mercredi, janvier 23, 2008

mardi 22 janvier

Jeudi après-midi. Retour à Pau. Pour s’y retrouver, il faut mettre un peu d’ordre dans nos activités depuis samedi midi.

- samedi midi donc, départ pour Bordeaux, où Alan Bern donne un concert avec les étudiants de Bruno Maurice, après trois journées de master-classe. Auparavant, le facteur a sonné une fois pour me remettre en main propre un paquet envoyé par Robert Santiago. Dans ce paquet, deux cds : « El Camaleon » et « Panamericana »… La première impression, visuelle, est très favorable. Une impression de vrai professionnalisme. La première impression auditive, à partir de trois extraits, nous indique qu’on va se régaler. Pour l’instant, on laisse reposer. Nous n’avons pas envie de prendre contact avec ces deux albums en voiture. Ils nous attendront tranquillement à la maison.
























- samedi, fin d’après-midi, on se promène le long des quais. On y rencontre un clown qui nous offre contre quelques pièces une carte postale représentant « le clown à l’accordéon ». On boit un chocolat et un lait chaud vanillé au café Castan, un lieu mythique, hors d’âge. On va repérer les lieux où se déroulera le concert d’Alan Bern, à 21 heures, à l’Atelier, salle qui jouxte le conservatoire, quai Sainte-Croix. L’affiche annonce « Alan Bern, musique klezmer ». Avant le concert, retour à l’hôtel, à deux minutes du conservatoire et à trois minutes de la gare Saint-Jean, où nous nous contentons d’une bavette échalottes au "Terminus".





- samedi soir : le concert. J’y reviendrai, car il faut mettre un peu de recul et un peu d’ordre dans nos émotions esthétiques. En tout cas, la simplicité et la très haute qualité musicale font bon ménage. Par moments, on sent comme un souffle de mysticisme et de transes dans cette musique d’inspiration klezmer.



- dimanche matin : musée des Beaux-Arts et galerie des Beaux-Arts. De la peinture plein les yeux. Mes pas, que je laisse volontairement et presque méthodiquement me mener à leur guise, me font passer de la perplexité devant la peinture bourgeoise, réaliste et comme vide de toute psychologie, à l’émotion devant une piéta du XVe. Si je n’étais pas incurablement athée, je crois que je comprendrais devant un tel chef-d’œuvre ce qu’est le sentiment religieux. Non pas la religiosité des bénitiers mais l’étonnement, qui glace le sang, devant le mystère de la mort du fils de Dieu. Déjeuner au Grand Café, à deux pas de la place Gambetta. En ce midi de janvier, toutes les tables sur la terrasse sont occupées. Nous déjeunons à l’intérieur. Puis nous rentrons à Toulouse rejoindre les petits. En fin de parcours, détour par le cloitre de Moissac. Je rêve d’un concert d’accordéon dans un cloitre : Moissac, les Jacobins ou les Augustins à Toulouse.







- lundi est consacré à jouer à Papou & Mamou. Charlotte et Camille en profitent. Une journée en pyjama. Le rêve ! En fin d’après-midi, repérage des lieux : espace Saint-Cyprien, chapeau rouge. On photographie l’affiche du concert qui sera donné mardi soir, à 21 heures, par le duo Kosk, Jean-Philippe Bessières, accordéon et Aimé Brees, clarinette. Il y a une exposition de peintures et diverses petites compositions, comme des miniatures. Par exemple, des danseuses qui donnent envie à Charlotte d’en fabriquer des semblables avec du fil de cuivre et du canson.








- mardi soir : concert du duo Kosk. Une quarantaine se spectateurs. Un périple autour de la Méditerranée. On est enchanté ; on discute avec les musiciens autour d’un pot offert par le « centre occitan des musiques et danses traditionnelles Toulouse Midi-Pyrénées » ; on en profite pour leur acheter un de leurs deux derniers disques. On parle de Galliano et Portal, de Trovesi et Coscia, qui sont à l’origine de la formation du duo, de Galliano et Mirabassi… A minuit moins le quart, on prend le métro qui nous ramène à la Roseraie.












- mercredi midi. Arrivée à Pau après une route sans histoires. A hauteur de Tarbes, le brouillard en se dissipant dévoile le pic du Midi de Bigorre. Masse formidable et étincelante. On a beau connaître ce paysage, la surprise est toujours renouvelée. Et l’on se dit qu’il faut la garder intacte, car ce serait goujaterie sans nom de ne pas prêter attention à une telle beauté, qui n’appartient à personne sinon à ceux qui savent l’admirer. En ouvrant la boite à lettres, Françoise me dit : "C’est Noël qui continue". Et en effet, le facteur père Noël a déposé dans notre petite hotte deux disques expédiés par David Venitucci et un dvd de Pierre Barouh, édité par Frémeaux & Associés, assurance qualité.






- Bien entendu, pendant que j’écris ces lignes, j’ai commencé une écoute en diagonale de toutes ces merveilles, mais mes impressions, mêlées aux souvenirs des deux concerts, se bousculent un peu… Trop, c’est trop ! Demain, c’est sûr, je mets un peu d’ordre dans toutes ces sensations.