mardi, juillet 18, 2006

mardi 18 juillet

Ce matin, à 11h, j’ai trouvé dans ma boite à lettres un envoi de René Sopa, qui contient les deux cds que je lui avais commandés à son adresse personnelle. Ils sont dans des pochettes transparentes, encore provisoires, et c’est pour moi une surprise heureuse. On est loin en effet des produits commerciaux distribués en masse et destinés à être achetés par quantités industrielles. J’ai vraiment l’impression, en les sortant de leur pochette, d’avoir en main des objets qui ont été créés par une personne et non par des machines.

- « Nuits parisiennes » comporte quatorze titres et dure 58 :55,
- « Crazy Rhythm » comporte également quatorze titres et dure 51 :40.


Comme je suis impatient, je choisis de les écouter par groupes de 3 titres : 3 « Nuits parisiennes » / 3 « Crazy Rhythm » / et ainsi de suite…

D’emblée, j’ai l’impression de bien entrer dans le monde de René Sopa, où je reconnais « quelque chose » de brésilien et « quelque chose » du jazz manouche. Dans les deux cas, une expression me vient à l’esprit : « rigueur nonchalante », la nonchalance pour l’apparence et la surface, la rigueur pour la composition et pour la mise en place. Autre expression : « la qualité de la présence de l’accordéon ». Difficile à analyser, mais c’est une évidence : il y a un son, une manière d’être-là, en leader, qui parcourt tous les titres comme un fil rouge, comme un trait constant. Je ne trouve pas de mot plus pertinent pour exprimer cela que de parler de présence. Cette évidence n’est pas si fréquente.

Depuis ce matin, les deux cds tournent donc en boucle. Chacun a sa couleur et son climat spécifiques : brésilienne pour les nuits, manouche pour l’autre. Pour l’instant, je m’en tiens au plaisir immédiat de l’écoute, sans chercher à m’engager dans la moindre analyse ou dans un quelconque effort réflexif pour essayer d’en comprendre l’origine. Et je laisse venir à mon esprit un certain nombre de noms qui sont comme les éléments d’une constellation dont ferait partie René Sopa : Jo Basile, Art Van Damme, Schlick, Mille, Toucas, Berthoumieux, Azzolla, Gus Viseur, Jo Privat, Beier et Debarre, Galliano (en particulier à propos des titres « Lucie » et « Maria ». Bien entendu, cette liste n’a aucune prétention ni à l’exactitude, ni à l’exhaustivité…

Chemin faisant, il m’a semblé que le dernier titre des « Nuits parisiennes », à savoir « Paris anachronique » ouvrait sur un autre monde, une sorte de méditation, comme la préfiguration d’un autre disque à venir ; que le dernier titre de « Crazy Rhythm » avait quelque chose des mélodies parisiennes les plus classiques. Dernière remarque, sous réserve de vérification : à plusieurs reprises, j’ai eu l’impression d’entendre des phrases familières traverser la scène avant de laisser la place à des inventions pleines d’attraits pour mieux revenir ensuite comme pour un clin d’œil. J’interprète cela comme une manière de distance et d’humour que j’apprécie beaucoup.

1 Comments:

Blogger michel said...

Merci pour votre message sympathique. J'ai beaucoup aimé le vôtre. j'ai découvert plein de choses intéressantes !
Cordialement

Michel

3:50 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Home