mercredi, mars 12, 2008

jeudi 13 mars - histoires de pau peau pot

Les journalistes parisiens ne parlent que de Pau. Ils disent que les grands partis, UMP et PS, veulent la peau de François Bayrou. Lui-même semble hésiter entre la posture d'un Astérix béarnais et celle du saint homme percé par les flèches de la malveillance politicienne. Mais au fond il ne rêve que de s'emparer de la cité du bon roy Henri et de perpétuer mutatis mutandis le rite de la poule au pot. Pau, peau, pot... On n'en sort pas ! Il en rêve d'autant plus que, comme tout béarnais de souche, il est plus que probable qu'il descende généalogiquement de ce bon roy.
En tout cas, des journalistes au réparateur d'ordinateur en passant par le dépannage Edf situé à Bordeaux, voire d'une correspondante du site Alapage, tout le monde ne parle que de ça sur le mode "Alors, ça chauffe à Pau ..."

Ainsi donc dimanche, se dénouera un écheveau triangulaire mettant en scène les trois protagonistes suivants... Tout de même, un écheveau qui met en scène, l'image est bizarre. Passons...

- le maire actuel, élu après la mort d'André Labarrère, maire emblématique de la ville, surnommé "Toque-manettes" (Touche-mains) pour sa virtuosité dans l'art de faire les marchés. Ce maire actuel, Yves Urieta, un génie de la transparence, ex-adjoint de Labarrère , ex-Ps, est soutenu par l'UMP, ce qui en cette cité flexible, fluctuante, flexueuse et souple comme des feuilles de palmiers - l'arbre de la ville - ne saurait surprendre personne...
- Martine Lignières-Cassou, ex-adjointe du même Labarrère, présentée comme devant lui succéder naturellement, mais boutée hors par le ci-devant nommé Urieta, lors de l'élection post mortem Labarrère. Elle est soutenue par l'appareil du Ps et peut-être par les gauches de la gauche...
- François enfin, Bayrou - prononcer ay comme aïe, et non bêêê comme au nord de la Loire -, président du Mou(vement) dém(ocrate), siglé MODEM pour éviter sans doute des rires faciles s'il avait gardé le découpage syllabique "mou-dem". S'il est élu, on peut penser qu'il sera peu présent, c'est pourquoi sa seconde est une ex-adjointe d'André Labarrère.

Bref, on la compris, en cette terre où tous les gens sont plus ou moins cousins et en tout cas tous issus du même géniteur, Henri IV, cette élection est une affaire de famille. On est entre soi... copains comme cochons... cochons qui s'en dédie.

Ce Béarn n'est certes pas impénétrable et Marseille, la Corse ou le Pays basque font au moins aussi bien, la truculence en plus, mais cette tragédie des Atrides transposée dans le piémont des Pyrénées, telle quelle, avec tous ses détours et contorsions, avec ses ressorts retords, ses alliances et ses trahisons aura permis à de beaux esprits, à de subtils analystes de salons médiatesques, de vibrionner quelque temps devant nos yeux éblouis par tant de virtuosité dans l'art de la glose.

Mais, je l'avoue, peu me chaut en cette affaire de savoir qui sera élu. La seule question importante pour moi était celle-ci :"Lorsque la médiathèque pharaonique sera construite, projet que nul candidat ne remet en cause, prenez-vous l'engagement solennel d'en faire un pôle d'excellence documentaire (cds, dvds, livres, photographies) pour l'accordéon et le bandonéon ?"
Mais, bon, je n'ai pas osé poser ma question en réunion publique, par crainte de paraitre attaché à des futilités, par crainte de l'incompréhension populaire. Dans l'ignorance où je suis de la réponse éventuelle des trois candidats, je n'irai pas voter ce dimanche, mais j'écouterai de l'accordéon.