jeudi, avril 17, 2008

vendredi 18 avril - guariguettes

« Les petits » et Françoise sont partis en milieu de matinée. Ils vont passer la journée à Hossegor. Sébastien et Nadja installent les éléments de la cuisine. Françoise lave les planchers, qui ont subi les outrages des plâtriers, avant de les poncer. Comme j’avais quelques problèmes à régler, je suis resté à Pau. Affaires faites avant midi. Comme il pleut et qu’il m’est impossible de tondre la pelouse, l’après-midi m’appartient. Un sandwich, un verre de vin, quelques fruits et du café. Je m’installe au bureau, les pieds sur la table… et tournent les galettes. Seul dans la maison, téléphone débranché pour avoir l’assurance de n’être pas dérangé en pleine écoute, accompagné par le bruissement du vent dans les branches des bouleaux et par les sifflements stridents de quelques oiseaux, j’ai choisi quatre disques. Je les écoute de manière un peu aléatoire, deux morceaux de l’un, trois d’un autre, deux ou trois d’un autre encore. Pas plus, histoire de me lever, de me dégourdir les jambes et d’éviter l’ankylose.

Au fur et à mesure de cette écoute, je finis, en fermant les yeux, par ne plus avoir nettement conscience des objets familiers qui m’environnent et par ne plus situer précisément la source sonore. C’est comme si je flottais dans la musique. Le temps s’écoule, mais les repères chronométriques s’estompent. Je ne regarde pas ma montre et j’ai du mal à situer l’heure. Un temps entre parenthèses.

C’est un vrai bonheur de pouvoir tout à loisir enchainer des titres de ces quatre albums. Petit à petit, certains se détachent, qui sont aujourd’hui mes préférences :

- « Paris Swing », composition de David Rivière in « Swing from Paris », album des « Pommes de ma douche ». plus je l’écoute, plus j’ai le sentiment que David Rivière est vraiment l’un de ceux qui perpétuent le mieux la tradition du swing manouche.
- « Louisiana Blues » de Clifton Chénier in « 60 Minutes with The King of Zydeco », 1986. Clifton Chénier, il est impossible de lui resister. C’est le mélange parfait entre la nonchalance et l’énergie. Voilà, l’énergie nonchalante. Avec ça, un son acide comme un citron vert.
- « Los Mareados » d’Ildo Patriarca in « Hollywood-Paris », 1997. Je suis prêt à parier que Maria Kalaniemi l’a écouté attentivement avant de livrer sa propre version. Le titre de l’album renvoie au fait que le disque a été enregistré en partie à Hollywood, en partie à Paris, près du Panthéon. D’où la citation de Brassens : « C’est une erreur, mais les joueurs d’accordéon, au grand jamais, on ne les met au panthéon ». Dans ce même disque, un duo avec Raul Barboza, « La Pugnalada ». Magnifique. Je serais prêt à parier aussi que ce duo sera diffusé un jour dans le cadre de l’émission de radio BLV consacrée à l’accordéon, le vendredi de 18 à 19h, « Accordéon sans frontières ». En tout cas, il y aurait sa place.
- … et puis, dans le cd intitulé « Silence… on tourne » de Frédéric Daverio, cd Iris Music de 2008, j’ai écouté en continu les dix morceaux proposés sous le titre générique « Musaïque », qui sont disséminés dans l’ensemble de l’album. On les trouve en effet répartis, comme autant de respirations, de la manière suivante : 1 en 7, 2 en 8, 3 en 9, 4 en 15, 5 en 16, 6 en17, 7 en 22, 8 en 23, 9 en 27, 10 en 28. Leur durée va de 0 :19 à 1 :10. Avec un bloc 1 + 2 + 3 = 1 :49 ; un bloc 4 + 5 + 6 = 1 :55 ; un bloc 7 + 8 = 1 :08 ; un bloc 9 + 10 = 1 :44. Des images me sont alors venues à l’esprit : j’ai pensé à Tex Avery et à Monsieur Hulot. Une référence !

J’allais oublier. Ce soir, Charlotte et Camille seront de retour à la maison, après deux journées passées chez leurs grands-parents paternels. Ce matin , j’ai acheté aux « Fruits et légumes » du quartier Berlioz deux barquettes de fraises, des guariguettes du Lot-et-Garonne, ramassées hier. Une barquette de 250 g. pour chacune, ça devrait leur faire plaisir. Avec de la chantilly…