jeudi, mars 15, 2007

samedi 17 mars

Je ne saurais dire pourquoi, mais depuis hier j’écoute « 7x7 » de Jean Pacalet, plus précisément « 7 Pièces enfantines », « 7 Péchés capitaux » et « 7 Chambres », avec une attention particulière. Cette attention est en effet à triple focale : première focale, le plaisir immédiat de la mélodie toujours quelque peu décalée et surprenante en dépit de son classicisme ; deuxième focale, je ne cesse de repérer, au fil des « miniatures », toujours plus de références culturelles et les identifier constitue un jeu de l’esprit tout à fait excitant, indispensable, nécessaire ; troisième focale, ce sont des images qui se superposent à l’écoute, images de l’accordéon Pigini et du Cavagnolo Odyssée. Curieusement, ces images s’imposent à mon esprit, mais ce ne sont pas des images réalistes de ces instruments, ce sont plutôt des représentations quasi fantasmatiques d’êtres hybrides, comme des mécaniques animées. La présence de l’instrument ne se réduit pas à un rôle simplement instrumental. Dans les deux cas, Pigini et Cavagnolo, ce sont de véritables truchements, dotés d’une très grande marge d’autonomie. C’est comme s’ils interprétaient eux-mêmes les intentions de leur créateur. Des acteurs, bien plus que des instruments. Ils sont vivants.

Cette triple focale, mélodique, culturelle et d’une certaine façon figurative, contribue à faire de l’écoute de cette œuvre une écoute spécifique, unique en son genre.