lundi, juin 19, 2006

samedi 17 juin

Le relevé des titres de « Blow Up », « Duo in Concerts inédits » et « Concerts » montre que cinq d’entre eux figurent dans les trois albums. Il s’agit de :

- Libertango
- Taraf
- Little Tango
- Oblivion
- Viaggio

Neuf figurent dans deux albums :

- Mozambique [BU & C]
- Chorinho Pra Ele [BU & C]
- Leo, Estante Num Instante [BU & D]
- Blow Up [BU & D]
- Tango pour Claude [D & C]
- Giselle [D & C]
- J.F. [D & C]
- Ivan Ivanovitch Kossiakof [D & C]
- Indifférence [D & C]

Trois titres enfin ne figurent qu’une fois :

- Ten Years Ago [BU]
- Face to Face [C]
- Beija Flor [C]

Cette classification est encore très grossière, car elle ne considère ni la place dans l’ordre des titres, ni les durées. C’est ainsi par exemple que Libertango se situe en position 2 [BU], 5 [D] et 9 [C]. Cela suffit pour suggérer que son rôle est différent dans l’économie de chaque concert. De même, Oblivion est en 5 [BU], 6 [D] et 5 [C]. Donc en position centrale quel que soit l’album. En 5 [BU], il est précédé de Little Tango et Chorinho Pra Ele ; en 6 [D], précédé de Libertango et suivi de J.F. ; en 5 [C], précédé de Little Tango et suivi de Chorinho Pra Ele. On voit donc qu’il a la même place et qu’il fait partie d’un même sous-ensemble sur « Blow Up » et sur « Concerts ».

Quant aux durées… reprenons Libertango. On trouve respectivement 6 :53 en BU, 7 :48 en D et 8 :12 en C. Regardons Oblivion. On trouve 5 :02 en BU, 6 :07 en D et 5 :15 en C.

L’ordre des titres sur chaque album suggère cette idée propre à ces organisations que l’on appelle des systèmes : l’ensemble est plus que la somme des parties, que la simple juxtaposition des éléments. Chaque élément dépend du réseau dans lequel il a sa place. On peut même penser que, comme dans tout système, le tout est en chaque partie. En chaque titre se condense et se cristallise la totalité de l’album ; on pourrait dire qu’il y a en chaque titre toute la couleur de l’album. Mais en même temps, cette organisation, dont on sent bien qu’elle est un équilibre murement réfléchi et fragile, laisse place à l’improvisation, comme l’indiquent les variations de durées.

Sous le disque de « Concerts », on peut lire ces quelques lignes manuscrites :

- La liberté de l’improvisation Jazz c’est de jouer chaque soir d’une manière différente, d’inventer, de créer spontanément une musique qui véhicule des émotions, des sentiments, des couleurs… et, sans préméditation, vous raconter une belle histoire. Richard Galliano, Paris le 21.3.2004
- Le sentiment de liberté que m’apporte la scène et le contexte particulier de chque concert : le public, le lieu, l’acoustique de la salle m’inspirent à partir d’un thème un voyage ou une histoire différente d’un concert à l’autre. Michel Portal, Paris, 25.03.2004

Demain, on écoute tout ça… avec méthode et en laissant faire un peu le hasard…