jeudi, janvier 24, 2008

jeudi 24 janvier - duo kosk au chapeau rouge

21h04. Sur la scène obscure et vide, deux chaises, un accordéon Hohner, la feuille sur laquelle est inscrite le programme. La clarinette arrivera avec le clarinettiste. Il manque une bouteille d'eau qu'Aimé Brees réclamera bientôt. Entre chaque morceau, il se plaindra d'avoir la bouche sèche ; il boira un grand verre d'eau tout en prenant le temps d'accorder son instrument. Avant de continuer, il fera une petite présentation pour localiser sur le pourtour méditerranéen chaque nouveau morceau.

21h21. le "duo Kosk, contrefaçon traditionnelle" aime chiner, suivant sa propre expression, des airs traditionnels, appartenant donc à tout le monde, pour les restituer dans leur forme originelle ou pour les arranger / déranger à sa façon. C'est leur façon de rendre hommage au génie populaire et de le perpétuer en l'adaptant continuellement. On sait bien en effet qu'adopter, c'est toujours adapter. Sans ce travail, il n'est que travail de momification. Or ici c'est bien d'une vie jaillissante qu'il s'agit.

21h25. C'est ainsi que s'enchainent, suivant un mouvement à la fois varié et constant, tarentelle italienne, bourrée bulgare, romance grecque, danse tzigane venue de la Roumanie ou mélodie klezmer. On passe d'une région à l'autre, mais l'unité du style est le fil rouge qui relie toutes ces interprétations.

21h32. A propos, "Kosk" signifie en langue turque le "sérail", le palais royal, et plus modestement "le chalet", c'est-à-dire un lieu où il fait bon se rencontrer en toute quiétude et partager des moments heureux. Bien entendu, les deux instrumentistes dominent leur art et chacun dans son registre soutient l'autre de toute son attention. Il faut voir comment Jean-Philippe Bessière regarde les doigts d'Aimé Brees de la première à la dernière note. Evidemment, la clarinette est sur le devant de la scène, mais l'accordéon emplit l'espace de sa présence et tisse, pour chaque morceau, un environnement souple, chatoyan et moiré comme un tapis persan.



22h04. Un parcours à travers un folklore réel et imaginaire, traditionnel et novateur. En tout cas, un moment de vrais plaisirs... que nous prolongerons par l'écoute du disque du duo, qui perpétue bien l'atmosphère de cette soirée.