mercredi 18 octobre
… reçu ce matin un disque que j’avais commandé par Alapage le 20 septembre après avoir lu l’excellent dossier de Françoise Jallot sur « New-York et le Jazz », paru dans la revue « Accordéon et accordéonistes », n° 56, septembre 2006 :
- « Will Holshouser Trio Singing to a Bee », Clean Feed Records, Trem Azul, 2006.
Le trio est composé d’un accordéoniste, W. Holshouser, d’un contrebassiste, David Phillips, et d’un trompettiste, Ron Horton. Il y a 9 titres. Les compositions sont de W. Holshouser, sauf un morceau traditionnel, « La Esperanza », et « Uma Bica » composé par les trois membres du trio. Le disque a été enregistré le 11 décembre 2004 au Théâtre Lethes, à Faro, au Portugal. Le label est portugais. Si les compositions sont de l’accordéoniste, il me semble, d’après mes premières écoutes, que l’instrument dominant est la trompette. C’est un disque qui s’écoute fort, sinon les nuances de l’accordéon et le travail du contrebassiste sont « écrasés ».
Je note, en reprenant l’article cité au premier paragraphe, que j’y retrouve beaucoup de mes premières réflexions :
- un jazz que je qualifierais de new-yorkais, assez distancié, froid, souvent intellectuel, voire conceptuel ; en tout cas, une musique née et inscrite dans un environnement urbain,
- une musique qui se déplace entre le free jazz et la musique contemporaine, autrement dit des formes d'improvisation, et parfois quelque chose comme de la musique classique,
- on retrouve à plusieurs reprises chez Holshouser un phrasé qui rappelle Klucevsek et je ne suis pas étonné d’apprendre que celui-là admire beaucoup celui-ci.
La feuille de présentation indique que le titre a été emprunté à une oeuvre de l'écrivain Steven Tye Culbert, Lovesong for the Giant Contessa (1997). Il y est aussi question de haiku, ce qui suggère que la musique de ce disque est très organisée suivant des structures formelles strictes. Cela fait écho à ce que j’évoquais ci-dessus sous le nom d’art conceptuel. Structures formelles… et improvisation strictement réglée. Improvisation et rigueur ne sont pas incompatibles ; on peut même penser que ce sont ces formes strictes qui rendent possibles un travail d'improvisation.
J’apprends dans l’article de F. Jallot que W. Holshouser, qui joue avec David Krakauer, fait partie d’un groupe, Musette Explosion, qui prépare un disque avec des arrangements très swing de morceaux de Murena. Je n’en suis pas surpris car à plusieurs reprises on sent que l’accordéon pourrait se laisser aller à être dansant, même si dans le cadre de ce disque, il réfrène ses ardeurs.
W. Holshouser a un site encore simple, mais agréable à parcourir. On y trouve une photographie du trio où j’ai pu noter qu’il joue sur un accordéon à touches piano de marque « Bugari » : http://www.willholshouser.com/
En résumé, l’intérêt de ce disque est plus pour moi de l’ordre du studium que de l’ordre du punctum, si l’on veut le situer dans le cadre proposé par R. Barthes auquel je me suis maintes fois référé.
ps : sur France Musique, dans le cadre de l'émission "Par ici les sorties" du mardi 17 (17h-18h), on peut écouter et réécouter un très beau titre de Kepa Junkera, "Rekalde".
- « Will Holshouser Trio Singing to a Bee », Clean Feed Records, Trem Azul, 2006.
Le trio est composé d’un accordéoniste, W. Holshouser, d’un contrebassiste, David Phillips, et d’un trompettiste, Ron Horton. Il y a 9 titres. Les compositions sont de W. Holshouser, sauf un morceau traditionnel, « La Esperanza », et « Uma Bica » composé par les trois membres du trio. Le disque a été enregistré le 11 décembre 2004 au Théâtre Lethes, à Faro, au Portugal. Le label est portugais. Si les compositions sont de l’accordéoniste, il me semble, d’après mes premières écoutes, que l’instrument dominant est la trompette. C’est un disque qui s’écoute fort, sinon les nuances de l’accordéon et le travail du contrebassiste sont « écrasés ».
Je note, en reprenant l’article cité au premier paragraphe, que j’y retrouve beaucoup de mes premières réflexions :
- un jazz que je qualifierais de new-yorkais, assez distancié, froid, souvent intellectuel, voire conceptuel ; en tout cas, une musique née et inscrite dans un environnement urbain,
- une musique qui se déplace entre le free jazz et la musique contemporaine, autrement dit des formes d'improvisation, et parfois quelque chose comme de la musique classique,
- on retrouve à plusieurs reprises chez Holshouser un phrasé qui rappelle Klucevsek et je ne suis pas étonné d’apprendre que celui-là admire beaucoup celui-ci.
La feuille de présentation indique que le titre a été emprunté à une oeuvre de l'écrivain Steven Tye Culbert, Lovesong for the Giant Contessa (1997). Il y est aussi question de haiku, ce qui suggère que la musique de ce disque est très organisée suivant des structures formelles strictes. Cela fait écho à ce que j’évoquais ci-dessus sous le nom d’art conceptuel. Structures formelles… et improvisation strictement réglée. Improvisation et rigueur ne sont pas incompatibles ; on peut même penser que ce sont ces formes strictes qui rendent possibles un travail d'improvisation.
J’apprends dans l’article de F. Jallot que W. Holshouser, qui joue avec David Krakauer, fait partie d’un groupe, Musette Explosion, qui prépare un disque avec des arrangements très swing de morceaux de Murena. Je n’en suis pas surpris car à plusieurs reprises on sent que l’accordéon pourrait se laisser aller à être dansant, même si dans le cadre de ce disque, il réfrène ses ardeurs.
W. Holshouser a un site encore simple, mais agréable à parcourir. On y trouve une photographie du trio où j’ai pu noter qu’il joue sur un accordéon à touches piano de marque « Bugari » : http://www.willholshouser.com/
En résumé, l’intérêt de ce disque est plus pour moi de l’ordre du studium que de l’ordre du punctum, si l’on veut le situer dans le cadre proposé par R. Barthes auquel je me suis maintes fois référé.
ps : sur France Musique, dans le cadre de l'émission "Par ici les sorties" du mardi 17 (17h-18h), on peut écouter et réécouter un très beau titre de Kepa Junkera, "Rekalde".
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