mercredi, septembre 05, 2007

mercredi 5 septembre

- « Lubo Alexandrov / Kaba Horo »,2006 Enja Records, ENJ 9490 2.

Lubo Alexandrov présente cet album, qui est son premier, comme une combinaison de la fougue et de la passion de la musique gitane des balkans, de l’énergie des danses bulgares avec la rythmique du jazz urbain. Il rattache son inspiration aux souvenirs que lui ont laissés son grand-père, joueur de kaval (flûte bulgare en bois) et sa grand-mère, qui chantait dans les noces de village. Ce disque est donc, si je comprends bien, une sorte de relecture des musiques traditionnelles entendues durant son enfance à la lumière de ses expériences actuelles.
Chacune des huit pièces de ce disque, mixte de morceaux traditionnels et de compositions originales, est présentée de manière succincte et intéressante. Par exemple :

- « A.J. Composition originale inspirée du style gitan 9/8 : 2+2+3+2. J’ai composé cette pièce à mon arrivée au Canada il y a quinze ans. Elle combine des éléments de la musique gitane turque et bulgare sur rythme de groove and bass. Le makan (tonalité) est G avec modulation en A hijaz à la fin ».
- « Kara Deniz. Composition originale inspirée de la musique turque. Elle est en 15/4 et les solos en 4/4. La tonalité est le E hijaz ».

Il s’agit d’une formation de six musiciens, auxquels se joignent deux invités : Lubo Alexandrov, guitares, Emil Iliev, accordéon, Pascal Boudreault, saxophone ténor, Chet Doxas, clarinette, Georgi Stankov, contrebasse, Martin Auguste, batterie. Les deux invités : Vassil Markov, kaval, Ziya Tabassian, darbuka, bendir, daf.

Plusieurs morceaux m’ont fait penser à deux disques de Martin Lubenov, que j’apprécie beaucoup et que je vais écouter pour vérifier mon impression :
- « Martin Lubenov Orkestar, Dui Droma, Roma Gipsy »
- « Martin Lubenov & Jazzta Prasta Band »

Dans les deux cas, Lubenov et Alexandrov, je trouve le croisement entre les rythmes traditionnels bulgares ou turcs et un certain jazz tout à fait réussi. Parfois, on pense à Krakauer, version intimiste. Quelque chose comme la rencontre de rythmes lumineux venus de l’est de la méditerranée avec des rythmes nocturnes venus de clubs de jazz new-yorkais.

Ajoutons à cela la présence d'Emil Iliev à l'accordéon, ça fait un disque très plaisant.

On peut trouver des informations intéressantes (par exemple sur la signification des mots du titre, "kaba" et "horo") sur le site suivant :

http://www.luboalexandrov.com/

Petit Alexandrov deviendra grand !