vendredi 13 octobre
Je notais hier, après avoir écouté à quelques heures d’intervalle, le disque « Accordéonissi-mots », à quel point la perception pouvait en être différente d’un moment à l’autre. Cette idée n’est pas très originale, mais je l’ai ressentie en la circonstance avec une acuité particulière. Je me rends compte en effet que j’avais l’intuition, implicitement, que l’on n’écoute jamais deux fois un même disque à l’identique. J’en ai maintenant conscience de manière plus explicite. En fait, il me semble que la nature industrielle des cds ou de tout autre support de musique enregistrée peut donner à penser qu’on a affaire à des produits permanents, qui ne se modifient pas au cours d’une durée relativement longue. Cette observation est certes vraie, mais elle induit en erreur si l’on déduit de cette permanence qu’il y a aussi identité de la consommation que l’on en fait. En réalité, hormis le support, toutes les autres dimensions de la situation d’écoute varient : le contexte (lieu, temps, climat affectif, projet), l’humeur du moment, le temps disponible, la disponibilité d’esprit dont on dispose, etc… Bien plus, dès lors que l’on a écouté une fois un morceau, l’écoute suivante est déjà modifiée par cette expérience initiale. Il n’y aura plus jamais de première fois… à moins d’être frappé par Alzheimer, ce qui ne parait guère souhaitable. Au fond, l’écoute musicale est un phénomène en forme de boule de neige.
Je viens de vérifier cette idée en écoutant le disque de musique composée par Battista Lena, « I Cosmonauti Russi ». Il y a quelques jours, je l’avais découvert, pas à pas, avec surprise et plaisir. Aujourd‘hui, en l’écoutant à nouveau, je sens bien qu’il n’y a plus de surprise. Mais c’est une autre forme de plaisir qui a pris la place de la première, plaisir lié non à la surprise ou à l’étonnement mais aux rapprochements, à la recherche de correspondances ou de ressemblances avec d’autres musiques. Par exemple, j’avais pensé immédiatement à Nino Rota et à l’univers de Fellini, à présent j’essaie d’identifier à quel œuvre de Rota tel passage me fait penser ou quelle scène de quel film de Fellini il m’évoque.
Ce que je trouve intéressant dans cette prise de conscience, c’est cette idée que les disques que j’affectionne particulièrement me plaisent non par la certitude de retrouver des émotions à l’identique d’écoute en écoute, mais par la forte probabilité d’y trouver des plaisirs nouveaux. Ils me plaisent non comme des objets que je connais, mais comme des réservoirs de potentialités qui se manifesteront plus ou moins en fonction de mon attention et de ma disponibilité. Le paradoxe pourrait être que si l’on aime un disque ou un titre, le désir de l’écouter encore et encore tient non pas au fait de savoir qu’on va y retrouver ce que l’on connaît déjà, mais plutôt à l’attente chaque fois réalisée d’y découvrir des choses inconnues.
Un mot encore… L’accordéon de Biondini dans « Les Cosmonautes » est peu présent quantitativement, mais superbe de finesse et de netteté au milieu de ce monde de fanfares et de cuivres. C’est comme un personnage dont le passage est fugace, mais dont la présence ne s’estompe pas.
Dernier mot enfin… J’ai envie d’une bière blanche, mais avec nos absences fréquentes j’ai oublié de remplir le réfrigérateur… Je vais de ce pas me faire servir, ce qui n’est pas désagréable, un demi bien frais dans un bistrot que j’aime bien, « L’Hoegaarden »… Bistrot évidemment dédié à la bière blanche !
Je viens de vérifier cette idée en écoutant le disque de musique composée par Battista Lena, « I Cosmonauti Russi ». Il y a quelques jours, je l’avais découvert, pas à pas, avec surprise et plaisir. Aujourd‘hui, en l’écoutant à nouveau, je sens bien qu’il n’y a plus de surprise. Mais c’est une autre forme de plaisir qui a pris la place de la première, plaisir lié non à la surprise ou à l’étonnement mais aux rapprochements, à la recherche de correspondances ou de ressemblances avec d’autres musiques. Par exemple, j’avais pensé immédiatement à Nino Rota et à l’univers de Fellini, à présent j’essaie d’identifier à quel œuvre de Rota tel passage me fait penser ou quelle scène de quel film de Fellini il m’évoque.
Ce que je trouve intéressant dans cette prise de conscience, c’est cette idée que les disques que j’affectionne particulièrement me plaisent non par la certitude de retrouver des émotions à l’identique d’écoute en écoute, mais par la forte probabilité d’y trouver des plaisirs nouveaux. Ils me plaisent non comme des objets que je connais, mais comme des réservoirs de potentialités qui se manifesteront plus ou moins en fonction de mon attention et de ma disponibilité. Le paradoxe pourrait être que si l’on aime un disque ou un titre, le désir de l’écouter encore et encore tient non pas au fait de savoir qu’on va y retrouver ce que l’on connaît déjà, mais plutôt à l’attente chaque fois réalisée d’y découvrir des choses inconnues.
Un mot encore… L’accordéon de Biondini dans « Les Cosmonautes » est peu présent quantitativement, mais superbe de finesse et de netteté au milieu de ce monde de fanfares et de cuivres. C’est comme un personnage dont le passage est fugace, mais dont la présence ne s’estompe pas.
Dernier mot enfin… J’ai envie d’une bière blanche, mais avec nos absences fréquentes j’ai oublié de remplir le réfrigérateur… Je vais de ce pas me faire servir, ce qui n’est pas désagréable, un demi bien frais dans un bistrot que j’aime bien, « L’Hoegaarden »… Bistrot évidemment dédié à la bière blanche !
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