dimanche 16 mars
Françoise écrit... (voir épisodes précédents).
Cet après-midi, je rends visite à ma mère, à Nay. La maison de retraite sera en effervescence car un déménagement se prépare depuis déjà quelques semaines et, comme on dit, la pression monte. Il s'agit de passer du bâtiment ancien à un bâtiment neuf, mais le monde des résidents en est tout bouleversé. Ma mère se demande avec angoisse depuis des jours et des jours quelle robe et quelle veste elle choisira pour cet événement. Mon père, qui lui rend visite tous les deux jours, se demande comment il trouvera le bon chemin. Seuls, peut-être, parmi les résidents, ceux qui sont frappés d'Alzheimer, semblent échapper à cette pression. Pour le reste, certains, j'en suis sûr, continueront l'une à m'appeler "Maman !", l'autre à m'appeler "Papa !"
Chaque fois que cela m'est possible, je réserve l'heure de 18 à 19, le vendredi, pour écouter "Accordéons sans frontières" sur radio BLV. On croirait que la retraite est un temps libre, où tout est possible au gré des humeurs du moment. Pas du tout ! Cette semaine, par exemple, nous avons dû déplacer un rendez-vous de chantier à Hossegor du vendredi au samedi, sinon pour la troisième semaine de suite j'aurais raté cette émission, que j'aprécie tant. Bon, cela dit, même s'il a fallu négocier avec l'architecte et un artisan, je ne demande à personne de s'apitoyer sur mes états d'âme. Il y a pire problème... en tout cas, je ne regrette pas ma négociation. Quitte à passer pour quelqu'un qui aurait perdu tout sens critique, je continue à trouver que"Accordéons sans frontières" est une excellente émission. J'aime bien le rythme, la durée, le choix subjectif et toujours bien fondé, et surtout la complémentarité entre le volet jazz, musette, musique du monde assumé par Thierry et le volet classique assumé par Sylvie. Deux choses me plaisent particulièrement : l'implication des animateurs dans leur programmation (on sent bien que la ligne éditoriale, c'est d'abord des coups de coeur personnels à faire partager) et le media "radio", beaucoup plus intime que l'image visuelle.
Hier, samedi donc, Pau - Hossegor et retour. Rendez-vous de chantier et un grand coup de nettoyage après le passage des platriers. En entrant sur l'autoroute, Françoise me fait remarquer que j'ai oublié les clés. La température est de 24°. 17 kilomètres jusqu'à la première sortie. Retour ! Le vent est violent, les nuages passent dans le ciel comme des furieux en se chargeant de lourdes franges noires. Au moment où nous repassons le péage de Pau, il fait 16°. Etonnant ! Pour la route, nous avons fait le choix de trois disques :
- "Nuestro Tiempo", Astor Piazzolla y su Quinteto Nuevo Tango. Chaque fois que nous écoutons Piazzolla, nous sommes frappés par la tension qui en émane. Au point que j'ai de plus en plus de mal à écouter un disque dans sa totalité, tant cette tension est forte. J'éprouve la même impression face à des dessins de Picasso ou à des peintures de Soulages. D'une certaine façon, la beauté est insoutenable. Peut-être même est un critère de la beauté : tellement intense que, comme pour un feu, on ne peut s'en approcher trop longtemps.
- "Swinguette", Marc Leseyeux Quartet. En l'écoutant, mon imagination me conduit à évoquer Marocco, Van Damme, Baselli, Viseur, Galliano. C'est plein de références, de réminiscences et de citations. C'est comme un hommage à de grandes figures.
- "Sur la route", trio Cahours, guitare et voix, Lignon, accordéon, accordina et voix, Colson, contrebasse. Une guitare flamenca. Retour de nuit. Il pleut. Des coups de vent qui plient le sommet des arbres dans les phares. Avant de rentrer à la maison, on passe chez le boulanger pour acheter une baguette. Devant la porte, les dernières notes de la "Valse à Dimitri".
Cet après-midi, je rends visite à ma mère, à Nay. La maison de retraite sera en effervescence car un déménagement se prépare depuis déjà quelques semaines et, comme on dit, la pression monte. Il s'agit de passer du bâtiment ancien à un bâtiment neuf, mais le monde des résidents en est tout bouleversé. Ma mère se demande avec angoisse depuis des jours et des jours quelle robe et quelle veste elle choisira pour cet événement. Mon père, qui lui rend visite tous les deux jours, se demande comment il trouvera le bon chemin. Seuls, peut-être, parmi les résidents, ceux qui sont frappés d'Alzheimer, semblent échapper à cette pression. Pour le reste, certains, j'en suis sûr, continueront l'une à m'appeler "Maman !", l'autre à m'appeler "Papa !"
Chaque fois que cela m'est possible, je réserve l'heure de 18 à 19, le vendredi, pour écouter "Accordéons sans frontières" sur radio BLV. On croirait que la retraite est un temps libre, où tout est possible au gré des humeurs du moment. Pas du tout ! Cette semaine, par exemple, nous avons dû déplacer un rendez-vous de chantier à Hossegor du vendredi au samedi, sinon pour la troisième semaine de suite j'aurais raté cette émission, que j'aprécie tant. Bon, cela dit, même s'il a fallu négocier avec l'architecte et un artisan, je ne demande à personne de s'apitoyer sur mes états d'âme. Il y a pire problème... en tout cas, je ne regrette pas ma négociation. Quitte à passer pour quelqu'un qui aurait perdu tout sens critique, je continue à trouver que"Accordéons sans frontières" est une excellente émission. J'aime bien le rythme, la durée, le choix subjectif et toujours bien fondé, et surtout la complémentarité entre le volet jazz, musette, musique du monde assumé par Thierry et le volet classique assumé par Sylvie. Deux choses me plaisent particulièrement : l'implication des animateurs dans leur programmation (on sent bien que la ligne éditoriale, c'est d'abord des coups de coeur personnels à faire partager) et le media "radio", beaucoup plus intime que l'image visuelle.
Hier, samedi donc, Pau - Hossegor et retour. Rendez-vous de chantier et un grand coup de nettoyage après le passage des platriers. En entrant sur l'autoroute, Françoise me fait remarquer que j'ai oublié les clés. La température est de 24°. 17 kilomètres jusqu'à la première sortie. Retour ! Le vent est violent, les nuages passent dans le ciel comme des furieux en se chargeant de lourdes franges noires. Au moment où nous repassons le péage de Pau, il fait 16°. Etonnant ! Pour la route, nous avons fait le choix de trois disques :
- "Nuestro Tiempo", Astor Piazzolla y su Quinteto Nuevo Tango. Chaque fois que nous écoutons Piazzolla, nous sommes frappés par la tension qui en émane. Au point que j'ai de plus en plus de mal à écouter un disque dans sa totalité, tant cette tension est forte. J'éprouve la même impression face à des dessins de Picasso ou à des peintures de Soulages. D'une certaine façon, la beauté est insoutenable. Peut-être même est un critère de la beauté : tellement intense que, comme pour un feu, on ne peut s'en approcher trop longtemps.
- "Swinguette", Marc Leseyeux Quartet. En l'écoutant, mon imagination me conduit à évoquer Marocco, Van Damme, Baselli, Viseur, Galliano. C'est plein de références, de réminiscences et de citations. C'est comme un hommage à de grandes figures.
- "Sur la route", trio Cahours, guitare et voix, Lignon, accordéon, accordina et voix, Colson, contrebasse. Une guitare flamenca. Retour de nuit. Il pleut. Des coups de vent qui plient le sommet des arbres dans les phares. Avant de rentrer à la maison, on passe chez le boulanger pour acheter une baguette. Devant la porte, les dernières notes de la "Valse à Dimitri".
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