dimanche 16 avril
Parmi mes disques d’accordéon, il y a des disques que je considère comme faciles, pour lesquels dès la première écoute je n’ai guère d’estime et que souvent je n’écoute qu’une seule fois ou que je n’écoute qu’avec les pieds. Juste pour bouger. L’accordéon pour les pieds, ce n’est certes pas rien, mais ce n’est pas beaucoup plus que rien. C’est bon pour la fiesta ; ça se consomme sur place, sans laisser de traces. Il en faut, mais pas trop. Il y en d’autres que je trouve difficiles, pour lesquels je sens qu’il va falloir s’accrocher, faire un long bout du chemin pour accompagner le compositeur ou l’interprète. Il y a quelque chose à comprendre, c’est sûr, mais quoi ? Il y a quelque chose qui m’échappe, mais quoi ? D’emblée, ce n’est pas évident. Dès la première écoute, j’ai souvent l’intuition que la partie ne sera pas gagnée d’avance, mais que l’effort en vaudra la peine.
Parmi ceux-ci, « Cascade » de David Venitucci. Au départ, j’ai eu une impression de tension, comme un mouvement si contrôlé qu’il n’allait pas au bout de ses développements possibles, une retenue et une volonté de maîtrise sans failles, ni approximations, ni à peu près, qui ne se départissaient à aucun moment d’une concentration extrême. En même temps, le sentiment d’une très grande unité de style entre tous les titres. C’était bien la même voix qui parlait tout au long du disque. Mais comment entrer dans ce qui restait pour moi un monologue ?
Ecoute après écoute, je commence à pénétrer dans le monde de Venitucci. Disons que je commence à mieux me laisser guider sur des chemins qui souvent me paraissaient surprenants ou imprévisibles. A ce propos, l’ensemble des titres de ce disque évoque plus pour moi l’idée de chemins que l’idée de cascade. Je pense à ces mots célèbres de Machado où il est question du chemin qui n’existe que par l’avancée pas à pas du marcheur, et non antérieurement à son parcours. On est bien là dans la distinction entre parcours et trajectoire. Venitucci me propose un parcours à découvrir et à tracer, chemin faisant, non une trajectoire inscrite dans une voie déjà tracée. C’est moins confortable, mais le plaisir est plus grand. Pour preuve que l’on n’est pas sur des routes déjà balisées, deux improvisations, qui font partie pour l’instant des titres qui me laissent encore au bord du chemin. En revanche, je commence à bien m’orienter dans quatre titres :
- Ballade pour Marie (David Venitucci)
- Chorro (Daniel Goyone)
- La tendresse (Hubert Giraud)
- Avec le temps (Léo Ferré)
Il n’est sûrement pas indifférent, parmi les quatre, que deux me soient déjà familiers : La tendresse et Avec le temps. Le fait de bien connaître leur mélodie me permet assurément de mieux saisir l’inspiration et le travail de Venitucci. Le reste est plein de promesses.
- "Cascade", David Venitucci, Le Chant du Monde / Harmonia Mundi, 2003.
Parmi ceux-ci, « Cascade » de David Venitucci. Au départ, j’ai eu une impression de tension, comme un mouvement si contrôlé qu’il n’allait pas au bout de ses développements possibles, une retenue et une volonté de maîtrise sans failles, ni approximations, ni à peu près, qui ne se départissaient à aucun moment d’une concentration extrême. En même temps, le sentiment d’une très grande unité de style entre tous les titres. C’était bien la même voix qui parlait tout au long du disque. Mais comment entrer dans ce qui restait pour moi un monologue ?
Ecoute après écoute, je commence à pénétrer dans le monde de Venitucci. Disons que je commence à mieux me laisser guider sur des chemins qui souvent me paraissaient surprenants ou imprévisibles. A ce propos, l’ensemble des titres de ce disque évoque plus pour moi l’idée de chemins que l’idée de cascade. Je pense à ces mots célèbres de Machado où il est question du chemin qui n’existe que par l’avancée pas à pas du marcheur, et non antérieurement à son parcours. On est bien là dans la distinction entre parcours et trajectoire. Venitucci me propose un parcours à découvrir et à tracer, chemin faisant, non une trajectoire inscrite dans une voie déjà tracée. C’est moins confortable, mais le plaisir est plus grand. Pour preuve que l’on n’est pas sur des routes déjà balisées, deux improvisations, qui font partie pour l’instant des titres qui me laissent encore au bord du chemin. En revanche, je commence à bien m’orienter dans quatre titres :
- Ballade pour Marie (David Venitucci)
- Chorro (Daniel Goyone)
- La tendresse (Hubert Giraud)
- Avec le temps (Léo Ferré)
Il n’est sûrement pas indifférent, parmi les quatre, que deux me soient déjà familiers : La tendresse et Avec le temps. Le fait de bien connaître leur mélodie me permet assurément de mieux saisir l’inspiration et le travail de Venitucci. Le reste est plein de promesses.
- "Cascade", David Venitucci, Le Chant du Monde / Harmonia Mundi, 2003.
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