mercredi 3 janvier
J’ai souvent été étonné de lire des critiques de disques, de musique en général, mais aussi en particulier de jazz ou d’accordéon, musiques que je connais mieux, qui me paraissent fondées sur un certain nombre d’a priori et sur une grille de lecture ou d’écoute qui semble se donner comme universelle, je veux dire applicable à quelque disque que ce soit. Ce fait m’étonne encore plus lorsque cette « méthode » aboutit à des critiques négatives. Tout se passe en effet comme si l’analyse était une opération universelle, applicable à l’identique quel que soit son objet, or un simple raisonnement par analogie suffit pour montrer qu’il n’en est rien et qu’il y a autant d’analyses que d’objets à analyser ou, du moins, pour ne pas être maximaliste, que toute analyse doit s’assurer de son adéquation à son objet. En tout cas, l’analyse, en tant que telle, ne saurait être une méthode universelle.
Je prends un exemple un peu trivial, mais qui me semble éclairant. Lorsque je veux « analyser » un saucisson, le mieux est de le découper en tranches d’épaisseur égale. Mais si je veux « analyser » un poulet, l’application de cette « méthode » serait catastrophique et rendrait le produit sinon immangeable, du moins fort peu appétissant. L’analyse de cet objet implique en effet de savoir identifier les articulations naturelles puis de savoir détacher délicatement les blancs. Je continue. Un gigot d’agneau suppose à son tour que l’on sache discerner le bon angle d’attaque du couteau pour lever de belles tranches. Et, bien qu’il s’agisse d’agneau, on ne s’y prendra pas du tout de la même manière pour découper une épaule. En revanche, l’habileté à trancher du saucisson peut en partie être transposée à la mise en tranches d’un magret saignant.
Il en est de même dans l’écoute des disques d’accordéon. Si l’on s’y prend de la même manière pour apprécier Galliano, Mille, Privat, Väyrynen, Pacatel, Macias, Amestoy, Conte ou Pariselle, on risque de passer à côté de beaucoup de moments de plaisirs et de perdre bien des opportunités d’être heureux.
L’écoute d’accordéons comme la découpe de viandes implique que l’on sache adapter sa méthode à son objet, ce qui n’est jamais simple, ni facile, ce qui suppose qu’à chaque fois l’on remette son expérience en jeu, mais c’est la seule façon d’en tirer le maximum de plaisirs.
Je prends un exemple un peu trivial, mais qui me semble éclairant. Lorsque je veux « analyser » un saucisson, le mieux est de le découper en tranches d’épaisseur égale. Mais si je veux « analyser » un poulet, l’application de cette « méthode » serait catastrophique et rendrait le produit sinon immangeable, du moins fort peu appétissant. L’analyse de cet objet implique en effet de savoir identifier les articulations naturelles puis de savoir détacher délicatement les blancs. Je continue. Un gigot d’agneau suppose à son tour que l’on sache discerner le bon angle d’attaque du couteau pour lever de belles tranches. Et, bien qu’il s’agisse d’agneau, on ne s’y prendra pas du tout de la même manière pour découper une épaule. En revanche, l’habileté à trancher du saucisson peut en partie être transposée à la mise en tranches d’un magret saignant.
Il en est de même dans l’écoute des disques d’accordéon. Si l’on s’y prend de la même manière pour apprécier Galliano, Mille, Privat, Väyrynen, Pacatel, Macias, Amestoy, Conte ou Pariselle, on risque de passer à côté de beaucoup de moments de plaisirs et de perdre bien des opportunités d’être heureux.
L’écoute d’accordéons comme la découpe de viandes implique que l’on sache adapter sa méthode à son objet, ce qui n’est jamais simple, ni facile, ce qui suppose qu’à chaque fois l’on remette son expérience en jeu, mais c’est la seule façon d’en tirer le maximum de plaisirs.
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home