samedi 10 mars
J’écoute en continu depuis ce matin le disque de Kimmo Pohjonen, « Kluster » :
- « Kluster », musique de K. Pohjonen. K. Pohjonen, accordion, voice ; Samuli Kosminen, accordions samples, voices samples. Rockadillo Records, 2001.
Ce disque est composé de dix titres. Le dernier « Avanto » figure pour 4 :15 sur la pochette (page intérieure et dos) ; en réalité, au bout de 4 :15, je n’ai plus entendu qu’un léger souffle dans les baffles, jusqu’à ce que de 9 :15 à 14 :55 la musique reprenne. Les neuf titres de 1 à 9 ont donc une durée comprise entre 2 :00 et 6 :46, à quoi s’ajoute le dixième avec sa double durée 4 :15 / 14 :55. Ce n’est pas la seule étrangeté de cet album, dont je dirais volontiers qu’il a une vraie force hypnotique.
Plutôt que d’essayer d’analyser mes impressions, j’ai préféré, à l’instar des surréalistes, laisser émerger les images qui me venaient à l’esprit en pratiquant une sorte d’écriture automatique. J’ai rejeté tout contrôle critique pour ne garder que les traces les plus immédiates des pensées qui me venaient successivement à l’esprit. Résultat, brut de décoffrage…
Fragments. Une musique chamanique. La végétation « naturelle » reprend un à un ses territoires après une catastrophe majeure. Des formes hybrides se déplacent suivant une danse étrange au plus profond des grands fonds océaniques, là où le magma originel devient geyser. Le voyage jusqu'au centre de la Terre et l'exploration microscopique du corps humain ont beaucoup d'analogies. La matière est en transformation permanente : il est impossible d’identifier un état stable, liquide, solide ou gazeux.
Des foules barbares, campées à la périphérie des grandes métropoles, investissent chaque nuit ce qui reste des beaux quartiers abandonnés par leurs habitants. La lumière blafarde de la lune allonge les silhouettes en les déformant.
Ces formes, que l’on distingue difficilement dans le noir, sont-ce des animaux, des végétaux ou des êtres d’un autre règne vivant ?
On se demande comment cela est possible, mais il faut se rendre à l’évidence, il y a bien un accordéon dans la station spatiale à des années-lumières de notre Terre. L’accordéoniste qui a découvert l’instrument dans une des soutes a inventé son propre style de toutes pièces. Il joue pour les étoiles et curieusement sa musique nous parvient et nous touche.
Le réchauffement de la planète a rendu la Sibérie fertile comme un paradis ; le parfum des fleurs, à trop forte dose, peut être violent comme un poison mortel. Le vent du désert invente des sons étranges quand il rencontre sur son passage la résistance d’un ksar, la palpitation des palmes ou les formes géométriques des canaux d'irrigation d'une improbable oasis.
Voilà comment les derviches tourneurs voient le monde qui les entoure.
On a retrouvé un tag de plus de dix kilomètres de long dans les couloirs du métro. Combien d’années faudra-t-il pour le déchiffrer ?
Cette musique était de toute évidence religieuse, mais on n’a jamais pu reconstituer les rituels qu’elle accompagnait. Cette musique, c’est tout ce qui reste d’une civilisation de haut niveau technologique, qui a disparu sans que l’on comprenne pour quelles raisons. De jour en jour, ses traces disparaissent rongées par l'appêtit insatiable de la nature qui reprend ses droits.
C'est ainsi que la boucle se boucle...
- « Kluster », musique de K. Pohjonen. K. Pohjonen, accordion, voice ; Samuli Kosminen, accordions samples, voices samples. Rockadillo Records, 2001.
Ce disque est composé de dix titres. Le dernier « Avanto » figure pour 4 :15 sur la pochette (page intérieure et dos) ; en réalité, au bout de 4 :15, je n’ai plus entendu qu’un léger souffle dans les baffles, jusqu’à ce que de 9 :15 à 14 :55 la musique reprenne. Les neuf titres de 1 à 9 ont donc une durée comprise entre 2 :00 et 6 :46, à quoi s’ajoute le dixième avec sa double durée 4 :15 / 14 :55. Ce n’est pas la seule étrangeté de cet album, dont je dirais volontiers qu’il a une vraie force hypnotique.
Plutôt que d’essayer d’analyser mes impressions, j’ai préféré, à l’instar des surréalistes, laisser émerger les images qui me venaient à l’esprit en pratiquant une sorte d’écriture automatique. J’ai rejeté tout contrôle critique pour ne garder que les traces les plus immédiates des pensées qui me venaient successivement à l’esprit. Résultat, brut de décoffrage…
Fragments. Une musique chamanique. La végétation « naturelle » reprend un à un ses territoires après une catastrophe majeure. Des formes hybrides se déplacent suivant une danse étrange au plus profond des grands fonds océaniques, là où le magma originel devient geyser. Le voyage jusqu'au centre de la Terre et l'exploration microscopique du corps humain ont beaucoup d'analogies. La matière est en transformation permanente : il est impossible d’identifier un état stable, liquide, solide ou gazeux.
Des foules barbares, campées à la périphérie des grandes métropoles, investissent chaque nuit ce qui reste des beaux quartiers abandonnés par leurs habitants. La lumière blafarde de la lune allonge les silhouettes en les déformant.
Ces formes, que l’on distingue difficilement dans le noir, sont-ce des animaux, des végétaux ou des êtres d’un autre règne vivant ?
On se demande comment cela est possible, mais il faut se rendre à l’évidence, il y a bien un accordéon dans la station spatiale à des années-lumières de notre Terre. L’accordéoniste qui a découvert l’instrument dans une des soutes a inventé son propre style de toutes pièces. Il joue pour les étoiles et curieusement sa musique nous parvient et nous touche.
Le réchauffement de la planète a rendu la Sibérie fertile comme un paradis ; le parfum des fleurs, à trop forte dose, peut être violent comme un poison mortel. Le vent du désert invente des sons étranges quand il rencontre sur son passage la résistance d’un ksar, la palpitation des palmes ou les formes géométriques des canaux d'irrigation d'une improbable oasis.
Voilà comment les derviches tourneurs voient le monde qui les entoure.
On a retrouvé un tag de plus de dix kilomètres de long dans les couloirs du métro. Combien d’années faudra-t-il pour le déchiffrer ?
Cette musique était de toute évidence religieuse, mais on n’a jamais pu reconstituer les rituels qu’elle accompagnait. Cette musique, c’est tout ce qui reste d’une civilisation de haut niveau technologique, qui a disparu sans que l’on comprenne pour quelles raisons. De jour en jour, ses traces disparaissent rongées par l'appêtit insatiable de la nature qui reprend ses droits.
C'est ainsi que la boucle se boucle...
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