vendredi, juillet 11, 2008

vendredi 11 juillet - les abattoirs

Actuellement, aux Abattoirs, deux expositions :

- l'une "Néo Futur, vers de nouveaux imaginaires" où des artistes, à travers différentes installations, imaginent notre futur à partir des fantasmes que provoquent en eux des fragments de notre présent. Projections et extrapollations.
- l'autre consacrée à Antonio Saura (1930-1998) : "Transformations et superpositions". 2008 sera l'année Saura puisque pas moins de cinq expositions de cet artiste seront montées cette année.

La surprise et l'émotion sont bien au rendez-vous. Je ne dirais pas que tout cela est beau, mais qu'il s'agit bien cependant de vérité esthétique. De l'exposition consacrée au futur, je retiens trois images. La première me fait penser à l'homme qui voulait piloter son propre cerveau. Le pilote qui voulait contrôler le pilote qui contrôlait le pilote qui... Les deux autres sont tirées d'une série de photographies identiques quant à la composition : un univers urbain pollué. Notre avenir ?


L'oeuvre de Saura frappe par sa constance. On sent bien à quel point être artiste, c'est être obsédé par une forme. Je ne retiens que quelques images, mais les séries sont nombreuses et le travail de ressassement, de reprise, de griffures et de traces figure pour moi l'obsession de l'artiste à s'approprier l'histoire du portrait pictural. Ses superpositions sont touchantes comme les traces d'un désir pulsionnel de s'approprier toute une histoire. C'est bien en effet de pulsion qu'il s'agit. Laisser sa marque. Imprimer son caractère. Surligner.
Comment ne pas penser à Picasso, "Guernica" ou aux "Désastres de la guerre" de Goya ?


Bien entendu, au terme de ma visite, je ne résiste pas au plaisir de tirer mon auto-portrait et à mon tour de laisser ma marque comme pour m'approprier ce portrait. Le spectateur comme l'artiste...