samedi 21 avril
Françoise est à Toulouse et c’est comme si je n’avais plus qu’un poumon pour respirer. Je me suis occupé du jardin. J’ai tondu le gazon, mais dès le premier panier la tondeuse a perdu de la puissance et sa force de traction. Une tondeuse, finalement, c’est lourd et peu mobile. Les cyprès dorés ont subi quelques attaques d’araignées rouges. J’ai dû contre-attaquer avec le pulvérisateur et une saloperie chimique qui irrite les yeux quand le vent tourne et vous projette le nuage de cette saloperie sur le visage. Les camélias jonchent le sol. Je les ai ramassés et entassés dans le conteneur de déchets verts. L’olivier de Françoise et son petit jardin méditerranéen se portent bien. Les feuilles, qui hésitent entre le vert pâle et le gris foncé, paraissent être de velours. Le jardin de curé a explosé de couleurs après les ondées et les orages de ces dernières semaines. La vie déborde de tous les côtés. Le cerisier du voisin, qui avait été taillé sévèrement, est reparti. Les charmes qui bordent la terrasse arrière allongent leurs branches pour en faire une tonnelle naturelle, qui commence à filtrer les rayons les plus vifs de l’après-midi. Après un coup de balai sur les terrasses, le jardin, bien clos, qui se prépare à ouvrir ses roses, est prêt à accueillir Françoise.
Mais, bon, tout cela, qui m’occupe, comme on dit, ne m’empêche pas de trouver le temps un peu long. Je parcours sans idée préconçue les quelques étagères de cds d’accordéon, mais il est difficile de s’arrêter sur un choix. Finalement, je retiens deux albums et six morceaux :
- « Après l’orage », freeBidou, ZN Productions, 2006
- « Accordance », Guy Klucevsek et Alan Bern, Winter & Winter, 2000
Du disque “Après l’orage”, j’écoute successivement « Naïma », 2 :44, de J. Coltrane, « Strange Blues », 3 :15, d’A. Buisson et « Le breton », 4 :18, de S. Harrisson. Cet album de feeBidou et particulièrement le dernier morceau me font penser à Bobby Lapointe. Le même humour faussement naïf. Et puis, à chaque écoute, je me rappelle Harrisson, à Trentels, jouant en costume trois-pièces de la contrebasse. La contrebasse, dans ses mains, une machine humoristique et surréaliste à haute valeur drolatique ajoutée. Ecoutez « Le breton », vous comprendrez ce que je veux dire et ce que le mot décalage signifie quand le trio s’en empare.
« Accordance », c’est autre chose. A mon goût, le plus beau disque de Klucevsek. Je dois avouer ma fascination, le mot n’est pas exagéré, pour « Astor Place », 5 :31, pour « Hegel’s Fantasy », 5 :43, et pour « Angel Blue », 5 :16, ces deux dernières pièces composées par Alan Bern. Je ne serais pas loin de parler de chefs-d’œuvre en ce qui concerne « Angel Blue » et « Astor Place ». Si le mot n'était pas galvaudé, je dirais :"c'est la classe !"
FreeBidou, c’est le sérieux au service de l’humour. Un plaisir que l’on a envie de prolonger en buvant un coup de rouge avec des copains pour accompagner un plat de charcuteries ou une fillette de blanc sec pour faire passer une douzaine d’huitres du bassin d’Arcachon. « Accordance », c’est du grand art. La maîtrise classique dans toute son efficacité au service de compositions contemporaines pleines de vitalité. La culture à l’état pur. On pense xérès, sauternes ou loupiac, champagne et foie gras ou magret aux cèpes. Toujours avec des copains. Les mêmes que pour partager l’écoute des freeBidou. Pouvoir ainsi associer en imagination et en réalité l’accordéon avec un blanc sec de l’entre-deux-mers et avec un sauternes, avec du saucisson à l’ail et avec du foie gras, c’est assez dire son universalité… si du moins il était encore besoin de s’en convaincre.
Bon, je remets « Après l’orage » dans le lecteur…
Mais, bon, tout cela, qui m’occupe, comme on dit, ne m’empêche pas de trouver le temps un peu long. Je parcours sans idée préconçue les quelques étagères de cds d’accordéon, mais il est difficile de s’arrêter sur un choix. Finalement, je retiens deux albums et six morceaux :
- « Après l’orage », freeBidou, ZN Productions, 2006
- « Accordance », Guy Klucevsek et Alan Bern, Winter & Winter, 2000
Du disque “Après l’orage”, j’écoute successivement « Naïma », 2 :44, de J. Coltrane, « Strange Blues », 3 :15, d’A. Buisson et « Le breton », 4 :18, de S. Harrisson. Cet album de feeBidou et particulièrement le dernier morceau me font penser à Bobby Lapointe. Le même humour faussement naïf. Et puis, à chaque écoute, je me rappelle Harrisson, à Trentels, jouant en costume trois-pièces de la contrebasse. La contrebasse, dans ses mains, une machine humoristique et surréaliste à haute valeur drolatique ajoutée. Ecoutez « Le breton », vous comprendrez ce que je veux dire et ce que le mot décalage signifie quand le trio s’en empare.
« Accordance », c’est autre chose. A mon goût, le plus beau disque de Klucevsek. Je dois avouer ma fascination, le mot n’est pas exagéré, pour « Astor Place », 5 :31, pour « Hegel’s Fantasy », 5 :43, et pour « Angel Blue », 5 :16, ces deux dernières pièces composées par Alan Bern. Je ne serais pas loin de parler de chefs-d’œuvre en ce qui concerne « Angel Blue » et « Astor Place ». Si le mot n'était pas galvaudé, je dirais :"c'est la classe !"
FreeBidou, c’est le sérieux au service de l’humour. Un plaisir que l’on a envie de prolonger en buvant un coup de rouge avec des copains pour accompagner un plat de charcuteries ou une fillette de blanc sec pour faire passer une douzaine d’huitres du bassin d’Arcachon. « Accordance », c’est du grand art. La maîtrise classique dans toute son efficacité au service de compositions contemporaines pleines de vitalité. La culture à l’état pur. On pense xérès, sauternes ou loupiac, champagne et foie gras ou magret aux cèpes. Toujours avec des copains. Les mêmes que pour partager l’écoute des freeBidou. Pouvoir ainsi associer en imagination et en réalité l’accordéon avec un blanc sec de l’entre-deux-mers et avec un sauternes, avec du saucisson à l’ail et avec du foie gras, c’est assez dire son universalité… si du moins il était encore besoin de s’en convaincre.
Bon, je remets « Après l’orage » dans le lecteur…
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