mardi, septembre 16, 2008

mercredi 17 septembre - la panika

Suivant un rituel maintenant bien établi, courses alimentaires et autres dans les rayons de l’hypermarché, rencontres inévitables avec un certain nombre de connaissances, rangement des sacs dans le coffre de la voiture, retour vers l’espace culturel, « Le Parvis », à la recherche d’un disque d’accordéon ou de bandonéon et, parfois, d’un dvd ou d’un livre, en général un polar pour Françoise.

Aujourd’hui ne déroge pas à la règle. Mais la moisson s’annonce plutôt pauvre. Beaucoup de disques que je qualifierais de régionaux avec des bandeaux dithyrambiques, ce qui a pour effet sur moi de susciter surtout des doutes. Trop, c’est trop. Un génie par cd, c’est trop. Nous déambulons donc mollement, d’autant plus que les extraits de trente secondes ne donnent qu’une idée très imparfaite du contenu de chaque morceau. De plus, sous prétexte que le lecteur de cds est toujours en réparation, il n’est plus possible d’écouter des morceaux entiers. On est sur le point de repartir bredouille quand Françoise repère un album :

- « Afan Toufan, La Panika », production de la compagnie Tire-Laine, distribution L’Autre Distribution.

http://www.myspace.com/lapanika


La Panika est une fanfare composée de musiciens français, belges et bulgares. Ils sont une dizaine auxquels s’ajoutent ici ou là des invités : darbouka, percussions, samples, flûte, etc… Formation classique : saxophones, trompette, tuba, soubassophone, trombone, clarinette, banjo, etc… et un accordéon. Beaucoup de gros ! L’accordéoniste ? Un rom : Pesho Elmazov. Treize morceaux, dont plusieurs sont des arrangements originaux de morceaux traditionnels.

L’axe Balkans / France / Belgique se porte bien. En première écoute on reconnaît des airs, un rythme, une énergie que l’on a souvent entendus, mais après coup on perçoit une véritable personnalité de cette fanfare. Bien évidemment, j’ai eu l’écoute sélective, j’ai essayé de percevoir prioritairement les apparitions de l’accordéon, et je n’ai pas été déçu. Il y a dans cette musique quelque chose du mouvement des vagues de l’océan : ça chahute pas mal, on est souvent bien près de perdre l’équilibre, ça tournoie un peu, ça tangue, mais finalement, si l’on veut bien admettre qu’il n’est de bon chemin que tortueux, que la ligne droite est à jamais prohibée, alors on arrive assez bien à aller du début à la fin. Autre image : un bouchon à la surface d’une eau agitée, malmené, secoué comme un prunier dans la bise, un bouchon tantôt la tête en haut, tantôt la tête en bas, mais qui finalement surnage sans jamais couler.

En tout cas, une musique de passe-frontières, une musique pour accompagner les voyages et les pérégrinations, une musique nomade qui s'interprète et se réalise chemin faisant. Suivant l'image du poète, pour jouer cette musique, il faut des musiciens aux semelles de vent... et la tête dans les nuages.