samedi 26 août
Depuis le départ des « petits », le temps s’est détraqué. La journée a vu se succéder des grains. Gros nuages noirs qui montent de l’horizon, averses, ouvertures bleues dans le ciel, coups de vents violents et ainsi de suite. C’est une bonne façon pour le ciel de les aider à ne pas avoir de regrets. Corollaire de cette météo, la circulation est quasiment bloquée dans les rues d’Hossegor.
Du coup, on se terre dans la villa… Sans hésiter, nous décidons d’écouter « Mon Amant de Saint-Jean, Brelan d’As » dans la collection « Les As du Musette ». Vingt-quatre titres : sept par Médard Ferrero, six par Gus Viseur, dix par Jo Privat et un par Lucienne Delyle. Parmi ces titres, quatre versions de « Mon Amant de Saint-Jean » : Ferrero, Privat (2) et L. Delyle. J’apprécie beaucoup de pouvoir mettre ces différentes versions en correspondance. J’apprécie beaucoup aussi le grain 78 tours de ces disques des années 30 à 50. Quelques reproductions de pochettes d’époque complètent l’impression. C’est une nostalgie sans doute un peu facile, mais qui n’en est pas moins émouvante.
J’apprends que Médard Ferrero a eu comme élèves, entre autres, Louis Corchia, Joe Rossi, Marcel Azzolla, ce qui suffit déjà à montrer son influence. Ferrero, Viseur, Privat, c’est vraiment le musette au-delà du musette. On a l’impression d’une source d’énergie et de créativité inépuisable, offerte aux successeurs pour qu’il l’exploite.
Parmi les titres, je suis frappé par ce que j’appellerais volontiers « la couleur tango » de certains : Mon Amant de Saint-Jean, Passion, Sans rancune, Soir de dispute, Nuit blanche, Reproche, Cauchemar, Mystérieuse. Comme l’écrit Gilles Tordjman dans sa présentation : « …lorsqu’il parle d’amour, le musette n’a pas son pareil pour dresser la liste des mauvais sentiments qui vont avec ». Si, il a sinon son pareil, du moins son semblable : le tango.
Contrairement à ce que dit la chanson, du passé, parlons-en… il n’en reste plus que du plaisir, le plaisir d’évoquer les états d’âme passés, une fois apaisées les crises de la passion.
Plaisir supplémentaire : la couverture est signée Crumb 2004.
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