jeudi, mars 20, 2008

dimanche 23 mars - paris "mare nostrum" : traces

Quelques traces autour du concert "Mare Nostrum" : billets SNCF, billets du concert, billets de la fondation H C-B, serviette du "Petit Journal Montparnasse"... Ce ne sont que petites choses, morceaux de papier. Ce sont des catalyseurs d'émotions, des déclencheurs de mémoire. C'est pourquoi je les garde, sans les classer. Je n'ai pas la vertu des entomologistes, en revanche j'ai conservé, de l'enfance, le goût des petits trésors, sans valeur marchande, mais chargés jusqu'à ras-bord d'affectivité.





Suivant une habitude, je devrais dire un rituel, que j'affectionne, je mets les deux billets du concert dans la pochette de "Mare Nostrum". C'est toujours un bonheur de retrouver ces petits bouts de papier - trois côtés lisses, un côté dentelé - chargés d'indications - date, heure, lieu, adresse de la salle, prix - avant de placer le cd sur le lecteur. Puis, je relis la chronique que Françoise Jallot consacrait à cet album dans le numéro 70 de la revue "Accordéon & accordéonistes" [décembre 2007, pages 64-65]. J'en retiens quelques termes qui correspondent à mes propres impressions : jazz, perfection ; sons feutrés de Paolo Fresu ; Chet Baker et Miles Davis ; invitation au voyage, errance mélodique et méditative ; sonorité insolite et sensuelle ; mélodie fluide (à propos de Lundgren).



J'ajoute que nous avons été fascinés par le jeu de Fresu qui, parfois, assis sur son siège, se courbe jusqu'au sol donnant ainsi à sa trompette un son plein de gravité et de profondeur. Une puissance sans stridences. Galliano, qui jouait assis, ce qui est assez rare chez lui, m'a semblé moins brillant que dans d'autres concerts, mais lui aussi plein de gravité et de profondeur. Quant à Lundgren, je parlerais de ligne claire pour qualifier son style. Les notes comme des gouttes d'eau pure. Et puis aussi l'attention réciproque que se portent les trois membres du trio. Tous les trois sur le même plan, face au public, mais dans leur monde et comme reliés entre eux par un accord intuitif, résultat d'un travail que l'on imagine de longue haleine. On pourrait dire à leur sujet qu'ils se comprennent à demi-notes comme d'autres s'entendent à demi-mots. Enfin, le son du lieu... Quelle pureté !



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Mais déjà il s'agit de vivre au présent. En allant faire quelques courses nécessaires à l'hypermarché, je n'ai évidemment pas résisté à l'envie de faire un saut jusqu'à l'espace culturel. Et là, qui m'attendait, tout chaud sorti du four ? "Sport & Couture", Amestoy Trio, 2008, Daqui / Harmonia Mundi. Curieux titre. Je pense à "Sports et divertissements" de Satie interprété par Anzellotti... Je ne sais si le rapprochement a été voulu, mais je sais que le trio, comme Satie, ne manque pas d'humour.

On y retrouve toute la saveur des concerts avec, en plus, une prise de son impeccable.