jeudi 26 avril
Sur l’étagère où je dépose les disques en cours d’écoute, six exemplaires qu’il est temps de classer à leur place alphabétique. Mais auparavant, c’est l’occasion de les étaler côte à côte et de faire des rapprochements improbables. Une fois rangés en effet, ils seront situés et il me sera peut-être plus difficile de les écouter « ensemble ». C’est toute l’ambiguïté des classements. Ils sont nécessaires si l’on veut « s’y retrouver », mais en même temps ils font obstacle à ces rapprochements que je qualifiais d’improbables, pleins de surprises et de plaisirs inattendus. C’est toute l’ambiguïté de l’ordre. Utile et nécessaire, mais source de conformisme. Comme le désordre, cause de pertes d’informations et de temps perdu en vaines recherches, mais aussi source de courts-circuits étonnants.
Voici donc les six albums que j’ai écoutés ces derniers jours :
- « Le chemin des forains », Patrick Saussois & Alma Sinti. Appelons cela du swing manouche.
- « Versatile », Jean Corti. Appelons cela la tradition du musette, le musette d’aujourd’hui, à ne pas confondre avec le new musette.
- « Chilltimes », Ludovic Beier new quartet. Le jazz et l’accordéon, nocturnes et citadins.
- « Ojos Negros », Dino Saluzzi et Anja Lechner. Le bandonéon introspectif dans un dialogue de classe avec le violoncelle.
- « Soledad » du quintet du même nom et « Del Diablo ». Parfois, eu égard à la mise en place des instruments, à la rigueur de l’interprétation et à la force de l’écriture, l’expression « musique de chambre » me vient à l’esprit.
A partir de maintenant, et avant classement, la règle du jeu est de trouver entre les titres de ces six albums des liens surprenants, des correspondances ou des oppositions susceptibles de mettre en évidence leur spécificité et leurs particularités. Pour éviter de me disperser, je m’en tiendrai à un titre par album, même si cette règle est difficile à respecter.
Finalement, la sélection à laquelle j’aboutis rapidement et qui me convient est fondée sur l’association d’idée :
- dans « Le chemin des forains », je retiens « Chez Jacquet », parce que c’est une composition de Django Reinhardt… et que justement…
- dans « Versatile », le titre 2 est « Django Valse ». Vous avez dit « valse » ?
- le lien est tout trouvé avec « Chilltimes » : « Waltz for Richard ». Quel Richard ? Galliano, peut-être ?
- … or, justement, se trouve dans « Soledad » une magnifique interprétation du « Tango pour Claude », magnifique et saluée comme telle par Galliano lui-même. Les tangos, cela ne manque pas dans l’autre disque du quintet.
- je prends le « Tango del Diablo » qui donne son nom à l’album.
- … et donc, pour finir, c’est à Saluzzi que l’on demande un tango au bandonéon : « Tango a mi padre ». J'y retrouve intact ce sens de la méditation que j'avais perçu à la première écoute, avec peut-être encore plus de profondeur et d'intensité.
C’est ainsi qu’en suivant une règle quelque peu aléatoire et arbitraire on passe d’un monde à l’autre avec un égal plaisir. Chacun gardant sa spécificité, il ne s’agit pas de métissage, mais d’une sorte de jeu de passe-frontières sans ostracisme, ni a priori, et c’est un grand plaisir.
Voici donc les six albums que j’ai écoutés ces derniers jours :
- « Le chemin des forains », Patrick Saussois & Alma Sinti. Appelons cela du swing manouche.
- « Versatile », Jean Corti. Appelons cela la tradition du musette, le musette d’aujourd’hui, à ne pas confondre avec le new musette.
- « Chilltimes », Ludovic Beier new quartet. Le jazz et l’accordéon, nocturnes et citadins.
- « Ojos Negros », Dino Saluzzi et Anja Lechner. Le bandonéon introspectif dans un dialogue de classe avec le violoncelle.
- « Soledad » du quintet du même nom et « Del Diablo ». Parfois, eu égard à la mise en place des instruments, à la rigueur de l’interprétation et à la force de l’écriture, l’expression « musique de chambre » me vient à l’esprit.
A partir de maintenant, et avant classement, la règle du jeu est de trouver entre les titres de ces six albums des liens surprenants, des correspondances ou des oppositions susceptibles de mettre en évidence leur spécificité et leurs particularités. Pour éviter de me disperser, je m’en tiendrai à un titre par album, même si cette règle est difficile à respecter.
Finalement, la sélection à laquelle j’aboutis rapidement et qui me convient est fondée sur l’association d’idée :
- dans « Le chemin des forains », je retiens « Chez Jacquet », parce que c’est une composition de Django Reinhardt… et que justement…
- dans « Versatile », le titre 2 est « Django Valse ». Vous avez dit « valse » ?
- le lien est tout trouvé avec « Chilltimes » : « Waltz for Richard ». Quel Richard ? Galliano, peut-être ?
- … or, justement, se trouve dans « Soledad » une magnifique interprétation du « Tango pour Claude », magnifique et saluée comme telle par Galliano lui-même. Les tangos, cela ne manque pas dans l’autre disque du quintet.
- je prends le « Tango del Diablo » qui donne son nom à l’album.
- … et donc, pour finir, c’est à Saluzzi que l’on demande un tango au bandonéon : « Tango a mi padre ». J'y retrouve intact ce sens de la méditation que j'avais perçu à la première écoute, avec peut-être encore plus de profondeur et d'intensité.
C’est ainsi qu’en suivant une règle quelque peu aléatoire et arbitraire on passe d’un monde à l’autre avec un égal plaisir. Chacun gardant sa spécificité, il ne s’agit pas de métissage, mais d’une sorte de jeu de passe-frontières sans ostracisme, ni a priori, et c’est un grand plaisir.
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home