mercredi, mars 21, 2007

jeudi 22 mars

Une matinée ordinaire, remplie par des obligations diverses : visite à mon kinésithérapeute, diverses courses alimentaires et autres, récupération de l’appareil photo numérique de Françoise après réparation. Six semaines d’attente. Le responsable du service après-vente m’explique que c’est maintenant le délai minimum. Comme il dit : « Les asiatiques nous inondent d’appareils, mais les pièces détachées ne suivent pas… A croire qu’ils n’en produisent pas ». On est déjà dans la civilisation du jetable. On ne répare plus : les pièces et la main-d’œuvre sont hors de prix. Mieux vaut jeter et acheter du neuf, d’autant plus que ce que l’on voudrait réparer est déjà obsolète le lendemain de son achat. On est dans un monde de flux. Plus de stocks. Des fluides. Un monde immatériel en mouvement perpétuel. La seule chose qui permane, c’est le changement.

Aujourd’hui encore, station au service gériatrique de l’hôpital. Un monde structuré, organisé, immaculé. Un monde de répétitions : actes infirmiers, distribution des repas, nettoyage des locaux, etc… Un monde hiérarchisé, dont les strates se lisent dans les couleurs des vêtements professionnels. Mais les jours se ressemblent, les moments de la journée se confondent, les nuits sont peuplées d’ombres tour à tour rassurantes et inquiétantes, et sur les murs pâles des chambres d’étranges créatures sèment la confusion. Le temps s’écoule comme un magma instable. Un monde fluide. Le monde est un rêve.

Je ne saurais dire pourquoi, mais cette impression de fluidité, j’ai eu envie de la retrouver dans un disque que j’apprécie beaucoup :

- « Ahma », Maria Kalaniemi & Aldargaz, 1999 Zen Masters Records, 2001 World Village.

Le son de l’accordéon de Maria Kalaniemi est unique, plein de rondeurs et d’acidités à la fois. Plusieurs invités apportent leurs notes de couleurs. L’ensemble est dansant, ancré dans une sorte de tradition immémoriale, fluide comme les brouillards des pays nordiques. Une musique Janus : folk d’un côté, rock de l’autre.