lundi, février 26, 2007

mardi 27 février

Hier, lundi, 12h00 précises. Après avoir reconstitué les réserves alimentaires à l’hypermarché et avoir chargé la voiture, nous nous donnons un peu de temps pour aller voir, du côté des disques, à l’espace culturel, si par hasard il n’y aurait pas quelque nouveauté intéressante. Nous n’y croyons guère, c’est pourquoi notre surprise est grande quand Françoise voit, en tête de gondole, le disque de Richard Galliano, « Solo », annoncé pour le première semaine de mars. Couverture sobre : Galliano, yeux clos, visage tendu, et son accordéon, de profil, en plan serré. « Richard » en lettres blanches, « Galliano » en lettres jaunes, « Solo » en lettres blanches manuscrites. Le fond est sombre ; on peut dire noir.

Vérification faite, il s’agit bien de l’enregistrement public réalisé au Museo Emilio Greco, le 31 décembre 1998, lors du festival Umbria Jazz Winter, c’est-à-dire de l’album intitulé « Solo », qui est l’une des trois pièces de l’ensemble édité sous le nom « concerts inédits ». C’est un disque Dreyfus Jazz.

L’album dure une cinquantaine de minutes. Richard Galliano enchaine neuf morceaux, en prenant seulement le temps de dire « merci » à la fin de chacun d’entre eux et d’annoncer le titre suivant. Parfois, il ajoute un bref commentaire.

L’intérêt d’un tel concert en solo, c’est que l’on va à l’essentiel et qu’une certaine tension, installée d’emblée, ne faiblit à aucun moment.

Tout en l’écoutant maintenant pour la troisième fois, j’ai plaisir à en recopier les titres :

- Dum, Dum, Dum (Eddy Louiss)
- Ballade pour Marion (Richard Galliano)
- French Touch (Richard Galliano)
- Billie (Richard Galliano)
- Bébé (Hermeto Pascoal)
- Il Cammino (Aldo Romano)
- Des Voiliers (Claude Nougaro / Richard Galliano)
- Taraf (Richard Galliano)
- Les Forains (Henri Sauguet)

En présentation, Patrice Trapier écrit ceci à propos de Richard Galliano : « Avec l’âge, l’exigence ne fait que croître. Le trac est bien plus fort qu’auparavant. C’est la conscience d’enjeux musicaux plus affirmés, la tension qui permet, dès les premières notes, de faire disparaître toute trace de lassitude ». Je comprends bien ce propos et je le trouve très juste. J’imagine bien en effet que la perfection à laquelle est arrivé Richard Galliano génère en lui un trac de plus en plus intense, trac à la mesure des enjeux qu’il engage à chaque concert, trac dont il ne peut se libérer qu’en jouant avant d’être tout de suite après repris par le trac du concert à venir… Et ainsi de suite, pour notre plus grand plaisir.