samedi 30 décembre
Je commence souvent mon bloc-notes quotidien de la manière suivante : « … écouté tel morceau ou tel album d’accordéon (ou de bandonéon) », les points de suspension initiaux signifiant que cette action se situe dans une continuité qui n’a pas d’origine clairement identifiable. L’écoute que je décide de faire aujourd’hui est en effet inscrite dans un enchainement de gestes plus ou moins délibérés et de pensées plus ou moins conscientes, qui a commencé avec ma vie et qui s’achèvera avec elle. Depuis quelque temps, alors que j’écris ces premiers mots, « … écouté tel morceau ou… », une pensée me vient à l’esprit avec insistance. En fait, il s’agit d’une double question :
- qu’est-ce qu’écouter un cd d’accordéon (ou de bandonéon) veut dire ?
- qu’est-ce qu’écouter un concert d’accordéon (ou de bandonéon) veut dire ?
A ce sujet, je me suis rendu compte de l’existence d’un cours de l’Ecole Normale Supérieure consacré à la question de l’écoute musicale. Voici l’adresse :
http://www.entretemps.asso.fr/Nicolas/Ecoute/index.html
Le plan est en tant que tel assez excitant pour l’esprit, mais la question que je me pose est plus pointue. Il s’agit d’écouter de l’accordéon, non de la musique en général, or cette spécificité pose des questions sociologiques que n’aborde pas une approche de l’écoute musicale in abstracto. De même, malgré ma parenthèse, « (ou de bandonéon) », je sais bien que les deux activités ne doivent pas être confondues, mais que tout au contraire il faut bien en distinguer les particularités. Certains aspects sont certes communs à l’écoute de l’accordéon et du bandonéon, mais j’ai l’intuition que ce sont surtout les différences qui sont intéressantes.
Pour l’instant, je m’en tiendrai à quelques réflexions, notées au fur et à mesure qu’elles me sont venues à l’esprit. La synthèse, si synthèse il y a, sera pour plus tard.
Ecouter, ce n’est pas seulement entendre de l’accordéon, parce que les sons qu’il émet, transmis par quelque dispositif acoustique, croisent mon chemin. Ecouter ne se réduit pas à percevoir des sons.
Ecouter, ce n’est pas non plus comprendre ce qu’un compositeur et des interprètes ont voulu dire à un auditeur potentiel, sinon, si ce n’était que cela, l’écoute devrait se réduire au sens que pourrait traduire un texte. Ecouter, ce n’est pas seulement recevoir un sens construit dans la tête d’un compositeur et de ses interprètes. Si ce n’était que cela, l’analyse textuelle serait plus efficace que l’écoute pour atteindre ce but.
Ecouter, c’est toujours construire quelque chose qui a du sens pour moi à partir des traces sonores qui expriment l’intention d’un compositeur et de ses interprètes. Cette signification peut être en deçà ou à côté de celles qu’ils avaient imaginée et concrétisée dans une œuvre ; elle peut aussi être au-delà, plus riche, plus complexe, en ce sens qu’elle outrepasse ce qu’ils avaient pensé. Dans tous les cas, écouter, c’est construire en partie autre chose que ce qui avait été conçu par le compositeur et ses interprètes. Et cette construction est toujours originale, hic et nunc. La finalité de ce travail de construction, on pourrait dire de création, étant de produire du plaisir.
A suivre…
- qu’est-ce qu’écouter un cd d’accordéon (ou de bandonéon) veut dire ?
- qu’est-ce qu’écouter un concert d’accordéon (ou de bandonéon) veut dire ?
A ce sujet, je me suis rendu compte de l’existence d’un cours de l’Ecole Normale Supérieure consacré à la question de l’écoute musicale. Voici l’adresse :
http://www.entretemps.asso.fr/Nicolas/Ecoute/index.html
Le plan est en tant que tel assez excitant pour l’esprit, mais la question que je me pose est plus pointue. Il s’agit d’écouter de l’accordéon, non de la musique en général, or cette spécificité pose des questions sociologiques que n’aborde pas une approche de l’écoute musicale in abstracto. De même, malgré ma parenthèse, « (ou de bandonéon) », je sais bien que les deux activités ne doivent pas être confondues, mais que tout au contraire il faut bien en distinguer les particularités. Certains aspects sont certes communs à l’écoute de l’accordéon et du bandonéon, mais j’ai l’intuition que ce sont surtout les différences qui sont intéressantes.
Pour l’instant, je m’en tiendrai à quelques réflexions, notées au fur et à mesure qu’elles me sont venues à l’esprit. La synthèse, si synthèse il y a, sera pour plus tard.
Ecouter, ce n’est pas seulement entendre de l’accordéon, parce que les sons qu’il émet, transmis par quelque dispositif acoustique, croisent mon chemin. Ecouter ne se réduit pas à percevoir des sons.
Ecouter, ce n’est pas non plus comprendre ce qu’un compositeur et des interprètes ont voulu dire à un auditeur potentiel, sinon, si ce n’était que cela, l’écoute devrait se réduire au sens que pourrait traduire un texte. Ecouter, ce n’est pas seulement recevoir un sens construit dans la tête d’un compositeur et de ses interprètes. Si ce n’était que cela, l’analyse textuelle serait plus efficace que l’écoute pour atteindre ce but.
Ecouter, c’est toujours construire quelque chose qui a du sens pour moi à partir des traces sonores qui expriment l’intention d’un compositeur et de ses interprètes. Cette signification peut être en deçà ou à côté de celles qu’ils avaient imaginée et concrétisée dans une œuvre ; elle peut aussi être au-delà, plus riche, plus complexe, en ce sens qu’elle outrepasse ce qu’ils avaient pensé. Dans tous les cas, écouter, c’est construire en partie autre chose que ce qui avait été conçu par le compositeur et ses interprètes. Et cette construction est toujours originale, hic et nunc. La finalité de ce travail de construction, on pourrait dire de création, étant de produire du plaisir.
A suivre…
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