samedi 26 janvier - (quatre) chemins faisant...
Mercredi après-midi, à notre retour de Toulouse, plusieurs messages sur le répondeur téléphonique. Parmi ceux-ci, un appel de Daniel Brel qui nous informe de la tenue d’un concert, qu’il donne vendredi 25 janvier, à 20h30, avec le quatuor « Quatre chemins » au Château d’Orion, à l’Hôpital d’Orion, un village près de Salies de Béarn. Nous avons ce jour même un rendez-vous de chantier à Hossegor, mais bien entendu notre décision est vite prise.
Passons sur la réunion de chantier. Le temps à Hossegor est superbe, mais si froid que Françoise et moi nous nous y faisons agripper par un rhume carabiné. Peu importe. En fin d’après-midi, petite halte à Saint-Vincent de Tyrosse. Thés et pâtisseries : noir-violettes pour Françoise avec un beignet à l’abricot ; noir miel-orange avec un mini gâteau basque pour moi. Evidemment les murs sont couverts d’affiches de corridas. Avant de quitter la bourgade, nous nous approvisionnons en granules homéopathiques contre les attaques de rhume. Et surtout, nous roulons le chauffage réglé au maximum.
Après avoir quitté l’autoroute à hauteur de Salies, nous suivons « à la boussole » des routes de piémont : étroites et tortueuses. Notre boussole fonctionne si bien que nous nous retrouvons à 19 heures devant ce qui ne peut être que le château d’Orion. Nous nous garons dans un chemin creux pour changer de vêtements : les mocassins contre les souliers de chantier, le pull en cachemire contre le gros pull de laine qui a beaucoup vécu, les vestes en cuir fin contre les grosses doudounes…
Vers 19h30, au moment où nous quittons la voiture, tous phares éteints, nous sommes surpris par la pureté de l’air, par le noir profond du ciel et par le nombre astronomique d’étoiles visibles à l’œil nu. Paraphrasant Kant, on pourrait dire : « Le ciel étoilé au-dessus de nos têtes et le désir insatiable de plaisirs esthétiques en nous ». Deux infinis.
Passons sur la réunion de chantier. Le temps à Hossegor est superbe, mais si froid que Françoise et moi nous nous y faisons agripper par un rhume carabiné. Peu importe. En fin d’après-midi, petite halte à Saint-Vincent de Tyrosse. Thés et pâtisseries : noir-violettes pour Françoise avec un beignet à l’abricot ; noir miel-orange avec un mini gâteau basque pour moi. Evidemment les murs sont couverts d’affiches de corridas. Avant de quitter la bourgade, nous nous approvisionnons en granules homéopathiques contre les attaques de rhume. Et surtout, nous roulons le chauffage réglé au maximum.
Après avoir quitté l’autoroute à hauteur de Salies, nous suivons « à la boussole » des routes de piémont : étroites et tortueuses. Notre boussole fonctionne si bien que nous nous retrouvons à 19 heures devant ce qui ne peut être que le château d’Orion. Nous nous garons dans un chemin creux pour changer de vêtements : les mocassins contre les souliers de chantier, le pull en cachemire contre le gros pull de laine qui a beaucoup vécu, les vestes en cuir fin contre les grosses doudounes…
Vers 19h30, au moment où nous quittons la voiture, tous phares éteints, nous sommes surpris par la pureté de l’air, par le noir profond du ciel et par le nombre astronomique d’étoiles visibles à l’œil nu. Paraphrasant Kant, on pourrait dire : « Le ciel étoilé au-dessus de nos têtes et le désir insatiable de plaisirs esthétiques en nous ». Deux infinis.
Le lieu est beau. Le salon de musique est chaleureux, traversé de présences bienveillantes pour les musiciens et pour les auditeurs. Le programme est un bel équilibre entre des tangos, arrangés par Daniel Brel, et des œuvres de sa composition appartenant à différentes périodes de son travail de création. On pourrait dire que cet équilibre tient à une alternance heureuse entre ces tangos classiques et ces compositions modernes. En fait, tout au long du déroulement du concert, je me suis représenté les morceaux du programme comme les parties d’un tissage où tangos et compositions se croisent comme fil de chaine et fil de trame. Au bout du compte, un tissage complexe dont on oublie l’origine des différentes composantes.
Parmi les tangos, des pièces d’A. Bardi, d’A. Troïlo, d’O. Puglise ou deJ.C. Cobian. Parmi les œuvres de Daniel Brel, un triptyque : « Nuit », « Lune », « Soleil froid » ou encore « Marine » ou « Exil ». Autre élément de variété, le quatuor est en fait à géométrie variable, tour à tour solo, duo, trio et quatuor.
Parmi les tangos, des pièces d’A. Bardi, d’A. Troïlo, d’O. Puglise ou deJ.C. Cobian. Parmi les œuvres de Daniel Brel, un triptyque : « Nuit », « Lune », « Soleil froid » ou encore « Marine » ou « Exil ». Autre élément de variété, le quatuor est en fait à géométrie variable, tour à tour solo, duo, trio et quatuor.
Qu’il s’agisse des arrangements de tangos ou des pièces originales, toutes œuvres écrites, j’ai été frappé par l’importance primordiale des nuances. Une musique en demi-teinte, je veux dire intime, introspective, méditative, sans excès, sans cris ni tremblements. Plutôt confidences et chuchotements. En tout cas, une musique qui résonne longtemps après les dernières notes. Si j’osais, je parlerais volontiers de musique impressionniste. Je la perçois en effet comme un travail d’analyse subtile à partir d’une impression immédiate, globale et indifférenciée : un paysage marin, une promenade en forêt, un soleil qui tour à tour est masqué par des nuages puis se dévoile, et ainsi de suite, la présence ambiguë de la nuit, etc… Cette analyse se déploie alors comme les touches d’un peintre impressionniste construisant son tableau. A la fin, l’impression première est là, recomposée, complexe. Du coup, elle se manifeste comme une impression-mère. J’appelle impression-mère, par analogie avec les formes-mères de Paul Klee, une impression générée par un phénomène particulier (mer, nuit, forêt) mais qui, en s’exprimant, accède à un autre statut et prend valeur d’archétype.
A l’issue du concert, un buffet très convivial permet aux artistes et aux auditeurs de diner et de discuter ensemble. La route du retour est d’abord d’un noir profond et pur, presque lumineux, mais les derniers kilomètres se font dans un épais brouillard. Nous parlons peu, mais Françoise et moi, nous savons bien à quoi nous pensons. Par moments, l’un de nous, exprimant à haute voix ses pensées, commente tel ou tel morceau, telle ou telle impression ressentie. L’autre enchaine… et nous sommes heureux.
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