jeudi, avril 12, 2007

jeudi 12 avril

J’ai réussi à trouver le temps d’écouter in extenso à trois reprises « Del Diablo » du quintet Soledad, cd que Patrick E. m’avais envoyé, en toute générosité. Je l’en remercie encore, car j’ai pris beaucoup de plaisir à écouter cette formation dont j’ignorais l’existence même.

J’ai donc écouté cet album une première fois dans l’ordre des titres, une deuxième fois en écoutant les morceaux de Piazzolla d’une part et ceux des autres compositeurs d’autre part, une troisième fois en suivant à nouveau l’ordre du programme proposé. Il est composé de cinq volets : Piazzolla (4 morceaux), Alberto Iglesias (4 morceaux), Piazzolla (« Concierto para Quinteto"), Daniel Capelletti (2 danses), Frédéric Devresse (passage à 5, création originale).

Les deux parties consacrées à Piazzolla, avec le concerto en partie centrale, m’ont paru s’inscrire dans l’esprit de ses quintets, avec guitare acoustique et guitare électrique. La composition du quintet est d’ailleurs, sauf erreur de ma part, identique aux quintets de Piazzolla : bandonéon, violon, piano, guitare, contrebasse. Une interprétation très rigoureuse, au plus près de l’écriture, même si la touche Soledad est manifeste. Cette touche m’a semblé relever du style même des interprètes, mais aussi de la perfection technique de l’enregistrement. Curieusement, le quintet existe bien en tant qu’entité très homogène et, en même temps chaque instrument est découpé comme au scalpel dans toute son individualité. J’ai rarement eu le sentiment d’une telle convergence de la production sonore par des musiciens et du traitement technique du son vers l’expression visée. D’une certaine façon, je suis fasciné par la profondeur de l’espace sonore de ce disque.

D’une part donc, Piazzolla, avec une affection particulière en ce qui me concerne pour « Mumuki » et « Tango del Diablo ». Bien entendu, il y a aussi, en position centrale, le « Concierto para Quinteto » où Soledad donne toute sa mesure. D’autre part, quatre pièces d’Iglesias et deux danses de Capelletti, qui en effet sont les plus dansantes du disque. Et in fine, un thème suivi de cinq variations : « Passage à 5 ». Je l’ai reçu comme l’expression d’une mécanique de haute précision. Non pas certes un exercice de virtuosité, mais plutôt un exercice de style de haute maîtrise de composition et d’interprétation.

En fait, au fil de mon écoute, je recompose les cinq volets en trois : l’écriture et sa rigueur, quelques pièces dansantes, un exercice de style, les variations.

J’ai commencé à explorer le site de Soledad. Magnifique ! Photographies et extraits, superbes !

http://www.soledad.be/

Nul doute que je vais essayer d’en savoir plus et surtout de me procurer leurs deux autres disques.