lundi, août 13, 2007

mardi 14 août

Il y a une sorte d’accord « naturel » entre la corrida et des formes musicales venues de l’Espagne. C’est facilement compréhensible puisque la corrida est d’origine espagnole, plus précisément andalouse. La musique jouée autour des corridas ou au cours de celles-ci ne saurait avoir une autre couleur. Et pourtant, il m’arrive souvent d’essayer d’imaginer ce que pourrait être un accordéoniste s’emparant des moments de ce rituel pour en exprimer l’essence. Je pense qu’Amestoy serait capable de proposer des images intéressantes tant il est imprégné de culture du Sud. Mais peut-être manque-t-il de la violence nécessaire pour exprimer la sauvagerie que ce rituel met en forme.
Finalement, celui qui me paraitrait le mieux à même de donner un équivalent des moments de cette cérémonie où se combinent un extrême raffinement jusqu’à la préciosité et une barbarie injustifiable jusqu’à l’écœurement, ce serait Kimmo Pohjonen. Le rapprochement peut sembler bizarre, en tout cas inattendu, et pourtant je retrouve dans ses compositions et dans son jeu tous les ingrédients de cette mise en scène de la mort et du risque mortel où se confrontent l’intelligence et l’instinct brutal.
Pour me convaincre que l’idée n’est pas si farfelue qu’il y parait de prime abord, j’écoute deux disques de Kimmo Pohjonen :

- « Kielo », 1999 Zen Master Records
- « Kluster », 2002 Rockadillo Records

La rencontre entre une âme primitive, originelle, une sorte de souffle vital sans mesure et des structures formelles issues d’une tradition culturelle de longue date, c’est bien la corrida. C’est aussi l’accordéon de Pohjonen.