vendredi, août 24, 2007

vendredi 24 août




En revenant de faire quelques courses alimentaires, un peu avant midi, j’ai eu la surprise de découvrir le mur flambé d’une résidence de type HLM, « Dahlias » ou « Edelweiss », qui vient de faire l’objet d’une rénovation de fond en comble. De toute évidence, il s’agit d’un incendie déclenché par le feu d’un local à poubelles. Bien entendu, on pense à un acte de vandalisme. L’enquête de police nous le dira. Mais, pour l’instant, je pense à une peinture monumentale, qui aurait pu être signée par le peintre catalan Tapies. Le choc esthétique l’emporte sur le jugement moral. La rénovation des résidences a consisté, entre autres travaux, à poser des plaques de protection contre les intempéries et contre le bruit sur les murs avant de les repeindre. Le local à poubelles avait été refait à neuf pour recevoir quatre énormes conteneurs de tri sélectif. L’incendie a mis à nu le système de fixation de ces plaques et de grandes surfaces de toile protectrice.

En arrivant à la maison, j’écoute plusieurs morceaux de deux disques qui me sont venus immédiatement à l’esprit en découvrant ce mur qui a quelque chose d’infernal :

- « Sofia Gubaidulina, De Profundis / Jokinen / Zolotaryov», David Farmer, accordion
- « Kluster, Kimmo Pohjonen »

… et en effet la correspondance me parait évidente. Ce qui est en jeu, ce qui est mis en scène, ce sont des forces sombres, qui échappent à la conscience. Peu importe que ces forces se présentent sous la forme du religieux tragique, du magma tellurique ou du vandalisme, la face noire de notre système social.