jeudi 11 mai
Après un détour par l’accordéon de A. Le Jossec et la guitare de N. Quémener, revenons au Cuarteto Cedron… à leur dernier disque, à ma connaissance : « Piove en San Telmo ».
Suivant son principe de géométrie variable, le quartet est composé de cinq membres :
- Juan Cedron, guitare et chant
- Facundo Torres, bandonéon
- Emilio Cedron, violon
- Miguel Praino, alto
- Roman Cedron, contrebasse
Invités :
- Philippe de Sousa, guitare portugaise
- Diego Trosman, guitare
- Jorge Trasante, percussion
En sous-titre, on peut lire : « Canciones Lunfardas ». Le « Lunfardo » est le parler populaire du Rio de la Plata. C’est un argot, né en milieu carcéral, et complété au fur et à mesure par des apports d’origines italienne, espagnole, portugaise, française, polonaise et autres… bref augmenté par les ajouts de tous les immigrants venus en Argentine à partir du 19ème siècle.
Je retiens ce paragraphe qui me parait d’une grande justesse : « De même [que les premiers paroliers du tango utilisant le lexique lunfardo] nous, le Cuarteto, empruntons spontanément la forme expressive la plus adéquate à notre besoin de dire une émotion, que ce soit par le biais d’une chanson ou d’un instrumental. Et il est certain que la familiarité avec le lunfardo, non seulement agit sur notre perception intime des choses mais transparait dans le son même du Cuarteto ».
La langue permet de dire le monde et en même temps organise la perception du monde. La vision du monde ne précède pas sa mise en mots ; ce sont les mots du lexique qui structurent la perception du monde et donc la sensibilité. Le monde dit en langage lunfardo, ce n’est pas le monde traduit dans une langue particulière, c’est immédiatement un monde spécifique, perçu sous un certain angle, d’un certain point de vue. Mais il y a plus : le son même est lunfardo. Il y a un son argotique, comme il y a du texte argotique.
Curieusement, Françoise et moi, nous apprécions particulièrement cinq titres :
- Candombe para el que hasta ayer reia
- Milongazo
- Milonga de la mufina
- Virgencita criolla
- Milonga para amar
En quelque sorte des rythmes antérieurs au tango à proprement parler. Et de fait, il y a dans ces morceaux quelque chose de rêche, de râpeux, de rugueux, quelque chose comme une forme originelle d’où sortiront les formes plus sophistiquées et mieux policées du tango. Et puis, le titre 13, A Lola Mora. On ne peut pas ne pas penser à Piazzolla.
- « Cuarteto Cedron, Piove en San Telmo, Canciones Lunfardas », 2004 Gotan, 2004 Le Chant du Monde.
Suivant son principe de géométrie variable, le quartet est composé de cinq membres :
- Juan Cedron, guitare et chant
- Facundo Torres, bandonéon
- Emilio Cedron, violon
- Miguel Praino, alto
- Roman Cedron, contrebasse
Invités :
- Philippe de Sousa, guitare portugaise
- Diego Trosman, guitare
- Jorge Trasante, percussion
En sous-titre, on peut lire : « Canciones Lunfardas ». Le « Lunfardo » est le parler populaire du Rio de la Plata. C’est un argot, né en milieu carcéral, et complété au fur et à mesure par des apports d’origines italienne, espagnole, portugaise, française, polonaise et autres… bref augmenté par les ajouts de tous les immigrants venus en Argentine à partir du 19ème siècle.
Je retiens ce paragraphe qui me parait d’une grande justesse : « De même [que les premiers paroliers du tango utilisant le lexique lunfardo] nous, le Cuarteto, empruntons spontanément la forme expressive la plus adéquate à notre besoin de dire une émotion, que ce soit par le biais d’une chanson ou d’un instrumental. Et il est certain que la familiarité avec le lunfardo, non seulement agit sur notre perception intime des choses mais transparait dans le son même du Cuarteto ».
La langue permet de dire le monde et en même temps organise la perception du monde. La vision du monde ne précède pas sa mise en mots ; ce sont les mots du lexique qui structurent la perception du monde et donc la sensibilité. Le monde dit en langage lunfardo, ce n’est pas le monde traduit dans une langue particulière, c’est immédiatement un monde spécifique, perçu sous un certain angle, d’un certain point de vue. Mais il y a plus : le son même est lunfardo. Il y a un son argotique, comme il y a du texte argotique.
Curieusement, Françoise et moi, nous apprécions particulièrement cinq titres :
- Candombe para el que hasta ayer reia
- Milongazo
- Milonga de la mufina
- Virgencita criolla
- Milonga para amar
En quelque sorte des rythmes antérieurs au tango à proprement parler. Et de fait, il y a dans ces morceaux quelque chose de rêche, de râpeux, de rugueux, quelque chose comme une forme originelle d’où sortiront les formes plus sophistiquées et mieux policées du tango. Et puis, le titre 13, A Lola Mora. On ne peut pas ne pas penser à Piazzolla.
- « Cuarteto Cedron, Piove en San Telmo, Canciones Lunfardas », 2004 Gotan, 2004 Le Chant du Monde.
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