jeudi 31 juillet - texmex et dazibao
Lundi matin, avant de retourner à Hossegor pour y retrouver Françoise et « les petits », je me découvre l’obligation impérieuse d’aller acheter une cartouche d’encre noire pour l’imprimante. En fait, je ne suis pas dupe, c’est un prétexte. Je sais bien qu’en allant chercher cette cartouche à l’espace culturel de « notre » hypermarché, je n’en sortirai pas sans avoir fait un tour par le rayon des disques. Petits arrangements avec la mauvaise foi… pour une bonne cause.
Deux couvertures attirent immédiatement mon regard. Inutile d’aller plus loin. Mon choix est fait :
- « He’ll Have To Go », Flaco Jimenez. Enregistrement de douze nouveaux morceaux. Studio de San Antonio, Texas. MM Records.
- « E 40 », Dazibao. Homerecords, 2007.
Flaco Jimenez m’est tout à fait inconnu, mais son visage âgé et plutôt usé, son accordéon Hohner, beau comme un camion, et le croisement entre son nom « latino » et le titre en anglais, tout cela suffit à déterminer mon choix. L’autre disque m’intéresse, car j’essaie de suivre le parcours de Dazibao. Sophie Cavez et Jonathan de Neck aux diatoniques, c’est assez pour me donner envie de les écouter.
Muni de ces deux disques, en route pour Hossegor. J’ai bien l’intention d’en faire l’accompagnement de mon trajet, mais en fait la circulation fluide, mais rapide, avec beaucoup de camions, me dissuade de mener à bout mon projet. La route se fera au son de France Info et de ses informations en boucle. Curieuse impression : le rappel, à l’identique, des mêmes phrases, donne le sentiment quasi hypnotique de faire du surplace, de se déplacer sans bouger ou de bouger sans se déplacer. Mais si je renonce à écouter ces deux disques, c’est aussi par une sorte de sentiment moral : j’ai toujours mauvaise conscience en écoutant de l’accordéon en conduisant, car je sais bien que je ne pourrai lui donner toute l’attention qu’il mérite. C’est comme si je manquais de respect envers les musiciens qui ont œuvré pour produire cet objet de plaisir qu’est un disque.
C’est donc beaucoup plus tard que je pourrai écouter vraiment Flaco Jimenez et Dazibao. Pour cela, j’ai profité de deux circonstances favorables :
- le beau temps, délicieux dès le matin, et la marée propice incitent la famille à aller à la plage. Même Sébastien, qui d’habitude privilégie ses travaux de carrelage au son d’un rock plutôt musclé, dont il tonitrue les paroles à toute volée, même Sébastien donc est partant pour aller sauter les vagues. Je propose de préparer le déjeuner : piperade et brochettes de bœuf au barbecue… Seul dans la maison, j’écoute Flaco Jimenez, dont j’ai vérifié qu’on peut le retrouver sur son site web et sur YouTube. C’est donc un homme du Texas et en effet il y a de la culture tex-mex dans sa musique. Des rythmes d’Amérique du Sud, des stridences dignes de Clifton Chenier, parfois comme un souffle de fandango, mais oui ! On pense aussi au forro à certains moments. Mais surtout, un morceau me fascine : « Morenita Mia ». Du pur sirop ! J’ai une affection particulière pour Ibrahim Ferrer ; j’avais rêvé sa rencontre avec un accordéoniste de talent ; je m’étais fait à l’idée que cela resterait un rêve. Disons que j’avais fait mon deuil de cette rencontre. Eh bien, « Morenita Mia », c’est la voix d’Ibrahim Ferrer ressuscité accompagné par le « Hohner » de Flaco Jimenez. Un pur régal. Heureusement que je suis seul dans la villa, je suis sûr que ce morceau a tourné plus de sept fois de suite…
- le même beau temps ayant incité la famille à aller en soirée faire quelques brasses au bord du lac et dans le canal, j’ai proposé de peindre plusieurs portes et leurs encadrements, profitant de ce que l’air sec est favorable pour mener à bien ce type de travail. J’ai donc installé mes tréteaux en batterie (4x2) : bleu pâle pour les portes des chambres, prune pour la porte intérieure du séjour. Et pour m’accompagner : « E 40 » de Dazibao. Je trouve que leur musique a pris du corps. Je trouve qu’il y a en celle-ci de la gaîté et de la nostalgie. Une sorte de néo-folklore. Des airs venus du Nord. Parfois, une voix qui me rappelle Meriadec Gouriou. Bien entendu, ça tourne en boucle. Le temps est immobile. Je suis sûr que ma peinture s’en ressent. Je la trouve, comment dire… sereine.
Et puis l’envie me prend d’écouter « Tref » : trois accordéons diatoniques et des percussions. Wim Claeys, Didier Laloy, Bruno Le Tron et Frederic Malempre. Cette musique pourrait être dite festive, en fait j’y trouve beaucoup de gravité. J’ai beaucoup aimé « Walsque » et « Valse Hésitation ». Mais je sens que mon goût est loin d’être fixé.
Et puis la horde bronzée revient. Place au rock et aux sons synthétiques des Nintendo de Charlotte et de Camille, sons venus d’une autre planète et entrecoupés de cris de joie ou de déception. Les portes remises en place, les pinceaux et autres rouleaux lavés et séchés, il est temps de penser à l’apéro. Un petit Jurançon et ce qui va avec. Et pour le barbecue, saucisses, merguez ou filets de sardines ?
Deux couvertures attirent immédiatement mon regard. Inutile d’aller plus loin. Mon choix est fait :
- « He’ll Have To Go », Flaco Jimenez. Enregistrement de douze nouveaux morceaux. Studio de San Antonio, Texas. MM Records.
- « E 40 », Dazibao. Homerecords, 2007.
Flaco Jimenez m’est tout à fait inconnu, mais son visage âgé et plutôt usé, son accordéon Hohner, beau comme un camion, et le croisement entre son nom « latino » et le titre en anglais, tout cela suffit à déterminer mon choix. L’autre disque m’intéresse, car j’essaie de suivre le parcours de Dazibao. Sophie Cavez et Jonathan de Neck aux diatoniques, c’est assez pour me donner envie de les écouter.
Muni de ces deux disques, en route pour Hossegor. J’ai bien l’intention d’en faire l’accompagnement de mon trajet, mais en fait la circulation fluide, mais rapide, avec beaucoup de camions, me dissuade de mener à bout mon projet. La route se fera au son de France Info et de ses informations en boucle. Curieuse impression : le rappel, à l’identique, des mêmes phrases, donne le sentiment quasi hypnotique de faire du surplace, de se déplacer sans bouger ou de bouger sans se déplacer. Mais si je renonce à écouter ces deux disques, c’est aussi par une sorte de sentiment moral : j’ai toujours mauvaise conscience en écoutant de l’accordéon en conduisant, car je sais bien que je ne pourrai lui donner toute l’attention qu’il mérite. C’est comme si je manquais de respect envers les musiciens qui ont œuvré pour produire cet objet de plaisir qu’est un disque.
C’est donc beaucoup plus tard que je pourrai écouter vraiment Flaco Jimenez et Dazibao. Pour cela, j’ai profité de deux circonstances favorables :
- le beau temps, délicieux dès le matin, et la marée propice incitent la famille à aller à la plage. Même Sébastien, qui d’habitude privilégie ses travaux de carrelage au son d’un rock plutôt musclé, dont il tonitrue les paroles à toute volée, même Sébastien donc est partant pour aller sauter les vagues. Je propose de préparer le déjeuner : piperade et brochettes de bœuf au barbecue… Seul dans la maison, j’écoute Flaco Jimenez, dont j’ai vérifié qu’on peut le retrouver sur son site web et sur YouTube. C’est donc un homme du Texas et en effet il y a de la culture tex-mex dans sa musique. Des rythmes d’Amérique du Sud, des stridences dignes de Clifton Chenier, parfois comme un souffle de fandango, mais oui ! On pense aussi au forro à certains moments. Mais surtout, un morceau me fascine : « Morenita Mia ». Du pur sirop ! J’ai une affection particulière pour Ibrahim Ferrer ; j’avais rêvé sa rencontre avec un accordéoniste de talent ; je m’étais fait à l’idée que cela resterait un rêve. Disons que j’avais fait mon deuil de cette rencontre. Eh bien, « Morenita Mia », c’est la voix d’Ibrahim Ferrer ressuscité accompagné par le « Hohner » de Flaco Jimenez. Un pur régal. Heureusement que je suis seul dans la villa, je suis sûr que ce morceau a tourné plus de sept fois de suite…
- le même beau temps ayant incité la famille à aller en soirée faire quelques brasses au bord du lac et dans le canal, j’ai proposé de peindre plusieurs portes et leurs encadrements, profitant de ce que l’air sec est favorable pour mener à bien ce type de travail. J’ai donc installé mes tréteaux en batterie (4x2) : bleu pâle pour les portes des chambres, prune pour la porte intérieure du séjour. Et pour m’accompagner : « E 40 » de Dazibao. Je trouve que leur musique a pris du corps. Je trouve qu’il y a en celle-ci de la gaîté et de la nostalgie. Une sorte de néo-folklore. Des airs venus du Nord. Parfois, une voix qui me rappelle Meriadec Gouriou. Bien entendu, ça tourne en boucle. Le temps est immobile. Je suis sûr que ma peinture s’en ressent. Je la trouve, comment dire… sereine.
Et puis l’envie me prend d’écouter « Tref » : trois accordéons diatoniques et des percussions. Wim Claeys, Didier Laloy, Bruno Le Tron et Frederic Malempre. Cette musique pourrait être dite festive, en fait j’y trouve beaucoup de gravité. J’ai beaucoup aimé « Walsque » et « Valse Hésitation ». Mais je sens que mon goût est loin d’être fixé.
Et puis la horde bronzée revient. Place au rock et aux sons synthétiques des Nintendo de Charlotte et de Camille, sons venus d’une autre planète et entrecoupés de cris de joie ou de déception. Les portes remises en place, les pinceaux et autres rouleaux lavés et séchés, il est temps de penser à l’apéro. Un petit Jurançon et ce qui va avec. Et pour le barbecue, saucisses, merguez ou filets de sardines ?
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