jeudi 27 mars - guinguettes et new musette
Je continue à lire Pierre Sansot. « Le musette fut associé à l’univers des guinguettes et nous devons dire en quoi elles symbolisaient le bonheur et la fête. Celles-ci n’ouvraient qu’à la belle saison. « La guinguette a rouvert ses volets », ce signe nous avertissait que sans nul doute, le temps avait viré à la douceur […] Ce n’est plus la ville vouée au travail, à l’atelier, à un monde où il faut trimer pour gagner sa vie. Ce n’est pas pour autant une campagne dont les odeurs trop fortes offusquent des poumons qui n’ont plus l’habitude de tant de vivacité et de verdeur […] La guinguette est assez proche de la ville pour que l’on s’y rende à vélo ou par un autre moyen de transport peu onéreux. Et pourtant elle laisse entendre des pulsations qui n’ont plus rien d’urbain ».
Quelques lignes avant ce paragraphe, Pierre Sansot écrivait ceci : « Un objet prend tout son sens quand on le rapporte à d’autres objets, à certains lieux, à certaines pratiques. En l’occurrence, il nous parait bienvenu de mettre en relation l’accordéon avec le musette, avec la guinguette et en contrepoint avec le thé dansant, le casino ».
Cette idée nous permet, me semble-t-il, d’aller plus loin à partir des observations de Pierre Sansot sur le musette et les guinguettes. Quand le musette quitte les bords des cours d’eaux proches des villes, lorsqu’il quitte l’univers des banlieues verdoyantes, lorsqu’il se joue à n’importe quel jour de la semaine et pas seulement en fin de semaine, lorsqu’il se pratique en dehors des moments de fêtes populaires pour s’installer en ville, dans des clubs ou dans des caves, lorsqu’il s’adresse à des citadins en ville, il n’a plus pour fonction de faire danser, il devient une musique que l’on écoute assis, il ne peut alors rester sourd aux échos du jazz. Transplanté dans d’autres lieux, rapporté à d’autres pratiques, il change. Il ne peut pas ne pas changer.
En 1991, Richard Galliano ouvre une voie nouvelle et nécessaire : « New Musette », Richard Galliano Quartet. Disque enregistré en public à Sceaux les 12 et 13 avril 1991. Le musette des guinguettes n’est pas destiné à disparaître pour autant, mais il a épuisé son sens historique, même si des œuvres seront encore créées, qui s’en réclameront. A partir de cette date fondatrice, c’est le new musette qui assume une partie vivante de l’histoire de l’accordéon. Une partie, car je n’oublie pas d’autres formes comme l’accordéon concertant ou ce que j’appellerais volontiers l’accordéon métis, qui croise des traditions multiples.
Quelques lignes avant ce paragraphe, Pierre Sansot écrivait ceci : « Un objet prend tout son sens quand on le rapporte à d’autres objets, à certains lieux, à certaines pratiques. En l’occurrence, il nous parait bienvenu de mettre en relation l’accordéon avec le musette, avec la guinguette et en contrepoint avec le thé dansant, le casino ».
Cette idée nous permet, me semble-t-il, d’aller plus loin à partir des observations de Pierre Sansot sur le musette et les guinguettes. Quand le musette quitte les bords des cours d’eaux proches des villes, lorsqu’il quitte l’univers des banlieues verdoyantes, lorsqu’il se joue à n’importe quel jour de la semaine et pas seulement en fin de semaine, lorsqu’il se pratique en dehors des moments de fêtes populaires pour s’installer en ville, dans des clubs ou dans des caves, lorsqu’il s’adresse à des citadins en ville, il n’a plus pour fonction de faire danser, il devient une musique que l’on écoute assis, il ne peut alors rester sourd aux échos du jazz. Transplanté dans d’autres lieux, rapporté à d’autres pratiques, il change. Il ne peut pas ne pas changer.
En 1991, Richard Galliano ouvre une voie nouvelle et nécessaire : « New Musette », Richard Galliano Quartet. Disque enregistré en public à Sceaux les 12 et 13 avril 1991. Le musette des guinguettes n’est pas destiné à disparaître pour autant, mais il a épuisé son sens historique, même si des œuvres seront encore créées, qui s’en réclameront. A partir de cette date fondatrice, c’est le new musette qui assume une partie vivante de l’histoire de l’accordéon. Une partie, car je n’oublie pas d’autres formes comme l’accordéon concertant ou ce que j’appellerais volontiers l’accordéon métis, qui croise des traditions multiples.
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