samedi, mars 22, 2008

lundi 24 mars - histoire vraie, histoire incroyable

Comme Françoise écrit (au fait, l'ai-je déjà dit ?), je suis allé, samedi après-midi, faire un petit tour dans les rues de Pau, histoire de profiter de la quasi absence de circulation pour voir la ville vide et sous une apparence quasi fantomatique. Les rues sont vides en effet car les parkings des hyper et supermarchés sont pleins. Les vases communicants. En ce qui concerne l'aspect fantomatique... comme je m'engage dans la rue Guichenné, une épaisse fumée semble se répandre dans tout le quartier. Brouillard ? Incendie ? L'odeur de matières plastiques carbonisées ne laisse guère de place au doute.
Comme tout bon badaud qui se respecte, je me joins aux quelques personnes présentes pour regarder d'énormes volutes de fumée s'échapper d'une cave, sous un magasin d'informatique.

Parfois la fumée est abondante, parfois rare, parfois noire, parfois blanche... Les policiers et les pompiers sont placides. Pas un mot, pas de bruit. Une ambiance bizarre. Pas de crainte excessive : pas de vie humaine en danger.


Dois-je le dire, je trouve que les incendies ont toujours une certaine beauté esthétique : les couleurs des véhicules d'intervention, les tenues des pompiers, les courbes des tuyaux, l'espace délimité et interdit au passage.



Il y a quelque chose d'irréel dans cette scène.

De retour à la maison, je dis à Françoise que je viens d'assister à deux événements extraordinaires. D'une part, un incendie dans une rue du centre de Pau, d'autre part, sur "France Musique", à une analyse par Jean-François Zygel de trois interprétations de la valse "Indifférence". Exégèse remarquable de clarté et de pertinence de ce chef-d'oeuvre. Interprétations de Gus Viseur, de Galliano et de Michel Macias. Un moment rare de critique musicale.
Françoise me regarde, sans rire... mais presque. "Pour l'incendie, je te crois ; pour Zygel, je ne te crois pas ! Pas possible !"
Effectivement, je peux lui montrer les photos de l'incendie, alors que j'aurais été bien incapable de lui apporter la preuve de l'analyse de Zygel. Et pour cause... En fait, je me rends compte que c'est une histoire triste. Je me comprends.