vendredi 24 août
En revenant de faire quelques courses alimentaires, un peu avant midi, j’ai eu la surprise de découvrir le mur flambé d’une résidence de type HLM, « Dahlias » ou « Edelweiss », qui vient de faire l’objet d’une rénovation de fond en comble. De toute évidence, il s’agit d’un incendie déclenché par le feu d’un local à poubelles. Bien entendu, on pense à un acte de vandalisme. L’enquête de police nous le dira. Mais, pour l’instant, je pense à une peinture monumentale, qui aurait pu être signée par le peintre catalan Tapies. Le choc esthétique l’emporte sur le jugement moral. La rénovation des résidences a consisté, entre autres travaux, à poser des plaques de protection contre les intempéries et contre le bruit sur les murs avant de les repeindre. Le local à poubelles avait été refait à neuf pour recevoir quatre énormes conteneurs de tri sélectif. L’incendie a mis à nu le système de fixation de ces plaques et de grandes surfaces de toile protectrice.
En arrivant à la maison, j’écoute plusieurs morceaux de deux disques qui me sont venus immédiatement à l’esprit en découvrant ce mur qui a quelque chose d’infernal :
- « Sofia Gubaidulina, De Profundis / Jokinen / Zolotaryov», David Farmer, accordion
- « Kluster, Kimmo Pohjonen »
… et en effet la correspondance me parait évidente. Ce qui est en jeu, ce qui est mis en scène, ce sont des forces sombres, qui échappent à la conscience. Peu importe que ces forces se présentent sous la forme du religieux tragique, du magma tellurique ou du vandalisme, la face noire de notre système social.
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