je parlerais volontiers de l’insoutenable légèreté de ces sonates telles qu’en elles-mêmes Dimetrik les donne à entendre.
En tout cas, mieux valait que je sois seul pour écouter ce disque, car la succession des passages aurait certainement fait exploser les patiences les plus bienveillantes.
Bon… cette dernière phrase demande explication. S’il est vrai qu’ils adorent les fêtes, moi-même j’y participe avec le plus grand plaisir, mais cette année, pour diverses raisons, je me sens un peu frustré d’écoute d’accordéon. Entre les travaux à Hossegor, la participation aux courses alimentaires, à la confection des repas, aux vaisselles, aux lessives, aux jeux de rôles avec Charlotte et Camille, et à quelques autres activités nécessaires, comme balayer les terrasses ou tondre le gazon, je ressens comme un manque d’accordéon, comme s’il était dans un monde à cent lieues de mes préoccupations quotidiennes. Ecouter de l’accordéon ne me suffit pas si cela doit se situer dans quelques parenthèses gagnées une à une sur le flux des impedimenta de la journée. C’est pourquoi, j’ai décidé de ne pas me joindre à la maisonnée et d’aller chaque jour à Dax pour le temps de la corrida, entre 18 et 20h30. Après tout il n’y a que quatre-vingts kilomètres entre Pau et Dax. En contrepartie de cet aller-retour quotidien, de samedi à mercredi, la possibilité d’écouter de l’accordéon, fort et à n’importe quel moment.
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Je m’étais dit que je profiterais de cet espace de solitude pour écouter tout et n’importe-quoi comme on se gave de nourriture après une diète forcée. Eh bien, ça ne s’est pas du tout passé comme prévu. J’ai voulu écouter à nouveau les sonates de Haydn interprétées par Wolfgang Dimetrik et du coup elles passent et repassent en boucle. Je leur trouve en effet quelque chose de fascinant, dont je n’arrive pas à ma détacher, et cela tient, me semble-t-il, à deux éléments : une sorte de perfection de l’écriture d’une part et ce que j’appellerais la légèreté du toucher de Dimetrik d’autre part. Quelque chose d’aérien, d’impalpable, disons de léger… et de plus en plus léger au fur et à mesure que je monte le son. C’est Kundera, je crois, qui parlait de l’insoutenable légèreté de l’être. En le paraphrasant, je parlerais volontiers de l’insoutenable légèreté de ces sonates telles qu’en elles-mêmes Dimetrik les donne à entendre.
En tout cas, mieux valait que je sois seul pour écouter ce disque, car la succession des passages aurait certainement fait exploser les patiences les plus bienveillantes.
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