dimanche, mars 18, 2007

lundi 19 mars

Dans la nuit de jeudi, une première fois, puis hier, dimanche, j’ai eu l’occasion de passer plusieurs heures aux « Urgences » à titre d’accompagnant. J’y ai appris le fonctionnement assez compliqué d’une machine à café, qui distribue les boissons commandées de manière assez aléatoire, et qui surtout semble fournir ou non, au hasard, le gobelet destiné à recevoir l’eau chaude au goût de café, de chocolat ou de thé… J’ai longuement examiné deux planches d’anatomie, au point qu’au bout d’un certain temps j’avais l’impression d’avoir des petites douleurs partout. Il faut dire qu’entre les articulations, les tendons, les muscles et les viscères, il y a de quoi se trouver mal, même si l’on se croyait bien portant.

J’ai apprécié aussi le professionnalisme, la gentillesse et la qualité d’écoute des personnes à qui j’ai eu affaire. J’ai pu vérifier aussi qu’en milieu de semaine, le service est plutôt calme, alors que, le dimanche matin, c’est une noria d’ambulances qui déverse son flot d’accidentés de la route plus ou moins imbibés d’alcool et de sportifs couverts d’ecchymoses ou bloqués, la nuque dans une minerve ou l’un des membres dans une gouttière. Cette station aux « Urgences » m’a donc permis de mieux connaître la société où je vis : d’une part, le comportement irréprochable des personnels de santé attachés à ce service si particulier, d’autre part le comportement des gens qui se défoulent en discothèque, sur les stades, sur les routes ou sur les chemins de campagne, comme ces cyclotouristes qui, m’a-t-on dit, forment le plus gros contingent des accidentés du week-end.

Au retour de ces longues heures passées en attente aux « Urgences », j’avais besoin de me refaire le moral. Dans les deux cas, le choix d’un disque d’accordéon m’a paru évident :

- « World Music, Les primitifs du futur, C’est la goutte d’or qui fait déborder la valse ! ». Paris Jazz Corner, Universal, 1999.

D’abord, l’humour du titre, qu’il s’agisse du concept de « World Musette », clin d’œil à la « World Music » et au « New Musette », de la notion de « Primitifs du futur » qui parait de prime abord antinomique, ou encore de la phrase détournée par deux intrus : la goutte d’or et la valse. Du grand art !

Et ça continue avec la musique qui décline l’idée de « musette mondiale » sous la forme multiple de fox musette, tango, rumba, blues, java viennoise et valses, orientale et chinoise.

Mais il y a aussi les titres. Quelques exemples ? « Portrait d’un 78 tard », « Scattin’ the Blues », « Chanson pour Louise Brooks », « La java viennoise », « Kid Chocolat », « Désaccord Manouche ». Et il n’y a pas que les titres, il y a aussi les paroles fournies in extenso dans le livret de présentation de douze pages. Ici encore, il s’agit bien de professionnalisme.

A l’origine de tout cela, évidemment, Dominic Cravic !